ITW : Hammadoun Sidibé, le godfather du streetball français

En un peu plus de dix ans, Hammadoun Sidibé a fait du Quai 54 un tournoi mondialement connu et un évènement street incontournable. De quoi lui conférer un statut à part dans l’univers du basket français.

ITW : Hammadoun Sidibé, le godfather du streetball français
La 12ème édition du Quai 54 débute ce samedi - et même vendredi, avec les qualifications. Une édition qui s'annonce à nouveau monstrueuse et qui devrait confirmer que le Quai 54 est certainement le tournoi de streetball le plus relevé de la scène internationale. C'est l'occasion pour nous de vous faire découvrir l'homme qui se cache derrière cette réussite, Hammadoun Sidibé, en ressortant le grand entretien qu'il nous avait accordé pour REVERSE #48. En un peu plus de dix ans, Hammadoun Sidibé a fait du Quai 54 un tournoi mondialement connu et un évènement streetball incontournable. De quoi lui conférer un statut à part dans l’univers du basket français. Propos recueillis par Théophile Haumesser REVERSE : Comment est-ce que le basket est entré dans ta vie ? Hammadoun Sidibé : Le basket et moi, c’est une histoire de jeunesse. Mes cousins Almamy (Soumah, Directeur Sportif du Quai 54 et cofondateur de REVERSE – ndlr) et Moustapha Soumaré jouaient déjà et ils m’ont fait aimer ce sport. En 1991, je suis parti à New York et j’ai pu me familiariser un peu plus avec le basket et j’ai réalisé que le judo et le football n’étaient pas faits pour moi. (Rires) REVERSE : Tu as basculé à 100% du jour au lendemain ? HS : A partir du moment où j’ai commencé, il n’y avait plus rien d’autre qui existait autour de moi. Aujourd’hui encore, je ne suis aucun autre sport. Je me suis pris d’amour pour le basket, je m’entraînais beaucoup, je jouais énormément. J’étais en club, mais j’aimais aussi beaucoup le streetball. Chaque été à Paris, pendant deux mois et demi, trois mois, on passait notre temps à jouer sur les terrains. C’est vraiment une histoire d’amour. REVERSE : Quel a été ton parcours de joueur ? HS : J’ai commencé à Choisy-le-Roi, mais je me suis vraiment développé à Orly. Le plus haut niveau où j’ai joué, c’était là-bas, en Nationale 3. REVERSE : La relation entre le street et le club, tu vois ça comme une opposition ou comme deux éléments complémentaires ? HS : Pour être un bon joueur de street, de toute façon, il faut passer par le club et avoir des bases. Tu apprends le basket en club et après tu développes ton jeu et tes facultés dehors, en travaillant tout seul. On n’a jamais vu quelqu’un sortir directement de la rue avec un gros QI basket. Il faut un minimum de connaissances académiques. REVERSE : Quels étaient tes modèles et tes inspirations ? HS : J’aimais beaucoup Barkley quand j’étais plus jeune et aussi Iverson, quand il est arrivé, parce qu’il a ramené un vrai truc à lui. Mais de manière générale, je n’ai jamais été très « fan ». On n’avait pas réellement de modèles, on a toujours essayé de créer notre propre univers. J’ai commencé assez tardivement et j’avais déjà une certaine personnalité. C’est plus difficile d’être un gros fan quand tu es déjà un grand garçon (rires). REVERSE : Tu espérais vivre du basket ? HS : Non, non, non ! J’ai su très tôt que ça ne serait jamais mon métier, mais aussi que je jouerai longtemps. Aujourd’hui encore, les gens peuvent me voir sur les playgrounds. Mais je ne me suis jamais fait d’illusions. [superquote pos="d"]« Pour la première édition, on avait programmé le tournoi du lundi pour le dimanche et on s’est retrouvé avec 800 personnes ! »[/superquote] REVERSE : Comment est né le Quai 54 ? HS : Avec Amara Sy, Sacha Giffa et tous les joueurs dont nous sommes proches, on avait l’habitude de jouer nos étés à la Halle Carpentier (dans le 13ème arrondissement de Paris – ndlr). On