Au fait, il devient quoi ?

Joueurs obscurs mais cultes pour une raison ou une autre, proprios déchus, busts retentissants... On s'est penchés sur les dernières nouvelles de ces joueurs sortis des radars.

Au fait, il devient quoi ?

Robert Sacre

Après son départ des Los Angeles Lakers, on pensait retrouver le Canadien au physique de videur sur une chaîne Youtube de tutos pour enseigner le clapping et la danse hors-terrain. Figurez-vous que Sacre, 28 ans, n'est plus un entertainer de banc mais qu'il joue de vrais matches de basket. Il les enchaîne même, chez les Sun Rockers de Shibuya, un club de Tokyo qui évolue dans l'élite japonaise. Bobby y jouit d'une certaine célébrité à Tokyo et on est contents pour lui.

Jamario Moon

Jamario Moon était l'une des belles histoires de la fin des années 2000 en NBA. Non-drafté, Moon avait changé 13 fois d'équipe en 6 ans dans les ligues mineures un peu obscures du basket US ou en D-League, avant de se voir offrir une chance par les Raptors. Il l'avait saisie de façon spectaculaire avec un statut de titulaire, des highlights à la pelle et un record de franchise avec 12 matches consécutifs avec au moins un contre à son actif. On avait vu Moon finir 3e du Slam Dunk contest derrière Dwight Howard et Gerald Green dans la foulée. Tout ça n'était en fait que le début d'un nouveau périple. Tradé à Miami, signé par les Cavs, puis les Clippers et les Bobcats, Jamario Moon a progressivement disparu de la surface. La Grèce, le Venezuela, Dubaï, Porto-Rico... Le parcours classique du mercenaire. A 37 ans et après une dernière pige à Guaros de Lara, on pensait voir Moon prendre sa retraite. Raté, le voilà engagé en NAPB, une ligue mineure nord-américaine à 9 équipes, chez les Albany Patroons.

Desmond Mason

Autre dunkeur de haut niveau, Desmond Mason a lui carrément remporté le Slam Dunk Contest du All-Star Game en 2001 (devant DeShawn Stevenson et Baron Davis). En match, l'ancien joueur des Sonics et des Bucks était aussi une belle machine à highlights lors de ses quelques bonnes années dans la ligue (entre 2000 et 2009). Il a progressivement perdu du temps de jeu et de l'intérêt pour le basket avant de raccrocher en 2010 à seulement 33 ans. Mason avait d'autres projets bien plus épanouissants sur le plan personnel à développer. Avant d'opter pour le basket, Desmond Mason voulait être professeur d'art et c'est dans cette discipline qu'il a obtenu son diplôme à Oklahoma State. Sa passion pour la peinture a pu retrouver de la consistance une fois sa carrière terminée. Son travail en acrylique, à l'eau, à l'huile et sur céramique lui a permis d'être exposé dans plusieurs galeries américaines. Mason est aujourd'hui rangé dans la catégorie des expressionnistes abstraits.  

Adam Morrison

Au milieu des années 2000, Adam Morrison était une star universitaire avec Gonzaga. Les chances de l'ailier de réussir en NBA paraissaient bonnes et sa hype en NCAA avait sans doute poussé les Bobcats à le drafter en 3e position. Le premier choix de Michael Jordan en tant que dirigeant à Charlotte... Malheureusement, le "fit" de Morrison avec l'élite a rapidement tourné à la supercherie à cause d'une défense désastreuse et d'une adresse très suspecte. Une blessure au genou l'a éloigné des parquets, le menant ensuite chez les Lakers. Un trade qui, à défaut de lui permettre de jouer fréquemment, lui a apporté deux bagues NBA. S'en sont suivis une pige infructueuse à Washington, 8 matches à l'Etoile Rouge de Belgrade, un passage éclair au Besiktas et un retour avorté en NBA via la Summer League. Après avoir un peu disparu des radars, Morrison a accepté un job dans le staff de Gonzaga comme assistant vidéo, tout en obtenant un diplôme dans le management sportif. Morrison consacre aujourd'hui beaucoup de son temps à des sessions d'information sur le diabète. Depuis l'âge de 13 ans, il joue en effet avec un diabète de type 1 et s'astreint à un régime alimentaire rigoureux. Il est également coach de l'équipe de basket d'une de ses filles dans l'état de Washington. L'année passée, son ancien coéquipier Kyle Wijtler avait évoqué le fait qu'Adam Morrison était parfaitement équipé en cas d'apocalypse dans sa maison de Spokane, avec une sorte de bunker comportant des armes à feu et des vivres. Dans un papier de Bleacher Report, Morrison s'est empressé de démentir ces informations qui l'ont "fait passer pour un psychopathe"...

