Le jour où Boris Diaw s’est retrouvé menotté et mis en joue à Detroit avec Eric Judor

Le récit de Boris Diaw sur une mésaventure survenue à Detroit pendant sa carrière avec, entre autres, le comédien Eric Judor, fait froid dans le dos.

Le jour où Boris Diaw s’est retrouvé menotté et mis en joue à Detroit avec Eric Judor
On a récemment repensé à ce passage incroyable narré par Boris Diaw sur le plateau de NBA Extra sur beIN Sports lors des Finales NBA 2020. "Babac" a toujours des histoires assez folles à raconter sur sa carrière et on espère en entendre d'autres à l'avenir. Il y était revenu sur un épisode dont il rit aujourd'hui mais qui aurait très bien pu s'achever en drame et en bavure policière. L'histoire se déroule dans le Michigan, pendant les Finales NBA 2005. Les San Antonio Spurs sont en Finales et Boris Diaw, qui joue alors pour les Atlanta Hawks - il sera tradé à Phoenix deux mois plus tard - , décide d'aller soutenir son ami en assistant à l'un des matches de la série contre les Detroit Pistons. Avec lui, se trouvent 6 personnes, dont le comédien Eric Judor et l'actuel président-délégué de l'ASVEL, Gaëtan Müller. Le récit débute après la rencontre, alors que le petit équipage repart de l'ex-Palace d'Auburn Hills, en périphérie de Detroit, pour rejoindre les Spurs à leur hôtel et dîner avec Tony Parker et Gregg Popovich.
"On est sur la route. Je suis assis à l'avant. On croise une voiture de police, qui fait demi-tour puis se met derrière nous. Je dis au chauffeur, lui aussi français, de rouler doucement. A un moment, on passe au orange. Je vois qu'une deuxième voiture de police se joint à la première et met les gyrophares. On lui dit alors de se mettre sur le bas côté. Un troisième véhicule avec gyrophare bloque les deux voies et un quatrième arrive. Je me dis que c'est bizaree, parce que je me suis déjà fait contrôler aux Etats-Unis et qu'en général on te demande ton assurance et c'est tout. Dans la voiture, ça fait des blagues. Eric Judor dit : 'Je t'avais dit de ne pas ramener de cocaïne', etc... Puis on arrête de rire, parce que les passagers à l'arrière du van voient un point rouge sur nos têtes... Je dis alors aux autres de ne pas trop bouger, pour ne pas qu'ils pensent que l'on va sortir une arme. Avec un policier un peu stressé, qui a bu trop de café, ça peut tourner en bavure. Ils nous font sortir un par un du véhicule. Ca commence avec le chauffeur : 'Sors, reste de dos, ne te retourne pas, mets toi à genoux'. Je vois dans le rétro qu'ils le menottent. Je me dis alors qu'il dû faire un truc, qu'il nous cache un truc. C'était notre agent marketing avec Tony à l'époque. Après, c'est mon tour. A genoux, mains dans le dos, on me passe les menottes sans me dire pourquoi.
Café, claquettes et dunk, l'anecdote so Boris Diaw
C'est au tour de la quatrième personne, un ami d'Eric Judor, qui ne parle pas très bien anglais. Ils lui disent de se mettre à genoux et de garder les mains en l'air. Lui comprend 'mets les mains sur l'estomac' et les baisse. Le policier hurle et un gars sprinte vers lui, lui met un genou dans le dos et la tête dans le goudron, puis dans un autre fourgon. Le gars qui venait de faire ça au passager est en sueur, dégoulinant et se met à côté de moi. Il est en joue avec son pistolet, en train de trembler. Je lui dis : 'S'il te plaît, ne tire pas. On est français et plusieurs d'entre nous ne comprennent pas tout ce que vous dites, attention. Finalement, ils nous ont tous remis dehors. C'était en fait une erreur avec la voiture de location. Elle avait été volée, ils avaient changé les plaques, un truc comme ça et elle avait été déclarée à la police. Il y a tellement de crimes qu'ils ne prennent pas de risques et ne veulent pas se faire tirer dessus".
Si Boris Diaw peut aujourd'hui plaisanter avec cette histoire, elle est malheureusement assez symbolique, même 1715 ans après, des mésaventures - euphémisme - qui peuvent survenir avec la police américaine lorsque l'on a une certaine couleur de peau...