Raymond Lewis, L.A. Best Kept Secret

Légende du streetball, Raymond Lewis est tout simplement le meilleur joueur de l’histoire de Los Angeles. Sans avoir jamais joué une minute de basket pro.

Raymond Lewis, L.A. Best Kept Secret

SUR LE CHEMIN DE LA NBA

Les recruteurs de toutes les grandes facs sont après lui et il reçoit plus de 250 offres de « scholarships », parmi lesquelles UCLA et USC. Pour des raisons académiques et de jeu, Lewis décline les offres des gros programmes et Long Beach State, la fac coachée par Jerry Tarkanian, semble tenir la corde. Tarkanian, qui gagnera le titre plus tard avec UNLV (Larry Johnson, Stacey Augmon, …), est un amateur de streetball et recrutera dans ses différentes équipes quelques-uns des plus grands noms du basket de rue, parmi lesquels Lloyd « Swee’Pea » Daniels et Rafer « Skip To My Lou » Alston. Il n’aura cependant jamais le plus grand d’entre eux sous ses ordres : de nombreux amis de « Ray Lew » reçoivent une bourse de Cal State, Lewis arbore étonnamment une nouvelle Corvette rouge flambant neuf et Tarkanian voit l’objet de ses convoitises lui passer sous le nez. A Cal State, Lewis est la star. A cette époque, les premières années ne peuvent faire partie de la varsity team de leur fac. Il est donc le meilleur scoreur des freshmen du pays, devant le futur NBAer David Thompson, de North Carolina State, avec 38,9 pts (et 7 assists) par match, à 59% de réussite. Parmi ses plus grands exploits cette saison-là, il plante 41 points pour interrompre la série de 26 matchs consécutifs sans défaite de l’équipe des freshmen d’UCLA. En sophomore, pour la saison 1972-73, il intègre logiquement la varsity team de Cal State et poursuit sa route vers le monde pro en terminant deuxième meilleur scoreur NCAA, derrière le racailleux ailier new-yorkais, Fly Williams. C’est cette année qu’il lève les derniers doutes sur son mythe en tuant à lui tout seul l’équipe qu’il avait failli intégrée, Long Beach State, devant les caméras de la télévision nationale. Les troupes de Jerry Tarkanian sont alors classées numéro 3 du pays et comptent quatre futurs NBAers. Ray marque 53 points et offre la victoire aux siens après deux prolongations, 107 à 104. Dans sa biographie « Runnin’ Rebels » où il consacre une dizaine de pages au phénomène, Tark the Shark raconte comment toutes les défenses tentées se sont avérées vaines et comment Lewis a brisé – et ce n’est pas une manière de parler – la cheville du futur Celtic Glenn McDonald sur un crossover en prolongation.

ENFIN PRO ?

Pendant que Raymond brille, les Sixers de Philadelphie établissent des records d’indigence en NBA, ce qui leur vaut à la fois le premier et le dernier choix de la Draft 1973. Depuis 1971, les underclassmen peuvent entrer dans la draft en justifiant de difficultés financières. C’est ce que fait Raymond Lewis, considérant avoir fait le tour du basket universitaire. Recruté à la fin du premier tour par les Sixers, il n’a jamais été aussi près de toucher au but et d’intégrer le monde pro. C’est là que tout va dérailler. Après avoir passé sa vie à devoir écouter des dizaines de street agents qui ont cherché à l’exploiter, Lewis décide de négocier son contrat tout seul et signe ce qu’il croit être un contrat de 450.000 dollars sur trois ans. L’accord prévoit en fait 55.000 dollars la saison, et plus de 250.000 versables dans les années 1980, s’il est toujours en NBA. L’histoire va s’emballer lors du Rookie Camp des Sixers, où il côtoie Doug Collins, numéro 1 de la Draft, signé à 200.000 dollars la saison. Collins, qui scorera près de 18 pts de moyenne en huit saisons NBA, joue moyennement dans ce camp où Lewis défonce l'opposition. Collins est incapable de le tenir en homme à homme et après une opposition où Lewis lui aurait planté, suivant les sources, entre 40 et 60 points, le coach Gene Shue refuse de laisser Collins défendre sur lui. D’autant plus que la presse locale s’en mêle, encense « Lew » et met en avant sa supériorité sur le 1er choix des Sixers. Raymond est meilleur que Doug Collins, mais est moins payé : il demande à renégocier son contrat. Philadelphie refuse. Son assiduité au training camp en prend un coup. Il est suspendu un an. Il a l’opportunité de jouer en ABA, avec les Utah Stars, mais les Sixers menacent de poursuivre les Stars en justice. Lewis a plusieurs touches par la suite avec des équipes NBA (Lakers, Spurs, et Sixers notamment), mais ne reste jamais bien longtemps aux essais, se plaignant de ne pas se voir offrir suffisamment d’argent ou de temps de jeu. Exemple, ce nouvel essai en 1975 avec les Sixers, avec qui il dispute une Summer League. Pour Sports Illustrated, Pat Williams, le GM des 76ers, se souvient : « Il a remonté le terrain, n’a pas reçu la balle sur la contre-attaque, et, dégoûté, il a poursuivi sa course et pris la porte. On ne l’a jamais revu. » Lire la suite
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