Michael Sweetney

L'histoire de Michael Sweetney avec la NBA tient du tragique. Drafté en 9e position en 2003 par les Knicks, l'ancien intérieur de Georgetown n'a jamais réussi à outrepasser de graves problèmes de dépression. Après avoir perdu son père avant même son premier match à New York et connu des difficultés sur le terrain, Sweetney a même reconnu avoir tenté de mettre fin à ses jours durant sa saison rookie. En 2009, l'ex-Hoya a entamé un périple avec 12 changements de club à l'étranger, de la Chine à l'Uruguay en passant par le Venezuela et la République dominicaine. Ceux qui ont suivi la BIG3 League lancée par Ice Cube ont pu l'apercevoir dans les matches de l'équipe 3's Company d'Allen Iverson. Il y a disputé 4 matches sur les 7 de son équipe, 5e sur 8 et donc pas qualifiée pour les playoffs. A 35 ans, Sweetney va mieux sur le plan personnel de son propre aveu.

Donald Sterling

Depuis quelques années, le prénom Donald est devenu un peu difficile à porter. Avant le président des Etats-Unis, c'est un autre riche homme d'affaires qui avait fait parler de lui en mal aux Etats-Unis. Né la même année que Donald Duck, en 1934, Donald Sterling s'était fait prendre en délit de racisme lorsqu'une conversation téléphonique entre sa compagne du moment et lui avait fuité en avril 2014. Le propriétaire des Los Angeles Clippers y demandait à la demoiselle pourquoi elle s'affichait avec des Afro-Américains, laissant entendre que cela donnait une mauvaise image. En l'occurrence, l'Afro-Américain en question n'était autre que Magic Johnson... Inacceptable de manière générale et encore plus lorsque l'on est patron d'une ligue majoritairement incarnée par des noirs. Pressé de mettre les Clippers en vente par Adam Silver, Sterling a tenté jusqu'au bout de s'accrocher, jusqu'à ce que sa femme Shelly passe un deal avec Steve Ballmer pour 2 milliards de dollars. Sterling, 83 ans, a déposé plainte contre la NBA en novembre 2016 et reste actif dans le domaine de l'immobilier selon la presse locale. Son nom est ressorti il y a quelques mois, lors d'un accrochage entre une voiture dont il était le passager juste devant chez lui. Sterling se serait mal comporté avec le conducteur de l'autre véhicule. Il aurait ensuite refusé de répondre aux questions de la police, laissant "une employée de l'entretien" donner des informations aux officiers. Un saint homme.

Mookie Blaylock

All-Star en 1994, considéré comme l'un des meilleurs défenseurs à son poste et tête d'affiche à Atlanta dans les années 90, l'ancien meneur avait achevé sa carrière dans un rôle obscur à Golden State au début des années 2000. Certains, comme le groupe Pearl Jam (qui s'est d'abord appelé Mookie Blaylock et a ensuite nommé l'album "Ten" en hommage à son numéro), lui vouaient un culte. Le 31 mai 2013, la vie de Mookie Blaylock et de bien d'autres personnes a tragiquement changé. Placé sous assistance respiratoire après un crash en voiture, l'ancien NBAer a repris connaissance pour apprendre que la passagère du véhicule, une mère de cinq enfants, avec lequel il avait eu un accident, était décédée et qu'il était responsable de la situation. Blaylock conduisait sans permis et les images du crash ont montré que c'est sa voiture qui avait dévié de sa trajectoire. Un historique chargé en matière de conduite en état d'ébriété ou sous l'emprise de stupéfiants est venu saler l'addition. Plutôt que de passer par un grand jury, l'ex-meneur des Hawks a choisi de plaider coupable et a été condamné à 15 ans de prison. Il n'en effectuera a priori que trois pleinement, avant que son comportement durant cette période ne lui permette de demander une réduction de peine et 8 ans de probation hors cellule.

