All-Star Game 2018 : Les gagnants et perdants du weekend

All-Star Game 2018 : Les gagnants et perdants du weekend

Le weekend de fête de la NBA s'est conclu avec un All-Star Game 2018 de haut vol. Retour sur ceux qui ont marqué, en bien ou en mal, les quatre jours de folie à Los Angeles.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus

Vainqueur : La NBA

Une nouvelle formule, une première et une grande réussite ! En façonnant un All-Star Game sur le modèle des matches disputés sur les playgrounds du monde entier, la ligue a su redonner de l’élan à un événement qui perdait en intérêt. L’enjeu (commercial) n’a pas changé. Le spectacle reste le premier ingrédient du weekend. Mais en mettant en scène deux capitaines d’équipe et leur sélection, la NBA a changé la narrative autour de sa rencontre phare du dimanche soir. Les équipes des capitaines Stephen Curry et LeBron James ont cherché à prendre le dessus l’une sur l’autre. Les efforts n’ont pas été constants tout au long de la partie mais c’est normal ! Cela reste un match de gala, pas une lutte de playoffs. Par contre, il y a eu de la défense. Des prises-à-deux. Des fautes. Et même des protestations envers les arbitres. Des petits détails qui nous évitent la parodie de basket devenue trop embarrassante. Sachant que chaque All-Star Game a de toute façon son lot d’actions spectaculaires – dunks, crossovers, alley-oops. La détermination affichée par James et les siens a donné du piment à la fin de match. Le suspense était au rendez-vous et le résultat final laisse une bien meilleure impression que les orgies des deux trois dernières éditions précédentes, où les records de points étaient battus d’une année sur l’autre (192-182 en 2017…) A titre de comparaison, cette saison, le King et ses Cleveland Cavaliers ont déjà encaissé plus que les 145 pions concédés par son équipe cette nuit. Des superstars, un peu de compétition, du spectacle et du suspense : les ingrédients pour un All-Star Game parfaitement réussi. Et donc une grande victoire pour la NBA.

Perdant : Kevin Hart

Mais sur quel dirigeant/responsable NBA Kevin Hart a-t-il des dossiers ? Comment la ligue peut-elle continuellement accorder autant de place à l’humoriste ? On comprend que le weekend se veuille léger. Avec donc une belle touche de blagues, de vannes, etc. Mais à force de le voir partout, tout le temps, Hart tape juste sur le système. Au match des célébrités. Au concours de dunks. Lors du show d’avant-match. Stop. Le pire, c’est que la ligue exploite à fond l’image du comédien en le mettant en avant sur de nombreuses vidéos. Lassant. https://www.youtube.com/watch?time_continue=8&v=a6hkTUxM2yI Revenons justement sur le spectacle qui a précédé la rencontre d’hier. C’était juste… consternant. Onze minutes d’ego trip pour Kevin Hart. Une comédie musicale en trois actes qui relataient ses rêves de devenir une star du basket. Pourvu que la NBA change de disque l’année prochaine.

Vainqueur : LeBron James

A 33 ans, le King était le joueur le plus âgé sur le parquet du Staples Center cette nuit. Soit dix de plus qu’en 2008, lorsqu’il arrachait son dernier trophée de MVP. Il était alors presque un jeunot. Les temps changent. Mais sa domination perdure. James est peut-être un ancien mais il avait les jambes. Il avait faim, aussi. Déterminé à gagner. Quasiment un triple-double à son compteur à l’arrivée : 29 points, 10 rebonds et 8 passes en 31 minutes. Avec aussi le panier primé pour égaliser à 144 partout et le layup – sur une passe de Kyrie Irving ! – pour la gagne dans la foulée. Un All-Star Game conclu avec son troisième titre de MVP.
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James était aussi en tête d’affiche en dehors du terrain. Ses prises de position sur le massacre terroriste dans une école de Floride ont été saluées (et critiquées par une « éditorialiste » de Fox News – est-ce vraiment un hasard ?). Son influence s’étend bien au-delà du basket. Le King est redevenu le joueur le plus populaire de la ligue. Pas seulement parce qu’il a reçu plus de votes du public lors de l’élection des joueurs du cinq majeur de la rencontre. Pas seulement parce qu’il a été élu MVP à la quasi-unanimité. Mais bien parce que sa voix porte. LeBron, aujourd’hui, c’est un athlète incroyable, une marque mais aussi un haut-parleur pour toute une communauté discriminée. https://www.youtube.com/watch?v=mW2arlWbatM

Vainqueur : Devin Booker

La plus fine gâchette de l’Arizona a embelli un concours à trois-points bien terne après le premier round. Il y avait du beau monde mais peu de résultat : aucun des participants n’a réussi à atteindre le plateau des 20 points après un tour. Alors Devin Booker a mis le paquet. 28 points pour enterrer Tobias Harris et Klay Thompson. Un nouveau record. https://www.youtube.com/watch?v=KF3emdnNoMI

