Quels transferts pour Mike Conley et Marc Gasol ?

Quels transferts pour Mike Conley et Marc Gasol ?

Les Memphis Grizzlies sont prêts à se séparer de Marc Gasol et/ou Mike Conley. Zoom sur quelques échanges susceptibles d'être mis en place.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Les Memphis Grizzlies vont peut-être arrêter de repousser ce qui semblait de toute façon inévitable : la reconstruction d’une équipe besogneuse, courageuse, autrefois vraiment talentueuse mais qui a fini par faire son temps. La Conférence Ouest est cruelle. Il suffit d’une mauvaise série pour passer du podium aux profondeurs du classement. Et cela fait un moment que la franchise du Tennessee, bien placée en début de saison, ne gagne plus. Alors les dirigeants se sont mis en tête qu’il était temps d’au moins écouter les offres pour Mike Conley et Marc Gasol. Leurs deux stars. Deux joueurs dévoués à l’organisation, la seule dont ils ont porté la tunique en NBA. Ce n’est pas certain que les Grizzlies réussissent à les transférer avant la deadline de la mi-février. Se séparer des deux d’un coup serait la confirmation d’un retour à zéro avec un processus plus ou moins long avant de peser à nouveau. Mais ce ne sera certainement pas facile de trouver un deal intéressant pour les deux stars dans les prochaines semaines à venir. Il y aura évidemment des équipes intéressées. Mais à quel prix ? Quelle franchise est prête à se sacrifier pour un meneur très grassement payé (Conley) ou un pivot qui a pris de l’âge ? Zoom sur les destinations potentielles pour les deux joueurs.

Mike Conley à Orlando

Le Magic est constamment cité à chaque fois qu’un meneur se retrouvé sur le marché. Tout simplement parce que c’est l’un des postes faibles – sans manquer de respect à D.J. Augustin, un vétéran solide – de l’équipe. Jusqu’à présent, les Floridiens ont été connectés à des jeunes joueurs d’avenir (Dennis Smith Jr, Markelle Fultz, Frank Ntilikina) pas nécessairement à même d’aider la franchise de suite. Hors, l’objectif, ce sont les playoffs. Les dirigeants essayent de mettre en place un groupe capable de grandir, certes. Mais sans oublier d’être compétitifs dès cette saison. Le Magic est actuellement onzième mais il est encore à portée de tir des Hornets, huitièmes. Un joueur comme Mike Conley pourrait permettre à cette formation de passer un cap. C’est un meneur expérimenté, au sommet de son art (19 pts et 7 pds par match). Il aurait sans doute déjà été All-Star s’il n’avait pas fait toute sa carrière à l’Ouest du pays. Il peut débarquer à Orlando et s’affirmer de suite comme un leader. Ce serait vraiment un renfort de poids. Mais quelle monnaie d’échange ? C’est tout le dilemme. Comme souvent, la logique voudrait qu’Aaron Gordon soit inclus dans le deal. Déjà pour des raisons financières. Conley est payé 30 millions cette saison. 32 la suivante et 34 en 2021. Le Magic ne peut pas assumer son salaire sans se séparer de l’un de ses principaux contrats. Gordon émerge à 21 millions avec une régression jusqu’à 16 millions en 2022. Pour respecter l’équilibre des masses échangées, il est presque nécessaire de le mettre dans le package. Gordon est l’un des jeunes joueurs du Magic mais 1) il n’a pas progressé cette saison malgré la signature de son nouveau contrat 2) il évolue sur le même poste que Jonathan Isaac, encore plus jeune que lui 3) ce n’est pas la première fois que son nom circule parmi les flots des rumeurs. En revanche, on peut l’imaginer associer avec Jaren Jackson Jr à Memphis. Leur doublette aurait un certain style en vue d’une reconstruction. Si les Grizzlies choppent un extérieur intéressant à la draft – R.J. Barrett, Ja Morant, Cameron Reddish – ils auraient là un joli trio autour duquel reconstruire. Le Magic peut chercher à inclure le salaire de Timofey Mozgov (16 millions cette saison puis la suivante) pour se donner un peu d’air. Les Grizzlies devront alors ajouter un joueur dans l’échange. JaMychal Green par exemple. L’intérieur (payé 7,8 millions) arrive en fin de contrat et il sera peut-être moins intéressant pour Memphis si l’organisation entame une reconstruction. Le profil du vétéran peut plaire à Orlando dans l’optique d’un run pour les playoffs cette saison. Difficile de mettre en place un transfert parfait. Dans cette configuration, par exemple, on peut penser que Memphis réclamerait un pick supplémentaire. Sauf que le Magic n’en cédera sans doute pas un du premier tour – ou alors vraiment très protégé. Est-ce que deux seconds tours (ceux que les Grizzlies ont lâché pour Justin Holiday par exemple…) peuvent suffire ? Affaire à suivre.