Greg Ostertag

A la fin des années 90, Greg Ostertag et son physique si particulier était une sorte de coqueluche dans l'Utah. Sa défense sur des intérieurs aussi cultes que David Robinson, Shaquille O'Neal, Hakeem Olajuwon ou Tim Duncan a aidé le Jazz à atteindre les Finales NBA deux fois de suite contre les Bulls. Jerry Sloan et sa direction voyaient en lui une base solide pour l'avenir et il n'était pas si étonnant de le voir signer un contrat, pour l'époque colossal, de 39 millions de dollars. Un choix finalement peu pertinent. Ostertag n'a jamais réussi à retrouver un niveau décent et une condition physique digne de la NBA. A tel point qu'il est devenu un bouc émissaire et l'objet de moqueries à travers la ligue. Ostertag a bien tenté un comeback en 2011 en D-League chez les Texas Legends, mais a rapidement été mis au tapis par une blessure au genou. Aujourd'hui, Greg Ostertag a 44 ans et vit dans une ferme bovine dans le Texas avec sa femme et sa dernière fille. Il a co-fondé l'Ostertag Group, qui gère une enseigne de parapluies, un café, un restaurant et une société de construction, le tout à Mount Vernon, dans le Texas.

Keith Van Horn

Premier joueur blanc à être mis en couverture de SLAM grâce à son statut de n°2 de Draft et son excellente saison rookie avec les Nets, Keith Van Horn a vécu le meilleur de sa vie de basketteur dans les premières années, avec un rendement satisfaisant au scoring et au rebond. On se souvient notamment de son panier à 3 points victorieux dans le game 6 de la finale de Conférence Est contre Boston pour envoyer les Nets en Finales NBA. A Philadelphie, New York, Milwaukee et Dallas, les choses n'ont pas été aussi roses et Van Horn a dit stop à 31 ans sans le moindre regret. Parti s'installer dans le Colorado avec sa femme et ses quatre enfants, a d'abord coaché deux de ses filles, avant de fonder un club de pêche autour du fleuve Colorado avant de revendre ses parts et d'investir ailleurs : une agence immobilière, une école adaptée aux enfants avec des besoins spéciaux et une société qui fabrique des logiciels pour créer des applications mobiles. Il est également directeur du programme Colorado Premier Basketball Club qui gère près de 1000 jeunes joueurs de l'agglomération de Denver.

Brandon Roy

Trois fois All-Star, franchise player des Portland Trail Blazers, Brandon Roy avait tout pour connaître une carrière exceptionnelle en NBA. Tout, sauf des genoux en bon état de marche. Retraité définitivement en 2013 après une première sortie de route en 2011, l'arrière a incarné, avec son camarade Greg Oden, la poisse qui a longtemps frappé la franchise de l'Oregon. Lorsque l'on demandait à Kobe Bryant sur quel joueur il avait le plus de mal à défendre, le Black Mamba répondait presque invariablement Brandon Roy durant sa courte mais belle apogée. Roy, à peine 33 ans, aime trop le basket pour s'en être véritablement éloigné. L'année dernière, il a fait parler de lui dans son état natal de Washington, en coachant son équipe de Nathan Hale High School jusqu'à une saison parfaite avec 29 victoires et aucune défaite, au point d'être nommé High School Coach of the Year. Dans ses rangs, un certain Michael Porter Jr, lottery pick probable lors de la Draft 2018 (ou 2019 si sa blessure le dissuade de se présenter). Brandon Roy a depuis rejoint la Garfield High School, toujours dans un district de Seattle. Moins fun, ce qui lui est arrivé en avril 2017 à Compton, en Californie, lors d'une fête dans la maison de sa grand-mère. Brandon Roy s'est retrouvé au milieu d'une fusillade et a été touché par une balle en protégeant des enfants présents dans le voisinage. Rien de grave toutefois, pour l'ancien All-Star.