Carlos Boozer, le facteur X pour Chicago ?

Carlos Boozer semble avoir franchi un pallier. Après trois matches de playoffs, le joueur a dominé la raquette des Nets et porte son équipe.

Carlos Boozer, le facteur X pour Chicago ?
Son crâne chauve, sa barbe, son allure de bûcheron, Carlos Boozer est un joueur à part. Le genre de mec né sur une base militaire en Allemagne, avant de grandir à Juneau en Alaska. Le genre de mec brillant dans la mythique université de Duke, décrochant un titre NCAA, mais drafté seulement au deuxième tour par Cleveland en 2002. En guise de revanche, il deviendra All-Star quelques années plus tard avec Utah. De quoi se voir offrir un contrat doré par les Bulls à l'intersaison 2010. 75 millions de dollars sur cinq ans. Malgré lui, "Da Booz" a braqué la banque à Chicago. Tout en étant régulier comme un métronome, le joueur est victime de la critique des observateurs depuis son arrivée dans l'Illinois. Pourtant hier soir, c'est lui qui portait les taureaux vers la victoire en compagnie de Luol Deng. Les Bulls ont repris l'avantage du terrain et mène deux victoires à une face au Brooklyn Nets, et ça Carlos Boozer n'y est pas étranger.
"J'ai trouvé que Carlos a rentré de gros shoots", expliquait après le match son coéquipier Sud-soudanais à ESPN. "Ils nous ont mis des runs et il nous a maintenu à flot. Il a été énorme pour nous. Carlos a très bien joué et nous devons continuer à lui donner des tirs ouverts. Il joue si bien en ce moment. Les Nets ont eu l'impression de prendre un élan et Carlos leur a répondu."
Ciblé comme le point faible du cinq, principalement en raison de son rendement (15 millions de dollars la saison pour 15 ou 16 points de moyenne), Carlos Boozer a voulu repartir de zéro. Comment ? En s'entraînant avec les coaches... de son fils. Idéal pour s'attirer une fois de plus les moqueries. Il n'empêche que le joueur de 31 ans est resté sérieux tout au long de l'année s'appliquant pour qualifier les Bulls en playoffs. En réalité, ses performances en saison régulière ne font jamais défaut. C'est en playoffs que le bât blesse. Recruté pour apporter du scoring à l'intérieur, il a peiné à répondre présent lorsque Derrick Rose était limité par la défense ou blessé. Après trois matches, Carlos Boozer a remis les pendules à l'heure. 20 points et 12 rebonds de moyenne, auquel s'ajoutent trois passes, le tout à 57% aux tirs. Très solide. Même en défense, secteur dans lequel il s'avère parfois catastrophique (même s'il compense par une présence aux rebonds), le joueur a fait des progrès face aux Nets. Ami proche de Nate Robinson, Booz' a un rôle primordial dans le groupe.
"Il y a une chose à propos de Carlos que les gens ne veulent pas comprendre c'est qu'il fait son travail chaque jour", clame Taj Gibson, backup désigné de Boozer. "Il vient tôt à l'entraînement, il se donne à 110%, il sait ce qu'il faut faire pour réussir et c'est un super coéquipier. Il est phénoménal en ce moment. Thibs lui a demandé de faire plus d'aide en défense et d'élever son niveau de jeu de ce côté du terrain et il le fait. Je pense que c'est quelque chose que les gens ne comprennent pas. Pourtant il est très important pour notre équipe."
En février dernier, les Bulls ont tenté de se débarrasser de son énorme contrat. Direction Toronto, quitte à récupérer le fantomatique Andrea Bargnani. Finalement, Carlos Boozer restera dans l'Illinois. Apprécié du public, il semble avoir (enfin) franchi un cap. Pour réellement confirmer ces changements, il devra faire ses preuves dans les moments les plus importants. La série face à Brooklyn s'annonçant serrée, il aura bien l'occasion de démontrer, une nouvelle fois depuis le début de sa carrière, qu'il ne fallait pas le juger trop vite...