Comment le Jazz a aidé les Bulls

En signant Erik Murphy, libéré par les Chicago Bulls, le Jazz a rendu un grand service à la franchise de l'Illinois. Explications.

Comment le Jazz a aidé les Bulls
Jerry Reinsdorf n’est pas le propriétaire le plus généreux de toute la ligue. Mais il n’est pas le plus radin non plus. Lorsque ses Chicago Bulls sont en mesure de jouer le titre, il est prêt à mettre la main à la poche pour payer la Luxury Tax. En revanche, quand tout espoir de sacre est impossible – en raison d’une blessure de Derrick Rose par exemple, Jerry préfère faire des économies. Afin d’anticiper les taxes de plus en plus lourdes du nouveau CBA, les dirigeants des taureaux ont fait le ménage dans la masse salariale cette saison. Adios, Luol Deng. En se séparant de leur ailier All-Star, les Chicago Bulls se sont offert l’opportunité de ne pas payer l’impôt sur la fortune NBA cette saison. Cependant, les performances héroïques de Joakim Noah sont venues enrailler le plan du front office. En effet, si jamais « Jooks » venait à être nommé dans la All-NBA First Team, il toucherait une prime de 500 000 dollars, comme le prévoit son contrat. A quelques jours de la fin de la saison, Noah est en course pour une place dans le meilleur cinq de la saison. Il est en concurrence avec Al Jefferson pour le titre honorifique de ‘meilleur pivot de l’année’, si jamais les votants venaient à respecter les positions. Cette prime aurait pour conséquence de refaire passer les Chicago Bulls au-dessus du Cap. Et donc à les faire payer la Luxury Tax. C’est là que le Jazz intervient. La franchise de l’Illinois s’est séparée récemment d’Erik Murphy, un rookie drafté au second tour, et de son contrat de 490 180 dollars. Via le système des enchères (suivant le licenciement d’un joueur), le Jazz a mis la main sur cet intérieur fuyant. Le salaire de Murphy sera donc pris en compte dans la masse salariale du Jazz, et non dans celle des Bulls. Chicago resterait donc sous le cap, même dans le cas où Joakim Noah était élu dans la All-NBA First Team. Mieux, les Chicagoans peuvent même recruter des vétérans au salaire minimum sans être affecté (le salaire se calcule au prorata du nombre de jours ou semaines passés avec l’équipe). Mike James et même Ronnie Brewer, un ancien des Bulls et… du Jazz, sont susceptibles de rejoindre le groupe pour les playoffs. Cette mesure peut paraître anodine mais le but des Chicago Bulls n’est pas simplement d’éviter la Luxury Tax cette saison. Les franchises récidivistes – en cas de dépassement du Cap – se verront désormais infliger des sanctions de plus en plus lourdes. Autrement dit, on payer la Luxury Tax une fois mais mieux vaut l’éviter la saison suivante. Chicago a anticipé. La franchise ne paiera pas cette année mais elle semble prête à se réarmer cet été (Carmelo Anthony ? Lance Stephenson ?) ou le suivant (Kevin Love ? LaMarcus Aldridge ?), afin de repartir en chasse.