avait un terrain qui nous était « réservé », sur lequel on mixait des joueurs pros et des amateurs. Je me suis dit que le mieux serait de monter un tournoi et que chacun vienne avec ses gars. Pour la première édition, en 2002, il y avait donc trois professionnels par équipe et le reste uniquement des amateurs. Et ça a été un gros succès ! Dès cette première édition, on a compris qu’il y avait un manque. REVERSE : Quand tu parles de succès, tu veux dire du côté des participants ou aussi niveau public ? HS : Il y avait beaucoup de public, c’est ça qui nous a surpris. On avait 16 équipes soit 160 joueurs, ce qui est déjà pas mal vu qu’on avait programmé le tournoi du lundi pour le dimanche. Comme on a commencé tôt, les gens appelaient leurs amis en leur disant « Passe nous voir, on sera sur le terrain ». On s’est retrouvé avec peut-être 800 personnes ! Le bouche à oreille a été tellement rapide… REVERSE : Tu as tout de suite compris qu’il y avait là un potentiel à exploiter ? HS : Ce qui s’est passé, c’est que le directeur marketing basketball de Nike est passé. C’était à la même période que le Battleground, donc je les avais prévenus qu’on montait un tournoi, mais je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’ils viennent. Et quand ils ont vu ça, ils ont dit « Mais c’est un truc de dingue, monter un gros évènement basket comme ça avec zéro euro ! ». Donc ils étaient motivés pour qu’on recommence un an plus tard. Ce qui me faisait peur, c’est qu’on dit souvent que, sur ce genre de projet, les marques te suivent un an ou deux avant de lâcher. Or ce n’est vraiment pas ça que je voulais. Je voulais installer le tournoi et c’est ce qu’on a fait, en grandissant, d’année en année. Thibault (de Longeville – ndlr) a commencé à réaliser les vidéos du Quai 54 et à amener un côté plus professionnel sur l’évènement. C’est comme ça que le Quai est devenu ce qu’il est aujourd’hui. REVERSE : Toi, au début, tu étais un inconnu dans ce milieu. Comment se sont passés les premiers contacts avec Nike ? HS : Certaines personnes vont voir les marques en leur disant « J’aimerais faire ci, voilà mon projet ». Nous, on a fait notre tournoi, ils ont regardé et ils se sont dit « Lui, il est bon », on peut mettre notre label Nike dessus. Et c’est comme ça que ça s’est développé. Ils n’avaient pas besoin de me connaître plus que ça, puisqu’ils ont vu que je savais ce que j’avais à faire. REVERSE : Et l’idée de garder le nom « Quai 54 », même quand le tournoi est parti du 54 Quai Michelet à Levallois pour aller dans le 13ème, c’est venu naturellement ? HS : Je tenais à garder un nom français, parce que c’est là que je vis et aussi parce que je me disais que ça serait déjà une bonne manière de démarquer mon évènement des autres. Je voulais garder un côté cainri, mais tout en restant français en même temps. [superquote pos="g"]« Si je te disais qu’après la première édition je me suis dit ‘‘Dans dix ans, on fera venir Scottie Pippen’’, ce serait un mensonge. »[/superquote] REVERSE : A la base, l’objectif c’était quoi ? Créer un tournoi dans lequel les pros puissent jouer l’été ou permettre à des amateurs de se mesurer à eux ? HS : On voulait simplement avoir un niveau à peu près équivalent pour toutes les équipes. C’était vraiment ça le but au début : avoir un tournoi qui nous appartienne. Un truc à nous qu’on puisse continuer à faire même si on n’avait plus de moyens. Un peu à l’image du Rucker ou de Dyckman à New York, qui peuvent être sponsorisés par différentes marques d’une année sur l’autre, mais qui sont là chaque été, quoi qu’il arrive. REVERSE : Tu pensais que tu serais encore là, douze ans plus tard ? HS : Le potentiel de cet évènement, on l’a découvert petit à petit. Si je te disais qu’après la première édition je me suis dit « Dans dix ans, on