Tony Parker nous a bien fait taire

En faisant preuve d’agressivité tout au long de la série, le meneur français a fortement contribué à la qualification des San Antonio Spurs.

Tony Parker nous a bien fait taire
En affirmant que les Spurs ne pouvaient pas gagner un titre avec Tony Parker dans le cinq majeur, nous avions heurté la sensibilité de certains fans inconditionnels du plus grand basketteur français de tous les temps. Aujourd’hui, la balle nous revient en pleine poire. TP a été étincelant cette nuit et ses 27 points, dont 6 inscrits dans les trois dernières minutes, ont fortement contribué au succès décisif des Spurs. La voilà la réponse. La série entre San Antonio et Memphis a été serrée. Vraiment serrée. Encore plus que ce que le score final (4-2) le laisse penser. Les Texans ont été mis en difficultés. Ils ne sont pas passés loin de devoir négocier un Game 7 difficile contre une équipe combative. Dans l’ensemble, Parker a été dominé par Mike Conley. Mais ce n’est absolument pas choquant. Le meneur de Memphis est au sommet de son art alors que son vis-à-vis a déjà entamé son déclin progressif. Ils n’ont pas non plus le même rôle. Conley était le maître à jouer des Grizzlies, autant au scoring qu’à la distribution. Parker a un rôle plus secondaire derrière Kawhi Leonard. Mais il a su prendre le dessus sur son adversaire direct lors du match le plus important de la série. Les Spurs se sont qualifiés mais ils ont encore des lacunes. Leurs 60 victoires et plus compilées en saison régulière sont presque un trompe l’œil sur le niveau réel de l’équipe drivée par Gregg Popovich. Ils figurent toujours parmi les candidats au titre, certes, mais l’effectif est moins fort que par le passé. Il y a finalement assez peu d’écart entre SA et Houston, son prochain adversaire, par exemple. Cette version des Spurs est moins impressionnante mais elle est magnifiée par un Kawhi Leonard époustouflant. http://www.dailymotion.com/video/x5k0m6e_la-passe-decisive-de-kawhi-leonard-pour-le-tir-clutch-de-tony-parker_sport Rarement la machine bien huilée n’a autant dépendu d’un seul moteur. Considéré comme « le meilleur joueur du monde » par son coach, Leonard a repris le flambeau de Kobe Bryant, éternel ennemi de la franchise, pour faire avancer les siens. Le statut de meilleur joueur du monde est peut-être un peu hâtif mais Kawhi a été l’homme le plus marquant sur ce premier tour des playoffs. Sa ligne de statistiques Jordanesque parle pour lui : 31,2 points à 54% aux tirs, 48% à trois-points (plutôt Leonardesque en fait, comme ligne), 6 rebonds et 3,8 passes. Mais aussi brillant fut-elle, la superstar des Spurs ne pouvait pas faire tout toute seule. Et c’est là où Tony Parker a été excellent. Il a été le facteur X. Il a été agressif. Pas seulement cette nuit, le constat s’applique à tous les matches de la série à l’exception du Game 3. Il a été déterminant en amenant une dose de scoring supplémentaire. Avec 16 points de moyenne à 53% de réussite, il a été déterminant. Il est vrai que nous ne l’attendions pas aussi tranchant. C’est encore une fois la preuve qu’il est un grand champion. Il va maintenant falloir maintenir cet élan. Dans notre papier, nous avions fait Parker le maillon faible… en cas de duel avec les Warriors. Pas contre Memphis. Elle est là la différence. Mais avec ses performances lors des dernières semaines, il nous a quand même bien fait taire.