Pourquoi LeBron James est LE MVP des finales

Surhumain depuis le début des finales NBA, LeBron James DOIT être élu MVP, et ce même si les Cleveland Cavaliers s'inclinent.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Pourquoi LeBron James est LE MVP des finales
Les chiffres sont formels : le vainqueur de la cinquième manche d’une finale serrée finit par remporter la série dans plus de 85% des cas depuis l’instauration du format 2-2-1-1-1 (douze équipes sur quatorze). Les Golden State Warriors croient à la force du nombre et au pouvoir des statistiques. Ils en ont même fait leur slogan, « Strengh in numbers ». LeBron James, lui, a d’autres convictions. Il croit en lui et il n’a pas perdu espoir alors que ses Cleveland Cavaliers sont dos au mur après avoir perdu cette fameuse cinquième bataille dans la nuit de dimanche à lundi. En cas de nouveau revers cette nuit, le King inscrira une quatrième défaite en six participations aux finales NBA à un Curriculum Vitae bien rempli.
[superquote pos="d"]"Je me sens confiant parce je suis le meilleur joueur du monde." LeBron James[/superquote]« Je me sens confiant parce je suis le meilleur joueur du monde », a confié la superstar de l’Ohio après la défaite concédée dimanche. « Nous allons rentrer à la maison pour le Game 6 (disputé à Cleveland) et je sais ce que nous avons à faire pour le gagner. »
Arrogant, le LeBron ? Nous préférons opter pour le terme « réaliste ». Si nous avions des doutes de la suprématie du King il y a encore quelques mois, lorsque James semblait tirer la tronche avant de prendre deux semaines de repos au beau milieu d’une saison régulière agitée, le constat est désormais inévitable : le prodige d’Akron est toujours le meilleur basketteur de la planète. Et de loin. Très loin. Avec ses performances surréalistes depuis le début des finales, il s’est hissé dans une autre catégorie avec laquelle il flirtait déjà : celle des très grands joueurs de l’histoire. Des plus grands joueurs, même.

Des statistiques qui le rapprochent des plus grands de l'histoire

[caption id="attachment_280139" align="alignleft" width="318"] LeBron tourne à plus de 36 pts, 12 rbds et 8 pds depuis le début des finales.[/caption] Alors certes, une quatrième défaite en six finales NBA ferait tâche sur le pedigree de LeBron James. Cet argument sera probablement avancé à plus d’une reprise par les détracteurs de la star, notamment au moment où l’éternelle comparaison entre James et son aîné Michael Jordan reviendra sur le devant de la scène. Mais quelle que soit l’issue de cette finale entre les Warriors et les Cavaliers, LeBron se doit d’être élu MVP. Il ne peut en être autrement. [superquote pos="d"]LeBron est la définition même du Most Valuable Player[/superquote]Le MVP, par définition, désigne le meilleur joueur sur le terrain. Celui qui a le plus de « valeur » auprès de son équipe. THE MOST FUCKING VALUABLE PLAYER. LeBron James est l’enveloppe humaine qui caractérise ce terme. Il domine sur le parquet. Il joue aux cinq postes (il a évolué pivot pendant le premier QT du Game 5, le temps d’inscrire 5 points et de délivrer deux passes décisives). Il cumule des moyennes hallucinantes dans l’ensemble des catégories statistiques : 36,6 pts, 12,4 rbds et 8,8 pds en 45,6 minutes. Ajoutons à cela qu’il ne perd « que » trois ballons par match malgré la pression défensive des Warriors. Il est THE MOST FUCKING VALUABLE PLAYER. Il repousse ses limites soir après soir. Il a cumulé déjà deux triple-doubles depuis le début des finales (dont le dernier avec plus de 40 points inscrits), ce qui porte son total à six en playoffs cette saison. Même si nous sommes conscients qu’il s’agit de statistiques complètement folles, aucun d’entre nous ne réalise sans doute à quel point les performances de James sortent de l’ordinaire du commun des stars NBA.

