Ils ont crevé l’écran en Summer League

Quelques rookies et sophomores ont montré durant la Summer League qu'ils avaient les qualités pour faire leur trou en NBA cette saison.

Ils ont crevé l’écran en Summer League
La Summer League de Las Vegas s'achèvera la nuit prochaine avec une affiche entre les Los Angeles Lakers, tenants du titre, et les Portland Trail Blazers. Depuis 2 ou 3 ans, le plateau de la "SL" est un peu plus sympa et compétitif. Ça a été à nouveau le cas cette année, avec des rookies et des sophomores qui s'en sont donnés à coeur-joie et ont voulu prouver à leurs coaches qu'il fallait compter sur eux dès à présent. Voici les joueurs qui nous ont le plus plu du côté de Sin City".

Josh Hart (Los Angeles Lakers)

Si les Lakers sont à nouveau en finale, c'est notamment grâce à leur belle traction arrière. On avait déjà pu constater la saison passée que Josh Hart était parfaitement prêt à contribuer en NBA. Voilà maintenant qu'on peut se demander s'il ne va pas être carrément un maillon important de la chaîne malgré les recrues en pagaille. L'ancien arrière de Villanova a été étincelant à Vegas et le titre de MVP lui semble promis. Luke Walton lui a fait comprendre qu'il attendait de le voir prendre le contrôle de l'équipe durant le tournoi, notamment au scoring. Il s'est parfaitement exécuté. En demi-finale contre les Cavs la nuit dernière, il a confirmé sa belle forme avec 37 points et 9 rebonds. En 6 matches, Hart a tourné à 24.2 points de moyenne et fait comprendre - comme Terry Rozier à Boston - pourquoi la direction refusait systématiquement de l'inclure dans des trades.

Svi Mykhailiuk (Los Angeles Lakers)

Si l'orthographe de son nom de famille risque de faire cauchemarder plus d'un journaliste, il va falloir s'y habituer. L'ancien ailier de Kansas, drafté en 47e position cet été, a démontré qu'il était une vraie gâchette à ce niveau. Déjà affûté avant la demi-finale, l'Ukrainien a claqué 31 points à 6/11 à 3 points contre les Cavs. Son premier quart-temps a été particulièrement impressionnant, avec un 4/4 from downtown et un rôle prépondérant dans le run (18-2) qui a remis L.A. dans le coup. Avec 42.9% à 3 points sur ses 6 matches à Vegas, Mykhailiuk postule clairement à un rôle d'artilleur en sortie de banc pour les Lakers, même si le poste 3 risque d'être bien fourni chez les Angelenos cette saison.

Jaren Jackson Jr (Memphis Grizzlies)

Il n'est jamais simple pour les joueurs du top 5 de se mettre en évidence en Summer League sans que leur cote ne soit chamboulée. Jaren Jackson montré, dès l'instant où il a enfilé le maillot des Grizzlies, qu'il était ce que Memphis attendait. Dans l'Utah, il a scoré (un peu moins de 16 points de moyenne), shooté à 3 points, cavalé, traumatisé quelques adversaires avec des contres violents et montré une intensité de bon augure pour l'équipe qui l'a drafté en 4e position cet été. Un peu essoufflé à Vegas, il a eu du mal à face aux tours de contrôle du Magic, Mo Bamba et Jonathan Isaac, mais il sortait de 5 matches en 7 jours et a été laissé au repos lors de la demi-finale perdue contre Portland. Un rythme auquel il va devoir s'habituer en NBA, sans doute au poste 4 dans un premier temps à côté de Marc Gasol. A l'avenir, en revanche, Jackson a tout du poste 5 adapté à la NBA moderne.

Jonathan Isaac (Orlando Magic)

On parlait justement d'Isaac un peu plus haut. Après une saison rookie frustrante marquée par des blessures et une utilisation pas franchement optimale, Orlando a placé beaucoup d'espoirs en lui et en son association avec Mo Bamba dans la raquette. Si on y a ajoute Aaron Gordon, l'équation est "big", athlétique et dynamique. A Vegas, il a démontré un shoot en progression et a semblé plus grand et explosif que la plupart de ses adversaires sur le terrain. On ne va pas aller trop vite en besogne vu les dernière saisons du Magic, mais ce que montre Jonathan Isaac et la manière dont semble vouloir l'utiliser Steve Clifford vont dans le sens d'une "breakout year".

