Raymond Lewis, L.A. Best Kept Secret

Légende du streetball, Raymond Lewis est tout simplement le meilleur joueur de l’histoire de Los Angeles. Sans avoir jamais joué une minute de basket pro.

Julien DeschuyteneerPar Julien Deschuyteneer  | Publié  | BasketSession.com / HOOP CULTURE / Streetball
Raymond Lewis, L.A. Best Kept Secret
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Raymond Lewis n’est pas votre légende typique de streetball, surcotée et dépassée par son propre mythe. Les faits sont là : il est tout simplement le meilleur joueur de l’histoire de Los Angeles. Sans avoir jamais joué une minute de basket pro. Surcoté ! A la mi-temps de ce match qui l'oppose à California State Los Angeles et sa star, Raymond Lewis, en décembre 1972, le jugement de Lyle Damon, coach de la fac de San Diego State, tombe, plus tranchant qu'un sabre d'Hattori Hanzo. Certains grands noms du basket de rue US se sont bâtis sur des histoires orales, invérifiables, relevant bien souvent plus du mythe que du fait et du concret. Et, avec 12 points à l’issue d’une première mi-temps quelconque, Raymond Lewis apparaît aux yeux de Damon comme un de ces fantasmes populaires, certes doué, mais loin de mériter toute cette hype. La suite ? Elle lui fera regretter d’avoir douté du plus grand joueur issu de Los Angeles : « Il a ensuite scoré 28 points dans les douze premières minutes de la deuxième mi-temps, et pas un seul n’était un lay-up. » Car Raymond Lewis n’a rien à voir avec la légende typique du basket de rue. Il n’est pas ce gars capable de taper des joueurs NBA venus s’aventurer sur son playground, mais incapable de passer au niveau supérieur, de percer dans le basket « structuré », prisonnier de la rue ou de la drogue. Il n’est pas ce joueur doué, mais largement surcoté par des fans qui ne l’auraient pas tous vu jouer. Il n’est pas ce meilleur joueur de la rue à n’avoir jamais eu sa chance au niveau pro. Non, Raymond Lewis est bien plus que ça. Car les faits et le pedigree de ceux qui témoignent de son immense talent sont incontestables.

NAISSANCE D’UNE LEGENDE

La légende de cet arrière maigrichon commence à la fin des années 1960 dans un quartier de Watts, Los Angeles, à peine remis des émeutes et des 34 morts, 1000 blessés qui les ont accompagnées quelques dizaines de mois plus tôt. Le môme veut devenir pro et quitter le ghetto. Il est tellement talentueux que Verbum Dei, un lycée privée catholique, situé en plein milieu de Watts, n’hésite pas à engager comme assistant Caldwell Black. Coach de Lewis dans des ligues de jeunes, il doit le convaincre de rejoindre leurs rangs. Celui que le Père Thomas James décrit, dans un article de Sports Illustrated, comme un gamin calme et timide dans la vie, se révèle complètement différent dès qu’il entre sur le terrain : véritable leader et formidable scoreur, il emmène son équipe de Verbum Dei aux titres des trois divisions de la California Interscholastic Federation (CIF) auxquelles elle participe de 1969 à 1971. En 1970 et 1971, il est nommé CIF Player of the Year, en inscrivant 24 points de moyenne, alors même que son coach lui demande de ne pas marquer dans les cinq premières minutes de chaque match. Lewis ne brille pas que sur les parquets des lycées. Toujours en high school, il participe en 1971, avec ses potes de Verbum Dei, à un tournoi réunissant la crème de la rue, des JuCo et des facs de la ville. Une des équipes compte 4 joueurs de USC, dont Paul Westphal. Westphal, deux ans plus âgé que Lewis et futur 10ème choix de la draft 1972, est complètement dominé. Raymond et sa team tue toute la compétition. Il participe également à des matches de la Los Angeles Pro League où il croise des anciens de UCLA, USC, mais aussi des rookies des Lakers. Contre ces derniers, il plante pas moins de 52 points. Lire la suite
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