Un homme au-dessus des autres

[caption id="attachment_279101" align="alignleft" width="318"] LeBron James a mené les Cavaliers en finales NBA malgré les blessures de Kevin Love et Kyrie Irving.[/caption] Si cette finale restera dans les annales, ce sera surtout en raison des prestations du King. Il a donné de l’intérêt à une série qui aura pu tourner au massacre lorsque les Cavaliers ont appris qu’il jouerait non seulement sans Kevin Love mais aussi sans Kyrie Irving. James a donné du fil à retorde à une franchise vainqueur de 67 matches cette saison sans l’aide de ses deux meilleurs coéquipiers. A vrai dire, ses lieutenants répondent désormais aux noms de Tristan Thompson, Timofey Mozgov, Matthew Dellavedova ou encore J.R. Smith. Tous ces joueurs sont talentueux mais on parle là de role players. LeBron a presque réussi ce que les fans les plus exigeants lui réclament depuis des années : à faire gagner son équipe SEUL. Il a presque mené – il peut encore le faire – une franchise vers le sacre alors même que les stars avec qui on lui a reproché de s’associer sont sur le carreau. Soyons honnête, James est juste trop fort.
[superquote pos="d"]"Vous ne pouvez pas l'arrêter. S'il veut marquer 40 points, il le fait." Draymond Green[/superquote]« Vous ne pouvez pas l’arrêter. S’il veut marquer 40 points, il marque 40 points. C’est pour ça qu’il est LeBron James. Vous pouvez faire prise-à-trois sur lui, il marquera sans doute quand même 40 points », admet Draymond Green.
Le discours de Green contraste avec celui d’Harrison Barnes qui, après le Game 1 remporté par les Warriors malgré 44 points de James, déclarait :
« C’est exactement ce que nous voulions. On préfère le voir marquer 44 points que de cumuler un triple-double. »
Well, LeBron fait les deux. Il vous flanque 40 points sur la tronche, tout en assurant la distribution, la défense, les rebonds, etc, etc. Un monstre. Il a provoqué des sueurs froides aux coaches et aux joueurs d’Oakland. Il a semé le doute au sein d’une organisation des Warriors qui semblait pourtant armée pour n’importe quelle situation. Aucune équipe n’est jamais prête à affronter James. [superquote pos="d"]LeBron a presque réussi ce que les fans les plus exigeants lui réclament : gagner seul. [/superquote]C’est pour toutes ces raisons qu’il doit être nommé MVP, même en cas de défaite des Cavaliers. Un seul joueur dans l’histoire a déjà décroché cette distinction individuelle sans être sacré champion la même année. Il s’agit de Jerry West, l’homme logo, élu en 1969 malgré la défaite des Los Angeles Lakers en sept manches face aux Boston Celtics. West avait cumulé 37,9 points, 4,7 rebonds et 7,4 passes lors de cette finale. Des statistiques finalement assez proches de celles du King. Et puis, soyons francs, qui d’autre peut prétendre à ce trophée ? Andre Iguodala a été le joueur le plus consistant des Warriors mais il a débuté la série sur le banc et il encaisse 40 points sur la truffe chaque soir (en défendant dur, il est vrai). Stephen Curry s’est réveillé au meilleur moment mais il n’a pas eu le même impact que LeBron sur la série. Aucun joueur n’a eu le même impact. Mais la star ne se contente pas des statistiques et des récompenses individuelles. Elle veut gagner. Et pour ça, elle « doit être meilleure ». Mais comment ?
« Je ne sais pas. J’ai laissé filer deux rebonds ce soir (lors du Game 5). J’ai perdu quelques ballons. » « Je ne me fixe aucune limite. »
Il pourrait être ramené à la réalité par les Golden State Warriors dès cette nuit. Mais en évoluant à ce niveau, LeBron James a une nouvelle fois repoussé les barrières, il a une nouvelle fois surpris, une nouvelle fois dépassé les attentes. Il n’y a pas à dire, ce gars est une putain de légende.
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