Caleb Swanigan (Portland Trail Blazers)

On l'a finalement très peu vu pour sa première saison en NBA. Portland a l'air décidé à lui offrir davantage d'opportunités et il a en tout cas saisi celles qui lui ont été offertes à Vegas. Avec 21 points et 16 rebonds en demi-finale contre Memphis, Caleb Swanigan a rappelé le joueur à l'énergie contagieuse et à l'activité de tous les instants qu'il était en NCAA avec Purdue. Lorsqu'il active le "beast mode", Swanigan a tout d'un energizer de valeur pour n'importe quelle équipe ambitieuse. Les Blazers font partie de cette catégorie et seraient bien inspirés de miser sur lui. Avec un nom aussi stylé - on s'attend presque à voir un Irlandais cliché -

John Collins (Atlanta Hawks)

Les Hawks l'ont un peu trop gardé au chaud la saison dernière, sans doute de peur qu'il ne leur fasse gagner trop de matches tant son impact était positif... Le sophomore devrait être libéré cette année. S'il a peu joué durant cette Summer League, l'échantillon a été suffisant pour se rendre compte que son intensité et ses qualités athlétiques étaient toujours là (24 points et 8 rebonds de moyenne), mais qu'il avait aussi travaillé son shoot. S'il parvient à se transformer en vrai stretch en NBA, tout en conservant son talent pour protéger le cercle en défense et le martyriser en attaque, attention les dégâts...

Kevin Knox (New York Knicks)

Il y a eu du bon et du moins bon dans ce qu'a proposé Kevin Knox cet été. Mais lorsqu'il a été bon, il a été VRAIMENT bon. L'ailier drafté en 9e position par les Knicks a tantôt manqué un peu d'adresse, tantôt paru aussi fluide et tranchant en attaque que n'importe quel poste 3 d'élite en NBA. Il y a du travail, notamment concernant son jeu défensif et sa vision du jeu, mais les qualités athlétiques, le flair pour le scoring et le sang froid sont déjà là. Il n'a que 18 ans mais joue avec une décontraction et une maturité qui laissent penser que les Knicks ne se sont pas trompés sur son cas. Avec Kristaps Porzingis et Frank Ntilikina, New York tient sans doute son troisième larron pour un retour progressif au premier plan. David Fizdale a l'air de penser la même chose et c'est une bonne nouvelle pour son temps de jeu.

Collin Sexton (Cleveland Cavaliers)

Exactement le joueur que Cleveland pensait avoir drafté. De l'agressivité, un feu intérieur indéniable, du scoring (19.6 points à 43% de moyenne) et l'envie de tout casser devant lui. A côté de ça, il y a évidemment des lacunes qui se régleront avec le temps ou définiront le basketteur qu'il est, mais le nouveau meneur des Cavs a mené sa barque jusqu'en demi-finale de la ligue avec des coups d'éclat et une envie de briller tout à son honneur. En termes de langage corporel et de comportement, on ne sait juste pas encore s'il est plus dans la lignée d'un Russell Westbrook ou d'un Lance Stephenson. Un mix des deux serait... déroutant.

Wendell Carter (Chicago Bulls)

On le décrivait déjà comme l'intérieur au jeu le plus propre et mature - à la Al Horford - de cette cuvée. Son passage à Las Vegas avec les Bulls l'a confirmé. On l'a même trouvé encore meilleur qu'annoncé sur le plan offensif avec des moves redoutables au poste, un côté ambidextre bien pratique, un shoot déjà sympathique et, plus étonnant, une qualité de passe très intéressante. En défense il s'est montré très sérieux aussi et on a désormais hâte de le voir lors des matches de pré-saison contre des adversaires un peu plus habitués aux bagarres intérieures de la NBA. En tout cas, la première impression est très bonne et Chicago ne semble pas s'être trompé non plus en misant sur le Dukie.

Harry Giles (Sacramento Kings)

Phénomène de lycée, Giles est un pari pour les Kings, qui l'avaient drafté au premier tour l'année dernière avec pour objectif d'en faire un joueur opérationnel d'ici un an ou deux. On dirait bien que c'est le cas. Pour le moment, son genou traumatisé pendant une partie importante de sa jeunesse le laisse tranquille et il a régalé durant cette Summer League. A Vegas, il a tourné à 12 points et 7 rebonds, avec une superbe activité et des qualités qui risquent de faire beaucoup de bien à Sacto. Giles a tout pour intégrer le noyau jeune et dur sur lequel Vlade Divac et l'ensemble de l'organisation espèrent construire.

De'Anthony Melton (Houston Rockets)

En voilà un que l'on ne s'attendait pas à voir autant briller. On savait que le garçon avait du talent - il n'avait pas pu le montrer en NCAA l'année dernière après avoir été rendu inéligible par l'enquête du FBI sur le scandale du pay for play avec certains équipementiers - pas qu'il aurait autant envie de le montrer cet été avec les Rockets. Drafté au 2e tour cette année (46e pick), Melton pourrait bien gratter quelques minutes en bout de banc à Houston cette saison, voir plus si des blessures surviennent dans le roster de Mike D'Antoni. Dans le Nevada, Melton a tourné à 16.3 points, 7 rebonds et 2.7 interceptions par match. Il se murmure que le staff texan l'apprécie beaucoup et il ne passera pas toute sa saison en G-League, on peut le parier.