Autres propositions pour Conley

Avec toujours les mêmes franchises. Le Heat peut-il proposer un package intéressant sans céder Josh Richardson ? Probablement non. Les Pistons manquent cruellement d’assets et devront sans doute associer Luke Kennard au croque-mort Reggie Jackson tout en cédant un pick pour blinder leur masse salariale avec Conley. Utah peut essayer de refourguer Derrick Favors et Ricky Rubio, deux contrats expirants. Mais ça laisserait les Grizzlies sans atouts intéressants en vue d’une reconstruction. Les Pacers ont de la marge sous le Cap. La dépouille d’Al Jefferson, Darren Collison et un pick (obligatoire vu le package) pour Conley ? Les Mavericks peuvent reproduire la même erreur que les Pelicans en se mettant dans le rouge pour entourer Luka Doncic le plus tôt possible. Dennis Smith Jr est un asset qui peut séduire les Grizzlies. Ajoutez-y le contrat expirant de Wesley Matthews et le tour est joué. Doncic et Conley sont sans doute plus complémentaires que la doublette formée par le Slovène avec le sophomore US. Mais Dallas aurait ensuite moins de marge de manœuvre pour recruter à l’avenir.

Marc Gasol aux Lakers

Le pivot espagnol est moins cher payé que son coéquipier mais il n’est pas forcément plus facile à bouger. Parce qu’il est plus âgé (33) au sein d’une ligue qui donne le pouvoir aux porteurs de ballon et où le jeu est de plus en plus rapide. Mais son pedigree peut tout de même séduire. Notamment les Los Angeles Lakers, équipe qui se cherche désespérément un patron défensif. Tyson Chandler assume ce rôle du mieux qu’il peut mais il n’apporte pas autant sur la table qu’un Marc Gasol. Surtout en attaque. Ce dernier suivrait les traces de son frangin, sacré deux fois au côté de Kobe Bryant en Californie. Sauf qu’il jouerait lui avec LeBron James – sans la promesse d’un titre. Un cinq avec Lonzo Ball, Josh Hart, Kyle Kuzma, Bron et Gasol a de l’allure. C’est encore léger pour aller jouer le titre mais c’est un début. Brandon Ingram a été volontairement écarté du groupe. Parce qu’il servirait de monnaie d’échange. Certains fans des Lakers vont grincer des dents en lisant ça et c’est compréhensible. Sacrifier Ingram, deuxième choix de la draft 2016, pour un intérieur vieillissant ressemble fort à une mauvaise idée. Il y a d’autres éléments à prendre en compte. Déjà la semi-urgence dans laquelle évoluent les Angelenos. James a accepté d’être patient la première saison mais pendant combien de temps va-t-il tenir ? Il a fêté ses 34 ans, il veut vite se montrer compétitif. Et pas juste pour jouer les playoffs. Pour l’instant, son équipe est neuvième à l’Ouest et elle a dégringolé au classement en son absence. Ingram a du potentiel mais il n’a jamais su s’affirmer comme un patron depuis son arrivée à Hollywood il y a trois ans maintenant. Il y a aussi une certaine incompatibilité avec James. B.I. a été présenté à tort comme un shooteur. Parce qu’il était comparé à Kevin Durant. Mais ce n’est pas le cas. 32% à trois-points en carrière. 30% cette saison. Moins de deux tentatives par match. Le jeune ailier aime créer en dribbles. Il a besoin du ballon pour exister. Et ça, au côté de LeBron, ce n’est clairement pas une garantie. Si les Lakers ne le transfèrent pas maintenant, ils devront de toute façon probablement y songer à un moment ou un autre. Mais bon, venons-en au vrai blocage sur cet échange : les dirigeants chercheront probablement à conserver tous leurs assets. Parce qu’ils veulent récupérer Anthony Davis cet été. Et Ingram sera alors à nouveau l’une des pièces centrales du dossier. Sauf que ce n’est pas sûr du tout que Davis demande son transfert, et encore moins que les New Orleans Pelicans l’envoient aux Lakers. Marc Gasol serait un bon lot de consolation. Néanmoins, rien que la moindre petite chance de chopper un joueur comme Davis mérite d’être jouée à fond. Le deal peut s’articuler autour de Kentavious Caldwell-Pope et Luol Deng mais sans picks supplémentaires, aucune chance de convaincre les Grizzlies de lâcher Gasol. Encore une impasse.

Autres propositions pour Gasol

Les Hornets ont un paquet de contrat indésirable comme ceux de Nicolas Batum, Marvin Williams, Cody Zeller ou Bismack Biyombo. Sacrée gestion de la part de Michael Jordan. Ils peuvent peut-être récupérer Gasol en attachant Biyombo à Michael Kidd-Gilchrist et un pick. N’oublions pas – on a justement oublié de le préciser jusqu’à présent – que l’Espagnol dispose d’une option sur sa prochaine saison. Il peut donc tester le marché en juillet prochain et signer où bon lui semble. Les Clippers peuvent donner du poids à leur campagne pour les playoffs en cédant Marcin Gortat, Milos Teodosic et un pick. Mais eux aussi espèrent signer une star cet été et préfèrent garder le plus de marge possible. Si Marc Gasol active son option, ils l’ont dans l’os. Les Spurs peuvent difficilement faire un transfert sans inclure Pau Gasol. Ce qui serait sacrément ironique. Surtout que les deux frangins ont déjà été échangés quand Pau a rejoint les Lakers (Marc, drafté par Los Angeles, avait été envoyé à Memphis avant d’arriver en NBA). Washington peut tenter le tout pour le tout en cédant Ian Mahinmi et Markieff Morris mais c’est très léger. Pour conclure, on ne s’attend pas à des transferts retentissants dans les prochains jours.
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