« The Oracle League » : une ligue alternative à la NBA ?

Le Sports Guy Bill Simmons et un bloggeur veulent que « The Oracle », une ligue renégate, voit le jour.

« The Oracle League » : une ligue alternative à la NBA ?
On connaissait la saccharine comme substitut au sucre pendant la 2nd guerre mondiale ou encore la méthadone comme palliant aux drogues dures, mais pour un junkie de la NBA comme l'est le Sports Guy, Bill Simmons, passer plusieurs mois sans voir ses adorés Celtics lacer leurs sneakers et jouer des coudes dans les raquettes est inconcevable et il lui faut trouver une solution de remplacement. En plus de fournir ses solutions (au cours de longs articles) ou bien sur son twitter (@sportsguy33), et au lieu de rester devant son ordinateur à jouer à « NBA Manager 2011 » pendant des heures, l'écrivain d'ESPN est arrivé cette semaine avec une idée de ligue qu'il qualifie lui-même de « renégate ». Avec l'aide d'un blogueur de son site Grantland, Jay Caspian Kang, Simmons est donc parti du constat que personne ne payait sa place, ou ne mettait en route sa télévision, pour voir un propriétaire et que puisque les joueurs étaient la richesse de la Ligue, ceux-ci devraient la contrôler. Sa solution ? Une ligue faite pour et par les joueurs, et dont les fonds seraient amenés par un milliardaire, en l'occurrence Larry Ellison. Le self-made man, propriétaire de la compagnie Oracle et 5eme homme le plus riche du monde en 2011 d'après Forbes avec 39,5 milliards de dollars au compteur, vainqueur de l'America's Cup en 2010, a déjà essayé d'investir dans le basket puisque, en 2010, il a essayé de racheter les Golden State Warriors, situe à San Francisco comme le siège d'Oracle, mais son offre a été rejetée au profit de Peter Guber et Joe Lacob, pour la somme de 450 millions de dollars. Combien le milliardaire aurait-il à dépenser pour cette Ligue que Kang et Simmons voudraient baptiser « The Oracle »? 200 millions de dollars, une « misère » pour lui et l'équivalent de ce qu'il a mis dans son aventure navale. Partant de ce principe, les deux compères ont commencé à distribuer des franchises mais alors que Kang voudraient voir des villes déjà associées avec la NBA ( New York, Chicago, Miami, Atlanta, Los Angeles, Boston, Las Vegas et Seattle) récupérer ces franchises, Simmons ne garderait que les deux dernières (Las Vegas et Seattle) et y ajouterait des villes de taille moyenne capables tout de même d'accueillir des franchises, se basant sur le fait que les revenus de la télé et de la diffusion sur internet seraient les mamelles nourricières de « The Oracle » mais aussi qu'il serait contre-productif de trop jouer sur le pré-carré de la NBA, au niveau des salles par exemple. Simmons ajouterait donc des villes comme Anaheim (dans la banlieue de Los Angeles), San Jose pour la Conférence Ouest et Kansas City (« pas techniquement à l'Est mais ville tellement proche du suicide collectif avec les résultats désastreux des Chiefs (Football) et des « Royals » Baseball) », note-t-il) Pittsburgh, Baltimore et Hartford (ville du Connecticut, anciennement lieu de résidence de la franchise NHL des Whalers, devenus les Carolina Hurricanes en 1997) pour la Conférence Est.  

Des sponsors sur les jerseys

Afin d'en faire une Ligue compétitive et florissante, les franchises seraient achetées par d'autres grands fortunes, tel Mark Zuckerberg pour celle de San Jose, qui seraient amenés à choisir eux-mêmes leurs joueurs lors d'une draft, diffusée en Pay-per-View, avec les positions de sélection inversées à chaque tour (appelé « Snake »). Pour continuer sur une idée, sérieuse, émise lors d'un des ses articles, le Sports Guy tient aussi pour essentiel que les franchises soient sponsorisées par une entreprise (de portée nationale voire mondiale) et portent le nom de leur sponsor. Nous aurions ainsi dans cette ligue les Kansas City Klondike (barre chocolatée), les Hartford Lux,Bond &Green (entreprise de bijou où travaille la mère du Sports Guy), les Pittsburgh $5 Footlong (produit phare de Subway, sponsor du BS Report de Simmons sur ESPN), les Baltimore Barbasol (mousse à raser, célèbre pour sa « superbe » publicité) exhortant le sentiment pro-américain) alors que, de l'autre côté, les teams seraient les Las Vegas Lexus, les Anaheim Activision Call of Duty 4, les San Jose Intel Core i7 et les Seattle's Best Coffee. Les deux « créateurs » ont d'ailleurs mis un point d'honneur à créer un Tumblr (blog de photo) présentant les maillots de leur 8 franchises et y rajoutant l'équipe des Atlanta Waffle House (marque de gaufres) qui n'a pas passé le cut de très peu. C'est d'un esthétisme très douteux mais certains maillots (comme celui des Las Vegas Lexus, les Seattle's Best Coffee ou les Anaheim Call of Duty) intègrent leurs sponsors de facon plutôt réussie, tout au moins ingénieuse.  

