Les Wizards, la seule menace pour les Cavs ?

Boston et Toronto rêvaient de faire chuter Cleveland, mais l'affaire est compromise. Et si le suspense à l'Est était entretenu par John Wall et Washington ?

Les Wizards, la seule menace pour les Cavs ?
Les playoffs ne font que débuter à l'Est, où les 8 équipes n'ont disputé que 2 ou 3 matches pour le moment. L'idée n'est pas d'être définitif à ce stade. Tout peut changer très vite. Simplement, des tendances et des indications sur la forme et les capacités des uns et des autres ont déjà émergé. L'impression la plus nette pour le moment ? Cleveland, même en dépit de problèmes défensifs sérieux, n'a pas vraiment de raisons de s'inquiéter avant d'atteindre la finale de Conférence. Deux des trois équipes qui voulaient jouer les kingslayers sont déjà en difficulté et se dirigent vers une sortie au 1er tour. - Boston, n°1 à l'Est au terme d'une belle saison régulière, est dans le dur. Les Celtics sont menés 2 à 0 par les Bulls après deux sorties très décevantes devant leur public du TD Garden. Le drame personnel que vit en ce moment Isaiah Thomas, le difference maker de cette équipe, n'y est évidemment pas pour rien, mais c'est collectivement que Boston ne trouve pour le moment pas de solutions. Si par bonheur pour eux les C's venaient à renverser la situation contre Chicago, ça ne présagerait en rien d'un exploit contre les Cavs un peu plus tard. Le dernier match entre les Celtics et les Cavs a montré qu'une classe d'écart séparait encore les deux équipes et on ne voit pas ce qui pourrait changer ça sur une éventuelle série en finale de Conférence. [caption id="attachment_309681" align="alignright" width="318"] Isaiah Thomas et les Celtics vivent des moments compliqués.[/caption] - Toronto espérait rééditer la performance de la saison passée, lorsque les Raptors avaient "grindé" jusqu'à la finale de Conférence contre Cleveland. C'est quand même très mal embarqué tant les hommes de Dwane Casey ont paru à côté de la plaque dans les games 1 et 3 de la série contre Milwaukee. Le dernier match en date, disputé dans le Wisconsin, a même été une boucherie, sans que les Bucks aient besoin que Giannis Antetokounmpo se décarcasse. Le tandem Lowry-DeRozan est encore décevant en post-saison, où l'adresse des deux All-Stars est en berne et leur alchimie en tant que backcourt étonnamment absente. On pensait voir des Raptors rassérénés défensivement avec l'apport de Serge Ibaka et PJ Tucker, peut-être au point d'opposer davantage de résistance aux Cavs si leurs chemins se croisaient en demi-finales. Menés 2-1 avec un game 4 à Milwaukee, les Canadiens n'ont donné aucun signal encourageant quant à leur capacité à éviter l'upset et à représenter une menace pour LeBron et sa bande... - Si Chicago et Milwaukee venaient à confirmer leur étonnant ascendant, difficile là aussi de les imaginer être suffisamment armés pour résister à ce qui viendra tôt ou tard : une confrontation avec les champions en titre. On ne dit pas qu'un duel entre le Greek Freak et LeBron James ne provoquerait pas quelques secousses sismiques appréciables, mais dur d'imaginer les Bucks prendre plus qu'un match sur cette série... Idem pour les Bulls. Voir Dwyane Wade défier son frère d'armes pour la première fois en playoffs a quelque chose d'excitant. Mais rien ne permet de penser que Cleveland ne balayera pas là aussi l'opposition d'un violent revers de main.

John Wall, l'homme-clé

C'est finalement le troisième larron du clan des ambitieux qui apporte pour le moment le plus de garanties. Après un premier mois et demi un peu chaotique en saison régulière, les Wizards n'ont jamais cessé de clamer qu'ils se sentaient prêts à affronter et à battre n'importe qui. Pour le moment, force est de constater qu'ils font parfaitement le job contre Atlanta (2-0) sans avoir pourtant été incroyables. Il faut dire que dans ce début de playoffs à l'Est, John Wall est peut-être, excepté LeBron, le All-Star le plus performant. [caption id="attachment_264211" align="alignleft" width="318"] John Wall est en train de prouver qu'il est l'un des meilleurs joueurs de la ligue.[/caption] Sur les games 1 et 2, le meneur de DC tourne à 32 points, 11.5 passes, 4.5 rebonds et 1 contre à 47.7% d'adresse globale et 66% à 3 points (4/6) et a donné l'impression d'avoir le contrôle de la destinée de chacune des rencontres. A chaque fois qu'il a voulu que Washington passe la seconde, Wall a créé, orchestré et scoré avec la même confiance que sur les 4 derniers mois de compétition. La même agressivité aussi, puisque chacun de ses dunks, chacun de ses contres, est accompagné d'un regard orgueilleux et de défi pour l'opposition. Ce n'est pas probablement pas uniquement parce que les Hawks ont bouté les Wizards hors des playoffs en 2015 que l'ancien de Kentucky joue avec une telle ardeur. Depuis qu'il est sous les ordres de Scott Brooks, Wall a franchi un cap et pris conscience qu'il pouvait réellement être l'un des meilleurs joueurs de la ligue. Avec les qualités dont il dispose, le quadruple All-Star pourrait très bien adopter un style proche de celui de Russell Westbrook et viser des cartons offensifs à chaque match. Mais Brooks l'a conforté dans son souhait d'être un "pass first point guard" et un véritable chef d'orchestre. Sa production au scoring n'en a pas diminué pour autant (il est même passé de 20 à 23 pts de moyenne), mais il est devenu un bien meilleur leader. On prédisait un conflit ingérable pour le leadership entre l'intéressé et Bradley Beal, mais ce dernier a vite compris qu'il existait une différence de niveau entre eux malgré le contrat plus juteux signé par "BB" l'été dernier (127 millions de dollars sur 5 ans). Il ne manque finalement à John Wall qu'un vrai run en playoffs pour asseoir sa notoriété et définitivement s'attirer le respect des observateurs et de toute la ligue. Après 7 ans à mi-chemin entre performances emballantes et déceptions, l'heure est peut-être venue. En se prenant pour Nostradamus et en imaginant une finale de Conférence entre les Wizards et les Cavs, on peut se demander qui, à Cleveland, sera capable de limiter l'impact du n°1 de la Draft 2010 ? C'est peut-être dans l'absence de réponse à cette question le moment venu que résidera l'espoir de ceux qui souhaitent voir LeBron James manquer ses premières Finales NBA depuis 6 ans...