Tony Parker, que retenir de son coup de chaud ?

Si l'équipe de France a été giflée par l'Australie en ouverture des Jeux Olympiques, Tony Parker a été la seule satisfaction de la soirée avec un excellent passage avant la pause.

Tony Parker, que retenir de son coup de chaud ?
Il n’y avait pas grand chose de positif à retenir de ce match d’ouverture des Jeux Olympiques pour l’équipe de France de basket. Les joueurs de Vincent Collet ont été dominés par des Australiens plus agressives, plus incisifs et tout simplement plus forts des deux côtés du parquet de la Carioca Arena de Rio. Alors, si vraiment il faut laisser dans un coin de nos têtes les errements défensifs flagrants des Bleus, leur (éternelle) tendance à perdre la gonfle et les centaines de alley-oops d’Andrew Bogut, concentrons-nous sur le seul vrai bon passage des Français hier. Menés de 15 points (17-32) dans le courant du deuxième quart temps, les médaillés de Bronze du dernier Eurobasket ont su revenir dans la partie à la force du poignet d’un Tony Parker « old school ». Un trou noir dans l’espace temps qui a permis à « l’ancien TP », le quadruple champion NBA et patron de la sélection nationale, de récupérer ses jambes et son explosivité d’autrefois pour terrasser ses vis-à-vis sur plusieurs duels consécutifs. Une séquence qui nous a rappelé les meilleurs moments des Bleus, lorsque son meneur star prenait les matches à son compte en attaque, mais aussi les pires, lorsqu’il était obligé de se démener seul balle en main pour refaire le retard de son équipe. C’était malheureusement dans cette configuration que la France attaquait le deuxième quart temps des Jeux.

Le retour du «TP show »

Incapable de trouver des solutions, les tricolores s’en sont remis au talent du multiple All-Star NBA de 34 ans. Tirs à mi-distance, layups, shoot à trois-points contesté, fautes provoquées... Parker a déployé toute sa panoplie pour inscrire 16 de ses 18 points en l’espace de quelques minutes. Il a notamment marqué 15 des 16 derniers pions de l’équipe de France dans le second quart, plantant au buzzer un nouveau shoot en tête de raquette afin de ramener les siens à trois points de l’Australie (33-36). [superquote pos="d"]Tony Parker peut encore jouer les sauveurs de l'équipe de France [/superquote]Un coup de chaud inutile au vu de la suite de la rencontre. Mais une belle prestation encourageante pour le joueur dont la préparation a été tronquée par la naissance de son deuxième enfant il y a quelques jours. Le vétéran des San Antonio Spurs n’a pas participé au tournoi de Cordoba, en Argentine, où les Bleus ont perdu par trois fois (Serbie, Croatie et Argentine) et il était rassurant de le retrouver bien dans ses baskets, bien dans ses jambes, pour l’ouverture de la compétition. Sa dernière avec un groupe pour lequel il a tant donné au cours de ses seize dernières années. « TP » est une légende. Sa réputation n’est plus à faire, et ce depuis un bon moment. Mais son manque de tranchant lors du dernier Eurobasket (12 points de moyenne à 34% aux tirs) et son rôle moins important en attaque dans le Texas résonnaient comme les signaux du déclin inévitable d’un grand champion. Il a même déjà, en quelque sorte, laissé les manettes du vaisseau à Nando De Colo, meilleur joueur du monde à ne pas évoluer en NBA cette saison. Ses 26 points en finale du TQO contre le Canada suivi de cette nouvelle sortie productive en attaque témoignent qu’il en a encore sous la pédale - même si nous étions loin d’en douter. Cette équipe est toujours celle de Parker, comme l’ont déjà affirmé à maintes reprises les coaches et les cadres du groupe France. Derrière ces 18 points et cette série de paniers, il faut peut-être y voir la capacité de la meilleure individualité du pays à porter ses coéquipiers dans les moments les plus importants. Il y en aura d’autres d’ici la fin de la phase de poule avec notamment un match contre la Serbie qui s’annonce déjà bouillant. Les hommes de Vincent Collet ont des lacunes récurrentes à travailler et des points faibles à corriger d’ici leur prochain match contre la Chine. Mais ils pourront toujours se réjouir que leur leader emblématique est toujours là et bel et bien là, prêt à jouer les sauveurs. Encore une fois. Une dernière fois.