Une saison régulière de 29 matches

Une fois les franchises créées viendrait donc le moment de vérité puisque « The Oracle » serait une ligue ultra-compétitive, avec des rosters de seulement 10 joueurs. Le Commissioner, Ellison, serait d'ailleurs invité par Simmons et Kang à convier 64 joueurs à la soirée de draft, pour le plaisir de voir qui serait sélectionné en dernier (Simmons pencherait pour John Salmons). Seize co-capitaines seraient désignés pour les 8 teams mais ne pourraient être des coéquipiers dans leurs équipes actuelles de NBA. Simmons et Kang nommeraient Nowitzki et Nash (« pour enfin réunir les deux amis »), Carmelo et Deron Williams (« dans une avant-première des Knicks 2012-13 »), Westbrook et Kevin Love (« pour un UCLA revival »), Griffin et Paul (« pour l'orgie de Alley-hoops qui s'en suivrait »), Durant et Randolph, Wade et Howard (« pour qu'une équipe recueillent tous les pronostics de début de saison avant de ne pas tenir ses promesses en fin de compte, comme le Heat 2011 ») et Kobe et Lebron (« y aurait-il plus fascinant? ») Leurs équipes seraient en course pour 29 matches de saison régulière, avec un All-Star game au milieu qui inclurait un Concours de Dunk, doté de 2 millions de dollars et ouvert à n'importe qui dans le monde. Les 4 meilleures équipes se qualifieraient pour les playoffs, avec chaque tour au meilleur des 7 matches, l'équipe gagnante ramassant les recettes au guichet de tous les playoffs et une portion significative des droits télés donc de bonnes raisons de rester compétitifs.  

Les rosters des 8 franchises

Finalement, au bout d'un processus de draft alternée entre eux, où leurs choix sont plus ou moins judicieux et plus ou moins justifiés, les deux créateurs de la Ligue sont arrivés aux cinq majeurs suivants (avec l'avis de Simmons entre parenthèses) : Anaheim: Kobe, Lebron, S. Curry, Nene, T. Chandler (« Presque une équipe invincible »). Hartford: Wade, Howard, Aldridge, Gay, Ibaka (« la team à l'envergure la plus impressionnante »). Kansas City: Rose, Stoudemire, Horford, Pierce, R. Allen (« la team la plus complète »). Seattle: Durant, Randolph, Rondo, M.Gasol, Ellis (« La réunification de Durant avec Seattle ! »). Pittsburgh: Nowitzki, Nash, J. Smith, E. Gordon, Cousins (« Équipe bizarre. Nash pourrait essayer de relocaliser cette équipe à Vancouver. Attention à Nash, il est au Canada ce que Tom Cruise est à la scientologie »). San Jose: Anthony, D. Williams, Bynum, J. Johnson, Odom (« Un groupe un peu froid, besoin d'un peu plus de personnalité, un peu comme la Silicon Valley ») Baltimore: Griffin, Paul, Ginobili, Bosh, Millsap (« un peu trop petits mais typer-excitants avec leur alley-hoops ») Las Vegas: Westbrook, Love, P. Gasol, Iguodala, Wall (« Pour le côté distrayant, et pour la survie de la blogosphère, il est impératif de mettre l'équipe la plus jeune dans la ville avec le plus de distractions »)   Alors que Kang verrait Hartford l'emporter sur Kansas City en Finale, Simmons pencherait plutôt pour un triomphe de Seattle sur Hartford, dans la lancée de leur pourcentage de réussite (60%) et du plus grand avantage du terrain de toute la Ligue. Quoiqu'on pense de Simmons et de sa propension à s'écouter parler (ou plutôt se regarder écrire), force est de reconnaître qu'en ces temps de disette NBA et d'informations plus basées sur les pourcentages de partage des revenus que sur ceux de réussite sur le terrain, « The Oracle » aura eu le mérite, même pour un court instant, de remettre au centre des discussions les débats sur ce qui fait la première force de la NBA: ses joueurs, leurs qualités et le plaisir que prennent les fans a disserter ad nauseam sur leurs éventuelles forces et faiblesses. Évidemment, ce projet restera sûrement à l'état de projet ad vitam eternam, il faudra sans doute attendre et se rabattre sur la NBA, quand celle-ci reprendra ses droits...

Les jerseys

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