Perdante : Fergie

Toute la salle a halluciné quand la chanteuse des Black Eyed Peas a entonné l’hymne américain. Mention spéciale à Draymond Green, qui est carrément resté bouche-bée. Littéralement. Avant de se marrer en direct à la télévision. Et il n’était pas le seul. En quelques (fausses) notes et deux minutes de calvaire, Fergie est devenue la risée du net. Le réveil va être dur… https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=2XBWZI6f-38

Gagnants : Kevin Durant et Russell Westbrook

Une image vaut parfois mieux que mille mots. https://twitter.com/ScottStrazzante/status/965382676541726720?ref_src=twsrc%5Etfw&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.basketsession.com%2Factu%2Frussell-westbrook-durant-paix-413644%2F

Perdant : Vince Carter

Il y a dix-huit ans, le prodige du dunk livrait à Oakland l’une des prestations les plus incroyables (ne surtout pas oublier Aaron Gordon et Zach LaVine ici) de l’Histoire du Slam Dunk Contest. Une performance tellement culte qu’elle inspire encore les générations actuelles… et futures ! Vince Carter est LA référence du dunk. Donovan Mitchell n’avait que quatre ans quand l’ancienne icône des Toronto Raptors a laissé le public sur le cul en 2000 (et seulement un an et demi quand V.C. a été drafté !). https://www.youtube.com/watch?v=KGs7ygZKRQU Mais il a quand même tenu à lui rendre hommage. En enfilant son maillot pour dunker. Ce n’est pas le premier à honorer Carter lors d’un concours. Terrence Ross, notamment. Sauf que Mitchell s’est foiré. Oui, il a passé son tomar. Pas avec la même classe que le maître. Le clin d’œil était sympa, personne ne lui en voudra. Mais à force de tout célébrer, ça perd aussi de la saveur. https://www.youtube.com/watch?v=y4ZUGZr2w-s

Vainqueur : Nike (et Jordan)

Très simple, le maillot spécial All-Star Game 2018 était franchement très beau. Autant en noir qu’en blanc. Le design nous a vraiment plu, avec le logo de la franchise au milieu. Un style épuré. Sobre mais classe. Une belle réussite pour Nike. Cerise sur le gâteau, l’équipe de son représentant phare LeBron James a gagné le match.

Vainqueur : Quavo

L’un des trois (A) Migos a été élu MVP du match des célébrités. Mais ça, on s’en fout. Soyons francs : le plus fort, c’est sans doute d’avoir décroché un éventuel rencard avec Rachel DeMita malgré lui avoir brisé la hanche. Shooters gonna shoot… https://twitter.com/QuavoStuntin/status/964756068428431360

Perdant : Dennis Smith Jr

Le plus beau dunk du concours, c’est lui qui l’a calé. Un 360 (enfin presque non ?) avec rider donc changement de main. Dennis Smith Jr était considéré par Donovan Mitchell comme le favori du Slam Dunk Contest. Parce que très aérien. Très explosif. Mais son premier dunk n’était pas du goût des juges – DJ Khaled, Lisa Leslie, Mark Walhberg, Julius Erving et Chris Rock – et il n’a obtenu qu’un 39. Sa petite merveille a évidemment hérité d’un 50, la note maximale. https://www.youtube.com/watch?v=lWenaT2HRaU Mais c’était trop tard. Le 89 cumulé ne lui a pas ouvert les portes de la finale. Larry Nance Jr, sans claquer un dunk aussi fracassant, a été plus solide dans l’ensemble. Il a pu défier Mitchell et s’incliner en finale pendant que Smith Jr crachait sa frustration sur Instagram et Twitter.

Vainqueur : Los Angeles

Recevoir la caravane All-Star est l’assurance de chiffres d’affaires en hausse pour les hôtels, restaurants et boutiques de la ville. C’est du business. Mais si L.A. est sorti vainqueur du weekend, c’est d’abord pour cette déclaration : « Je pense que Los Angeles est la ville parfaite pour accueillir le All-Star Game. L.A. est construire pour les stars. Pour le divertissement. Pour les caméras et les spotlights. J’espère que tout le monde a profité du weekend. Je sais que ma famille et moi avons apprécié. » Du LeBron James. Une star qui possède désormais deux maisons à Los Angeles. Une star dont le contrat expire bientôt. Dont la famille adore la Californie. Si vous voyez où on veut en venir.

Perdant : La formation américaine AAU

OK, le Rising Stars Challenge est une vaste blague. Mais vous remarquerez que les prospects internationaux mettent la pâtée à leurs homologues ricains années après année. Trois victoires en quatre duels depuis le changement de formule. C’est bien beau d’avoir de supers athlètes mais il faudrait aussi que les U.S. se remettent à former de vrais basketteurs. Combien de Shabazz Muhammad faut-il pour un Jayson Tatum ? Combien de prospects incomplets ? C’est le prochain chantier qui attend les acteurs du basket américain.
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