Tyreke Evans, le fardeau des New Orleans Pelicans

Coincé sur le banc, Tyreke Evans peine à trouver ses marques depuis son arrivée à New Orleans. Les Pelicans ont pourtant misé cher sur lui...

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Tyreke Evans, le fardeau des New Orleans Pelicans
Avant le début de la saison, nous nous interrogions sur la pertinence du recrutement des New Orleans Pelicans. Outre le sacrifice d’un choix de draft haut placé, la franchise a mise 44 millions de dollars sur quatre ans sur Tyreke Evans. On ne remet pas en cause le talent de l’ancien Rookie Of The Year mais nous avions des doutes sur son rôle. En effet, le joueur se définit comme un meneur, là où les Pelicans comptent déjà Jrue Holiday. On pourrait le voir comme un arrière, là où les Pelicans ont déjà Eric Gordon et son gros contrat. Or « T-Rex » n’est pas définitivement pas un ailier – son repositionnement à l’aile à Sacramento n’a pas fonctionné. Quel rôle alors ? Un sixième homme à la Manu Ginobili, dixit les dirigeants. 11 millions de dollars pour un remplaçant, c’est cher payé. Surtout, tout le monde n’accepte pas aussi de sortir du banc.

Des tensions avec le coach ?

Les premières semaines de Tyreke Evans avec les Pelicans ont donné raison aux dirigeants. Le jeune joueur de 24 était même très bon en décembre (15,7 points – 5 rebonds – 5,8 passes) avant que ses statistiques chutent au même rythme que son temps de jeu. L’ancien King a même passé l’intégralité de la rencontre face à Brooklyn sur le banc alors que Monty Williams a utilisé onze joueurs différents ce soir-là… Le coach s’est donc volontairement passé de son meilleur remplaçant avant d’expliquer la situation par un « affaires internes » qui en dit long sur les relations entre Evan et le staff.
« Il cherche toujours où me faire jouer », explique l’ancienne vedette de l’université de Memphis au Sheridan Hoops. « La plupart des joueurs ici sont nouveaux et le coach essaye encore de trouver la bonne formule et de me placer dans la meilleure position possible. »
On sent tout de même une absence de communication – ou des difficultés de communication – entre les deux hommes. Tyreke Evans ne connait même pas son rôle.
« Nous n’en avons pas parlé. Nous avons des discussions mais nous n’avons jamais évoqué mon rôle dans l’équipe. Notre communication pourrait être meilleure. On devrait connaître notre rôle dans l’équipe. »
Evans cache à peine sa déception et critique ouvertement les méthodes de son coach. Pourtant, il était défini en début de saison que Tyreke Evans serait sans doute sixième homme !

Des difficultés à sortir du banc ?

Les qualités de Tyreke Evans font pourtant de lui un sixième homme idéal. Le joueur est un bon manieur de ballon – il a besoin d’avoir la gonfle entre les mains – et il peut donc assurer la création lorsque Jrue Holiday est sur le terrain. Il peut également apporter du scoring face à des joueurs à priori plus faibles que lui en isolation. Evans est un Ginobili avec des qualités athlétiques plus développés, le shoot et la vista en moins (entre autres).
« On sait tous quel type de joueur il est », assure Brian Roberts. « C’est énorme pour l’équipe d’avoir un gars de ce calibre comme sixième homme. »
Seulement voilà, « T-Rex » a du mal à sortir du banc. Leader de la deuxième unité, il a un rôle différent de ce qu’il a toujours connu à Sacramento et il peine à s’adapter.
« Le système est différent mais je suis capable de m’ajuster à ce nouveau rôle. Des fois j’ai le sentiment que je dois en faire trop et que je ne peux pas laisser le jeu venir à moi. J’essaye juste d’être performant quand je suis sur le terrain pour ne pas perdre du temps de jeu. Du coup, je précipite les choses. Je suis meilleur quand je laisse le jeu venir à moi. »
Sous-entendu, Tyreke Evans est un meilleur joueur lorsqu’il sort du banc et qu’il n’a pas la pression de voir son temps de jeu diminuer.

Tyreke Evans a-t-il vraiment un avenir aux Pelicans ?

Tant qu’Eric Gordon sera toujours dans les parages, Evans risque bien de chauffer le banc. L’arrière des Pelicans gagne encore plus d’argent que l’ancien joueur des Kings (il a signé pour 58 millions sur quatre ans en 2012). Conservé contre son gré par New Orleans, Gordon est intransférable tout simplement parce que très peu de franchises – voire aucune – n’oseront monter un transfert pour récupérer le joueur et son gros contrat. De plus, Gordon est capable de jouer sans le ballon avec Jrue Holiday à l’inverse de Tyreke Evans. Ce dernier est donc plus facile à transférer même si les dirigeants seraient ainsi forcés d’admettre leur erreur. Notons tout de même que la franchise a lâché Greivis Vasquez et surtout Robin Lopez dans l’affaire. Or, les Pelicans sont désormais à la recherche d’un pivot… Nous ne sommes pas à l’abri d’un retournement de situation concernant Tyreke Evans mais le transfert clinquant de la dernière intersaison est pour l’instant un échec à New Orleans.

Les statistiques de Tyreke Evans cette saison

2013-14 NO 42 24:32 4.5 11.2 40.1 0.2 1.1 15.2 3.2 4.0 81.4 1.0 3.4 4.3 4.1 2.1 1.1 0.3 2.2 12.4
Afficher les commentaires (8)
Atlantic
Central
Southeast
Pacific
Southwest
Northwest