Chris Bosh, vis ma vie de patron… again

Après quatre années passées dans l'ombre de LeBron James et Dwyane Wade, Chris Bosh sera à nouveau aux commandes d'une franchise NBA. Comme au bon vieux temps...

Chris Bosh, vis ma vie de patron… again
Nouveau contrat, nouvelles responsabilités. Lorsqu’il sera revenu du Ghana, Chris Bosh signera pour cinq saisons et 118 millions de dollars avec le Miami Heat. Il sera alors l’un des joueurs les mieux payés de la ligue. Il sera la première option d’une équipe floridienne déterminée à se maintenir parmi les meilleures formations de la Conférence Est. Il sera à nouveau le patron, comme il l’était à Toronto avant son départ pour South Beach. Mais il sera un homme nouveau, un joueur plus fort, plus mature… et auréolé de deux titres de champions NBA en quatre ans.
« Je ne peux pas vous mentir, je suis excité. Je suis prêt pour relever le challenge », confie Chris Bosh aux reporters de l’Associated Press. « Je veux élever mon niveau de jeu. Je veux prouver aux autres mais aussi à moi-même que j’en suis encore capable. Je veux voir si je suis capable de faire ce qu’il faut faire pour gagner tous les soirs. C’est ça, être un leader. Ça m’excite. Ça fait longtemps que je n’ai pas été dans cette position. Je suis un bien meilleur joueur maintenant. »
Chris Bosh a quitté les Toronto Raptors avec une étiquette de star NBA. Il cumulait alors plus de 20 pts et 8 rbds par rencontre et le jeu était essentiellement tourné sur son adresse à mi-distance et sa capacité à provoquer les prises-à-deux au poste bas. Mais la franchise n’a pas passé le premier tour des playoffs malgré la montée en puissance de son All-Star et le natif de Dallas a préféré quitter le Canada pour remporter des bagues à Miami.

Après l’évolution, la révolution Chris Bosh ?

[superquote pos="d"]"Prêt à relever le défi" Chris Bosh[/superquote]Avec LeBron James et Dwyane Wade à ses côtés, il a accepté de prendre moins de tirs. Son jeu a évolué. Il a perdu du poids pour chasser les attaquants adverses loin du cercle en défense et il s’est lui-même éloigné du panier en attaque. Bosh s’est même métamorphosé en menace crédible derrière l’arc, notamment dans le corner. Même s’il ne bataille plus au poste bas – à voir s’il aura un peu plus le balle au poste maintenant que LeBron James est parti – il lui arrive encore de provoquer des prises à deux dans une telle position. Sans le « King », il a désormais le champ libre. Le jeu passera essentiellement par lui et on compte sur Erik Spoelstra et ses sbires pour exploiter au mieux les nombreuses qualités offensives de l’intérieur polyvalent. Parfois critiqué, « Spo » est un coach ingénieux et nul doute qu’il saura mettre en place des systèmes efficaces pour Chris Bosh. Ce dernier a déjà prouvé sa capacité à marquer régulièrement plus de 20 points par match – notamment lorsque Wade ou James étaient absents – et il devrait à nouveau aligner des statistiques semblables à celles qui étaient les siennes lorsqu’il portait les couleurs des Raptors.

Houston, une meilleure option ?

Après quatre ans de sacrifice, Chris Bosh aurait pu former un autre « Big Three », avec plus de responsabilités et un contrat proche du maximum salarial… en rejoignant les Houston Rockets. Daryl Morey a mis une enveloppe de 88 millions de dollars sur la table pour s’attirer les services du texan. Mais la perspective de rester en Floride et de s’imposer comme le leader du Heat a séduit le joueur de 30 ans.
[superquote pos="d"]"Dur de dire non à Houston"[/superquote]« Je mentirais si je disais que l’offre de Houston n’était pas intéressante. Lorsque l’on regarde leur effectif, on comprend pourquoi ils étaient intéressés par mon profil. Ils auront quoi qu’il arrive une bonne équipe la saison prochaine. Ça donnait l’impression que j’étais la pièce manquante de leur puzzle. C’est dur de leur dire non. »
Chris Bosh aurait pu former une raquette complémentaire et redoutable avec Dwight Howard, et ce dès deux côtés du parquet. « D12 » est l’un des meilleurs pivots de la NBA. Il apprécie de toucher la balle près du cercle et de manœuvrer à quelques mètres du panier. Il est efficace sur pick&roll. Bosh est lui capable de s’écarter à mi-distance et même à trois-points. De quoi laisser de la place à Howard à l’intérieur et de maintenir le très précieux spacing recherché par les coaches. Il excelle sur pick&pop, de quoi offrir une nouvelle alternative aux Rockets en attaque. En ce qui concerne la défense, Howard est un vrai protecteur de cercle. Il est costaud, grand, athlétique et c’est un très bon rebondeur. Il conteste les tirs proches du panier avec ses longs bras. Bosh est un défenseur sous-estimé. Il a perdu de la masse et lutte donc plus difficilement avec les intérieurs plus lourds. Mais il ne rechigne pas en défense et il se donne. Surtout, sa défense loin du panier est sous-évaluée par certains observateurs. L’intérieur a « blitzé » sur chaque pick&roll pendant plus de trois saisons. Il est capable de chasser les pivots les plus mobiles loin du cercle. Il dévie des ballons avec ses longs bras et provoque des interceptions. Il aurait pu contenir LaMarcus Aldridge lors du premier tour des playoffs perdu par Houston. Kevin McHale a été contraint d’envoyer Omer Asik sur l’intérieur des Blazers, ce qui a justement posé des problèmes de spacing aux Rockets. Un problème que n’aurait pas connu le coach texan avec Chris Bosh dans son effectif. D’ailleurs, les dirigeants des Rockets ont expliqué au joueur de Miami qu’ils appréciaient ses qualités défensives.

Quelle(s) ambition(s) avec Miami ?

Mais le double champion NBA s’est donc installé sur le long terme en Floride, où sa famille se sent bien. Il sera donc le patron d’une équipe remaniée. LeBron James est parti et il laissera un vide immense. Luol Deng, Danny Granger et Josh McRoberts ont posé leurs valises à Miami. Chris Andersen et Mario Chalmers ont resigné. Udonis Haslem et Dwyane Wade ne devraient pas tarder à faire de même.
« Nous avons une vraie alchimie. On va juste continuer sans LeBron. C’est un nouveau chapitre. C’est à nous tous d’élever notre niveau de jeu. »
Chris Bosh est encore au sommet de son art et il devrait entamer la phase descendante de sa carrière d’ici deux ou trois saisons. A lui de conduire Miami désormais. Un nouveau chapitre mais aussi pour le joueur. Un retour à la case départ, mais en mieux.