fera venir Scottie Pippen », ce serait un mensonge. Je n’avais jamais imaginé ça. On n’avait pas de vision à long terme. Et puis Thibault a eu un contact qui avait la possibilité de ramener l’équipe Terror Squad. C’est là que notre tournoi a complètement changé. On savait que si on restait sur un truc franco-français, on allait s’essouffler. Après les deux équipes Team 77 et Proleps, je ne pense pas que tu pouvais faire beaucoup plus fort pour la France. Il fallait qu’on leur ramène un challenge, ça aurait pu être autre chose, mais il se trouve que ça a été Terror Squad, une team qui avait un nom et qui était sponsorisée par Fat Joe, dont le tube « Lean Back » cartonnait à l’époque. Il y avait tout un buzz et c’était la première fois que les gens pouvaient voir jouer les Américains en street et en France. REVERSE : Tu pensais qu’ils pouvaient se faire battre ? HS : Ouais, parce que j’avais déjà beaucoup baroudé dans les tournois à New York et que je savais que la différence de niveau, aux Etats-Unis, elle se marque en NBA. Après, les gars qui jouent en CBA ou autre ne sont pas forcément plus forts que ceux de Pro A. REVERSE : Tu peux nous raconter ce qui s’est passé et pourquoi les Ricains ont pété les plombs ? HS : Ils étaient en train de se faire taper. Ils sont revenus au score mais, quand ils ont vu que Team 77 recommençait à prendre le dessus, ils ont arrêté le match en disant que ça jouait trop dur. Bref, ils n’ont pas joué le jeu jusqu’au bout et ils ont quitté le terrain. Forcément, ça a mis un œil sur nous. On a communiqué sur ça et eux, quand ils sont rentrés aux States, ils ont commencé à dire « En France, ils sont malades, etc. ». Du coup, les Allemands ont entendu parler de ça, les Anglais aussi, on a bien cultivé le truc et ça a commencé à prendre de l’ampleur. REVERSE : Du coup, derrière, est-ce que ça a été plus compliqué de faire venir d’autres équipes US ? HS : J’ai eu la chance que, l’année suivante, mon petit cousin Zaynoul Bah signe à Orléans où il s’est lié d’amitié avec B.J. McFarlan, qui était l’un des joueurs majeurs de Terror Squad et également une grosse légende du streetball new-yorkais. Du coup, il a proposé de monter lui-même une équipe. Il nous a dit « Si vous voulez, je ramène les Sean Bell All-Stars, c’est nous qui gagnons tous les tournois à New York actuellement ». C’est devenu un nouvel atout du Quai, parce qu’une fois que tu arrives à attirer les Américains, tu peux attirer le reste du monde. REVERSE : Justement, qu’est-ce qu’il fallait pour convaincre ces équipes américaines de venir à Paris ? HS : Je te mentirais si je te disais que c’était difficile de les convaincre. On a eu la chance de pouvoir travailler avec des gens qui nous soutenaient et qui étaient heureux de venir à Paris. Beaucoup de joueurs de ces équipes n’étaient encore jamais venus ici. A part des billets d’avion et les hôtels, ça ne coûtait pas grand-chose. REVERSE : A partir de quel moment est-ce que le Quai a commencé à avoir une renommée vraiment internationale ? HS : C’est vraiment à partir de 2007-2008 que j’ai vu qu’on prenait de l’ampleur à ce niveau. Avant, on manquait encore de communication, on avait besoin de taper plus fort. Aujourd’hui encore, le Quai 54 reste un évènement de niche. Il n’est pas arrivé au maximum de ses capacités. Almamy Soumah : 2009 a aussi marqué le passage à un autre niveau. On avait eu Usher et Ludacris et on avait travaillé sur la venue de médias étrangers, du coup on avait eu une plus grosse couverture aux Etats-Unis, en Europe et en Asie. Je pense que c’est l’année qui a fait la différence. REVERSE : C’est intéressant que vous parliez de Ludacris et Usher, parce que c’est un peu le moment où le Quai est passé du statut de tournoi « purement basket » à un évènement culturel, non ? HS : Oui, beaucoup de gens nous font la remarque en nous disant que c’est devenu aussi un peu « bling bling », ce qui plaît à certains et déplaît à d’autres. Mais selon moi, tant que la compétition garde son niveau, on peut rajouter tout ce qu’on veut autour. Si le basket était devenu inintéressant, on aurait tout perdu. REVERSE : Aujourd’hui, tu penses que la partie sportive est toujours le principal attrait du Quai ? HS : On ne va pas se mentir, à partir du moment où on a commencé à ramener des artistes américains, notre public a été multiplié par deux, deux et demi. C’est toute une culture qu’on essaie de mettre en avant. Dans notre équipe, on a tous toujours été fans de Hip Hop, mais on a ramené ces éléments autour du basket. Au bout du compte, ça reste quand même l’essentiel de ce qu’on propose. On a 15 matches en deux jours, donc le basket reste toujours la priorité. On monte aussi des concours de dunks spectaculaires et on essaie toujours de ramener quelque chose de nouveau. On a compris que le public faisait partie de l’ADN du tournoi et qu’il fallait à tout prix le faire profiter. [superquote pos="d"]« Les temps changent et il faut l’accepter. Je n’essaie pas d’être un puriste mais d’être dans les temps et d’être à jour. »[/superquote] REVERSE : D’un point de vue personnel, comment as-tu vécu les critiques qui vous ont accusés « d’embourgeoisement » quand vous avez quitté le 13ème arrondissement pour aller dans des lieux plus huppés ? HS : J’ai toujours pris beaucoup de recul. Avec mon équipe, on écoute les critiques si elles sont constructives. Quand des gens nous disent « Qu’est-ce que vous allez foutre au palais de Tokyo ? Il fallait rester dans le ‘‘hood’’ », on a envie de leur dire « Mais cher ami, ce que tu ne comprends pas, c’est qu’on t’aide en t’amenant là-bas ». Quand on arrive à aller au Palais de Tokyo, on essaie de démontrer à tous les jeunes des quartiers, qui viennent de banlieue et qui peuvent avoir l’impression que la France les rejette, que ce n’est pas vrai. A partir du moment où tu es structuré et que tu essaies de faire les choses bien, tu peux avoir ta place. C’est comme quand les gens me disent « Jay-Z, c’était mieux avant ». Je leur réponds « Peut-être, mais quand il remplit deux fois Bercy, il fait du bien à notre musique. Dans des clubs qui ne passaient jamais de rap avant, maintenant tu peux entendre Jay-Z ». On est là pour faire évoluer le truc. Les temps changent et il faut l’accepter. Je n’essaie pas d’être un puriste, j’essaie d’être dans les temps et d’être à jour. Je ne reste pas bloqué sur une époque. Mon père ne m’a pas forcé à dire que James Brown était meilleur que Michael Jackson, donc je ne forcerai pas les jeunes à penser que mon époque était meilleure que la leur. REVERSE : Comment tu as vécu le fait de devenir une « personnalité » basket ? HS : Je n’ai pas vu trop de changement, parce qu’en vrai, avec mon caractère, j’étais déjà une personnalité. (Rires) Je fais chier sur les playgrounds, je parle toujours… La plupart des gens que je vois aujourd’hui, je les voyais déjà il y a quinze ans. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux, je n’ai pas besoin de ça, je m’en fous. REVERSE : Qu’est-ce qui s’est passé en 2013, pourquoi il n’y a pas eu de tournoi ? HS : On n’était pas du tout satisfait de l’édition de 2012. Pour nous, c’était vraiment la plus mauvaise, avec Wiz Khalifa et compagnie. Même si les gens ne l’avaient pas forcément ressenti, nous on n’était pas content. On s’est remis en question et on s’est dit qu’il y avait pas mal de choses à changer. On s’est arrêté pour se poser les bonnes questions et savoir ce qu’on voulait être exactement. Je pense qu’il nous fallait plus d’un an pour faire le tour de tout ça, pace que dès que tu as fini un Quai 54, tu enchaînes direct