Timothé Luwawu-Cabarrot : « Sur le terrain, je veux être le soldat du coach »

Au Thunder, Timothé Luwawu-Cabarrot va aller chercher un nouveau challenge pour montrer qu'il a bien les qualités d'un joueur NBA d'impact. Retour sur l'entretien qu'il nous avait accordé pour REVERSE.

Timothé Luwawu-Cabarrot : « Sur le terrain, je veux être le soldat du coach »
REVERSE : Quand tu rentres sur le terrain, ta mission principale, c'est avant tout de défendre, non ? Timothé Luwawu-Cabarrot : Ça dépend des joueurs qu'il y a en face. Moi, la chose à laquelle je pense quand je rentre sur le terrain, c'est à faire les bons choix et à être juste. Être le soldat du coach, le joueur sur lequel il peut compter chaque soir : jouer dur en défense, être propre en attaque, prendre les shoots ouverts, créer pour mes coéquipiers, jouer au basket et ne pas me prendre la tête. Je pense que je peux encore m'améliorer sur tout ça. REVERSE : Jouer juste, c'est peut-être l'une des choses les plus dures à faire. Comment est-ce que tu te prépares pour les matches ? Timothé Luwawu-Cabarrot : Chaque joueur a un coach en particulier avec qui il travaille et avec lequel il discute pendant les entraînements et avant les matches. Avec celui qui me suit, on parle beaucoup, on regarde des vidéos, c'est ce qui m'aide le plus parce que ça me permet de voir ce que j'ai fait de bien ou non et d’apprendre à ne pas faire deux fois les mêmes erreurs. REVERSE : Et les fameux rapports de scouting que vous recevez avant chaque rencontre, ça aide vraiment à tenir un gars en défense ? Timothé Luwawu-Cabarrot : Ça aide vraiment si tu regardes les vidéos et que tu étudies le scouting report pendant une semaine ; que tu y jettes un œil chaque jour, que tu y penses et que tu te concentres là-dessus. Mais juste arriver une demie journée avant, regarder une vidéo ou deux et te dire « Bon, lui il fait ci, il fait ça », ça t'aide un petit peu si tu es super concentré, mais ça ne te permet pas d'avoir un vrai avantage. C'est plus pour savoir des petites choses du genre « Ce joueur-ci a tendance à shooter dès qu'il reçoit la balle dans le corner, alors que celui-là, quand il reçoit la balle, il fait une feinte et il part à gauche ». Des trucs comme ça. REVERSE : Quel est l'adversaire que tu as trouvé le plus chaud à tenir ? Timothé Luwawu-Cabarrot : C'était l'année dernière, quand on a joué contre Boston. Le coach m'a demandé de défendre sur Isaiah Thomas et c'était presque mission impossible. Si tu enlèves l'espace entre lui et toi, son centre de gravité est tellement bas qu'il est trois fois plus rapide que toi, donc il va te passer. Et si tu lui laisses de la place, il est assez adroit pour te shooter dans la gueule... C'était l'un des plus chauds à défendre. REVERSE : A l'inverse, est-ce qu'il y a un mec que tu penses sous-coté par rapport ce qu'il est capable de faire ? Timothé Luwawu-Cabarrot : Dernièrement, il y en a un qui a impressionné tout le monde, c'est Oladipo. Le gars a vraiment progressé dans tous les aspects, que ça soit à la passe, au tir, sur son dribble... Je ne sais pas s'il est sous-coté, c'est peut-être plus qu'il commence seulement à s'affirmer maintenant, mais je pense que sa cote va monter petit à petit. REVERSE : Est-ce que c'est important pour toi de ne pas te laisser cataloguer uniquement comme un « défenseur pur » et de montrer que tu peux être bien plus que ça ? Timothé Luwawu-Cabarrot : Je pense que le coach le sait et je le lui montre à chaque fois. En attaque, je n'ai pas besoin d'avoir beaucoup la balle en main pour marquer des points ou pour avoir un impact, parce que je bouge beaucoup, je fais des coupes, je pose des écrans dans le dos, je cours en contre-attaque... Je fais plein de choses comme ça. Le coach sait tout ce que je peux apporter en plus de la défense. Il le voit et il me le dit. Je pense qu'on a besoin de plus de mecs comme ça, qui jouent sans le ballon pour nous aider à avoir du mouvement et à faire bouger les défenses, pour que les gars comme Ben Simmons et Joel puissent jouer leur jeu et, en même temps, nous faire confiance quand ils nous ressortent la balle. C'est aussi ça l'objectif. REVERSE : Maintenant que tu es vraiment dans l'équipe et que tu as un vrai rôle, tu as plus de contacts avec Brett Brown ? Timothé Luwawu-Cabarrot : Oui, c'est clair, c'est vraiment différent par rapport à l'année dernière. Maintenant, ça passe beaucoup plus par les critiques et des conseils tournés de façon à piquer ton attention. Par exemple, pendant une vidéo, quelque chose que tu ne fais pas bien, avant il n'en aurait rien eu à battre, il aurait laissé couler. Mais maintenant que tu es un joueur majeur, un truc que tu as mal fait, il va le montrer à tout le monde pour « te foutre un peu la honte » et que tu prennes ça à cœur, que tu travailles dessus et que tu fasses mieux à l'avenir. Et puis en dehors des matches ou des entraînements, il y a beaucoup plus de dialogue, de blagues… C'est devenu une vraie relation entre un joueur et son entraîneur. REVERSE : C'est aussi un coach qui connaît bien le basket international, ça doit jouer un peu... Timothé Luwawu-Cabarrot : Je pense surtout que c'est plus facile pour lui d'échanger avec moi parce qu'il a eu quelques Français quand il était assistant à San Antonio : Tony, Ian Mahinmi, Boris… Il a eu ces gars-là pendant pas mal d'années. Il parle aussi beaucoup de Ginobili, du coup il y a des petites choses que je fais qui lui rappellent un peu ces gars-là. C'est cool.