Sphère d’influence : une expo photos à ne manquer sous aucun prétexte !

L'exposition Sphère d'influence sera l'occasion de découvrir ou de redécouvrir le travail du chroniqueur de l'asphalte Kévin Couliau.

Sphère d’influence : une expo photos à ne manquer sous aucun prétexte !
Si vous êtes fans de basket et/ou lecteur de REVERSE, le nom de Kevin Couliau ne vous est forcément pas inconnu. Depuis plusieurs années, Kevin documente la culture basket aux quatre coins du monde à travers ses photos, films ("Doin It In The Park") et divers projets (le magazine Asphalt Chronicles, par exemple). Du 8 au 30 septembre prochain, vous aurez l'occasion de découvrir ou de redécouvrir son travail au travers d'une exposition qui se tiendra à la Mairie du 9ème arrondissement, à Paris, intitulée "Sphère d'influence, le basketball ici et ailleurs".

"Kevin Couliau dévoile une sélection de 50 clichés mettant en relief l’esthétique et la créativité qui entourent ce sport. Conçue comme un voyage, de New York à Manille en passant par les terrains parisiens, l’exposition « Sphère d’influence » plongera les visiteurs dans la spontanéité et nature artistique du basketball", nous explique-t-on.

On ne saurait trop vous encourager à aller y faire un tour pour élargir encore un peu plus votre culture basket, d'autant qu'un numéro spécial Paris d'Asphalt Chronicles devrait sortir sous peu. Dans le REVERSE #56, Kevin nous avait parlé en détail de son travail à l'occasion de la sortie de l'édition spéciale Sénégal de son magazine, voici ce qu'il nous en avait dit à l'époque. REVERSE : Quel est le concept Asphalt Chronicles ? Kevin Couliau : C’est un journal indépendant destiné à mettre en valeur la culture du pick-up basketball par le biais de la photographie, à la manière d'un guide du routard, mais avec une dimension plus artistique que touristique. Chaque numéro traite d'une ville en particulier avec pour objectif de rendre hommage aux individus (connus ou non) et lieux qui constituent la scène basket locale. Le focus est bien entendu outdoor et n’est qu’une continuité logique du travail que j’essaye de faire depuis plus de douze ans maintenant, via la photographie mais aussi mes documentaires comme « Heart & Soul of New York City » et « Doin’ It In The Park ». La seule différence, c’est que l’on s’écarte du digital pour donner naissance à un objet plus authentique, tant dans sa forme que sur le fond. Chaque photo est capturée sur film à l’aide d’appareils moyen format ou panoramique. La méthode de captation est pour moi toute aussi importante que le produit final. REVERSE : Pourquoi avoir choisi Dakar pour ce deuxième numéro ? KC : Ces dernières années, j’ai eu la chance de voyager et de documenter le basket dans plus de 35 pays. J’ai suffisamment de matière pour faire beaucoup de numéros d’Asphalt Chronicles, mais après un premier opus sur Manille aux Philippines, je me suis dit qu’il fallait changer de continent. Le Sénégal s’est imposé de manière logique, un pays que j’ai pu visiter deux fois, en 2014 et 2015 quand je suis allé filmer l’académie Seed, mais aussi une place forte du basket en Afrique. En tant que basketteur, le Sénégal a toujours eu une résonance forte sur le playground, ce pays lointain dont tu sais déjà beaucoup de choses, que tu dégustes au restau ou respires dans la rue, sans y avoir jamais mis les pieds. REVERSE : Pourquoi avoir changé de format pour ce numéro ? KC : L’avantage d’un projet indépendant comme celui-ci, c’est d’avoir cette liberté éditoriale et de publication. Avec Richard Bertetic, le directeur artistique, on essaye d’éviter de figer le format ou la maquette pour susciter la curiosité. Pour chacun d’entre nous, c’est un laboratoire, on peut se permettre de s’amuser sur le papier, la mise en page ou les goodies que l’on offre avec le journal. Aujourd’hui on imprime sur un papier façon « newspaper », mais demain on le fera peut-être sur un papier glacé façon magazine au format A5. Ce nouveau numéro contient plus de pages, plus de photographies et de texte et on a également pris un peu plus de temps à peaufiner la mise en page pour laisser la place à la photo.
« En tant que basketteur, le Sénégal a toujours eu une résonance forte sur le playground, ce pays lointain dont tu sais déjà beaucoup de choses, sans y avoir jamais mis les pieds. »
REVERSE : Qu’est-ce qui t’a le plus étonné à Dakar ? KC : J’ai vraiment été surpris par l’importance du sport dans la vie quotidienne des Sénégalais. Lorsque j’étais sur place, je voyais beaucoup de gens courir, pas seulement des joggeurs mais aussi des travailleurs, et on me disait « Au Sénégal, on ne marche pas du point A au point B, on court ! ». Chaque jour, la plage de La Corniche accueille des centaines de sportifs qui font leur work-out, mais aussi un des plus beaux terrains de la ville qui fait face à l’océan, même s’il est pour l’instant bien trop vide. REVERSE : Comment décrirais-tu la culture streetball du Sénégal ? KC : Streetball est un terme que je tends à éviter car je trouve qu’il a une connotation marketing. Au Sénégal par exemple, c’est difficile de mettre une étiquette urbaine sur un sport qui est naturellement pratiqué en extérieur par manque d’infrastructures. Mais Dakar et le Sénégal de manière générale ont une culture riche et dense, qui est similaire à celle de la France. Le sport a connu son âge d'or dans les années 90 après les J.O. de Barcelone, avec ses légendes et héros comme Etienne Preira par exemple (un basketteur de talent dont la carrière a été stoppée nette par un grave accident de la route en 1995 – ndlr). Aujourd’hui il essaye de trouver un nouveau souffle grâce à la jeunesse et par la construction et rénovation de terrains. REVERSE : Quel est le meilleur spot pour jouer à Dakar ? KC : Pendant mon séjour, j’ai eu la chance d’aller à une session privée qui s’appelle MWF (monday, wednesday, friday), les mecs jouent trois soirs par semaine derrière une villa depuis très longtemps. Tu y croises régulièrement les anciens pros sénégalais, mais aussi des mecs comme Moustapha Sonko. Ils jouent sur un ancien court de tennis converti en terrain de basket, les matches sont intenses, ça parle tout le temps et ça grouille de moustiques. Mais je pense que c’est bien représentatif de la scène locale, de la culture sénégalaise. REVERSE : Avec le développement d’opérations telles que NBA Cares, le Seed Project ou les camps de Boris Diaw, tu penses que le basket sénégalais pourra décoller prochainement ? KC : Absolument ! Le travail exceptionnel de Seed Academy, de NBA Afrique, Boris Diaw et des autres initiatives est essentiel pour le développement du basket sénégalais. Cela permet l’émergence de talents comme Gorgui Dieng, un joueur qui brille en NBA et en équipe nationale, mais qui retourne régulièrement dans sa ville natale pour faire bouger les choses et évoluer les infrastructures pour les jeunes basketteurs. Il y a un gros travail de fond à faire sur les fédérations en Afrique, les rendre plus efficaces, plus modernes et les recentrer sur le service aux talents plutôt qu’aux égos au pouvoir. REVERSE : A quoi est-ce qu’on peut s’attendre pour le prochain numéro ? KC : C’est encore confidentiel, mais on risque de changer de continent une nouvelle fois. Découvrez le travail de Kevin Couliau sur son site www.kevincouliau.com ou sur www.asphalt-chronicles.com