sur le suivant et tu n’as pas le temps de réfléchir. REVERSE : Pourquoi 2012 a été une telle déception ? HS : Déjà, Mokobé n’était pas là et tout le monde l’a ressenti. Jamil est un très bon animateur et heureusement que Thomas Ngijol a pu venir le dimanche, mais on avait perdu un peu de ce côté familial. L’autre truc, c’est qu’on avait dû rendre l’entrée payante, chose contre laquelle on était et qu’on a complètement regrettée. On savait que le succès du Quai 54 tenait beaucoup à sa gratuité. Même si on a vendu toutes nos places en quatre jours, on a perdu l’énergie des autres années. Comme les gens avaient leurs places réservées, ils arrivaient à 15h ou même 17h. Du coup, les équipes qui se battaient depuis 10h le matin n’avaient même pas la possibilité de montrer ce dont elles étaient capables. On a dit à nos sponsors qu’on ne pouvait pas fonctionner comme ça. Dès le matin, il faut que ça soit blindé ! C’est ça le Quai 54, si tu veux venir, tu viens sinon il n’y a pas de problème. REVERSE : Une critique qu’on entendait souvent aussi, venait des gens qui n’arrivaient pas à rentrer… HS : Oui, mais on n’aura jamais de solution pour palier ça. Si demain on jouait dans une salle de 6 000 places, est-ce que ça serait encore le Quai 54 ? Une des forces de notre tournoi, c’est aussi que ceux qui peuvent y assister se sentent privilégiés. Pas parce qu’ils ont de l’argent, mais parce qu’ils se sont plus pris la tête que les autres pour avoir une place. Après, je suis désolé, je suis un Malien, on a de grandes familles et si j’ai quinze oncles et quinze tantes qui viennent, eux ils vont rentrer. (Rires) REVERSE : Quel type de pression ça vous a mis pour votre retour cette année ? HS : On ne s’était pas vraiment mis de pression, on voulait surtout progresser dans notre organisation. Pour nous tous, l’évènementiel est un métier qu’on a appris sur le tas, donc il a fallu qu’on avance et on a vraiment voulu donner du cachet à l’évènement. Les gens oublient qu’on peut être très urbain sans être ghetto, et c’est ce qu’on voulait. C’est l’édition dont je suis le plus fier. REVERSE : Aujourd’hui, tu dirais toujours que le Quai 54 est un tournoi de street ? HS : L’énergie, la façon dont les gars jouent… pour moi, c’est toujours du streetball parce que ça reflète les gens qui y participent. Le public du Quai 54, ce n’est pas celui du All-Star Game. C’est un évènement street, mais dans un environnement chic. [superquote pos="d"]« Le Quai, c’est toujours du streetball parce que ça reflète les gens qui y participent. »[/superquote] REVERSE : Quelle est le joueur qui a le plus marqué le Quai ? HS : (Sans hésiter) Amara Sy. Il a toujours été là dans les moments où c’était dur. Il a toujours eu cette capacité à relever le game quand il le fallait. Il n’a jamais perdu le tournoi, il a toujours tenu son équipe et il a toujours fait le taf. Ça, c’est quelque chose qu’on ne pourra jamais lui enlever. REVERSE : C’est quoi ton plus gros regret ? HS : (Il réfléchit très longuement) Le seul regret que je pourrais avoir, c’est qu’aujourd’hui, même si on s’en sort bien sans eux, on aurait aimé être plus représenté par la Fédération. (Il se reprend) En fait, je vais même aller plus loin. Mon plus grand regret, c’est de ne pas avoir de sponsor français sur cet évènement. On n’a trouvé aucun annonceur français pour nous soutenir. REVERSE : C’est quoi le plus dur à imaginer, Hammadoun sans le Quai ou le Quai sans Hammadoun ? HS : (Il réfléchit) Hammadoun sans le Quai, je peux l’imaginer. Et puis, je pense qu’on est arrivé à un stade où les gens ne viennent plus pour moi. Je l’espère en tout cas, sinon ça voudrait dire qu’on n’a pas réussi ce qu’on voulait faire. Après, l’objectif, c’est bien entendu que ce tournoi perdure et qu’on soit encore là dans 25 ou 30 ans.