Coaches NBA : Qui peut flipper, qui peut voir venir ?

Voilà 15 mois qu'il n'y a plus eu le moindre coach viré d'une franchise NBA. Un été indien étonnant qui prendra forcément fin au cours ou à la fin de la saison prochaine.

Coaches NBA : Qui peut flipper, qui peut voir venir ?

Ils sont intouchables

Gregg Popovich  (San Antonio Spurs)

Le jour où Brad Stevens prendra sa retraite, Pop sera encore en poste en train de faire pratiquer un superbe basket à ses Spurs.

Steve Kerr (Golden State Warriors)

A priori, Bob Myers et l'équipe dirigeante des Warriors se fieront au ressenti de Kerr sur sa condition physique jusqu'à la fin de sa carrière. Avec la machine de guerre qu'il a entre les mains et sa cote d'amour auprès de ses joueurs (même Draymond Green, son bouc émissaire préféré), c'est sans doute lui qui décidera de la date d'expiration de son aventure dans la Bay Area.

Brad Stevens (Boston Celtics)

La façon dont il a fait progresser les Celtics avec un effectif correct mais pas exceptionnel depuis son arrivée en provenance de Butler est admirable. Danny Ainge sait qu'il a déniché une pépite du coaching et, protecteur comme on le connaît, il va la garder au chaud pendant quelques années.

Erik Spoelstra (Miami Heat)

Pendant quelques années, on a cru qu'il ne serait jamais guère plus qu'un pantin du marionnettiste Pat Riley. Il a prouvé qu'il était bien plus que cela. Particulièrement lors de la saison écoulée où il a failli réussir un comeback exceptionnel jusqu'en playoffs avec son groupe. Le lien de confiance avec Riley est indéfectible et "Spo" commence à avoir la reconnaissance qu'il mérite. Aucune chance qu'il bouge.

Rick Carlisle (Dallas Mavericks)

Malgré son exubérance et son caractère, Mark Cuban est fidèle en amitié et au niveau des relations de travail. Carlisle lui a apporté la chose dont il a le plus rêvé dans sa vie de président : un titre NBA. Depuis, il se fie au jugement de son coach et ne voit aucun intérêt à apporter du sang neuf dans ce secteur. C'est là aussi sans doute Carlisle qui décidera du jour où il voudra stopper.

Mike Budenholzer (Atlanta Hawks)

Les deux dernières saisons ont été frustrantes pour les Coach Bud et les Hawks. Peu d'équipes auraient toutefois résisté aux vagues successives de départs de leurs cadres (Paul Millsap, Al Horford, Jeff Teague, Kyle Korver...) sans passer par une crise en interne. Budenholzer a accepté l'inévitable tout en faisant en sorte que le groupe reste compétitif. S'il a abandonné la double casquette, c'est pour mieux préparer la reconstruction d'une équipe dépeuplée. La direction a confiance en lui.

Sauf imprévu, ils peuvent voir venir

Tom Thibodeau (Minnesota Timberwolves)

"Thibs" a les pleins pouvoirs dans le Minnesota et, au contraire de Doc Rivers, un propriétaire pas forcément omniprésent. Evidemment, si les Wolves ne progressent pas du tout et/ou qu'il y a un clash avec "KAT", on peut toujours imaginer une séparation d'un commun accord. Mais l'avenir à moyen terme semble s'écrire ici pour Thibodeau et avec de belles promesses.

Quin Snyder (Utah Jazz)

De plus en plus respecté, Snyder a accompli un superbe travail à Salt Lake City en ramenant l'équipe en playoffs. Les départs de Gordon Hayward et George Hill ne sont pas de son fait et la direction sait qu'elle dispose de l'homme adéquat pour tenir la barre dans cette petite tempête qui s'amorce. Il est, de plus, très apprécié par Rudy Gobert, qui est devenu ce qui ressemble de plus à un franchise player pour Utah.

Kenny Atkinson (Brooklyn Nets)

Atkinson est apprécié de Sean Marks et Mikhail Prokhorov a pris beaucoup de recul. Du coup, on peut tabler sur une belle longévité sur le banc des Nets pour l'ancien Parisien. Sauf si rien de positif ne se passe une fois que tous les picks auront été soldés à Boston, bien entendu.

David Joerger (Sacramento Kings)

Vivek Ranadive et Vlade Divac l'apprécient suffisamment pour avoir fait venir "ses" briscards Vince Carter et Z-Bo. Ils aiment aussi le fait que Joerger s'entendait bien avec Cousins, ce qui n'est pas un mince exploit. Avec un groupe jeune et talentueux, l'ancien des Grizzlies a quelques années pour voir venir. A moins que Vivek ne craque comme avec Mike Malone par exemple...

Mike Malone (Denver Nuggets)

Mike Malone, tiens, justement. La direction des Nuggets est ravi de sa pédagogie exigeante mais bienveillante à Denver et, surtout, de sa capacité à faire lutter ce groupe pour une place en playoffs.

David Fizdale (Memphis Grizzlies)

Memphis hors des playoffs, ça arrivera bien un jour. Ca ne voudra pas dire que Fizdale en sera le responsable et qu'il ne fait pas du bon travail. L'ancien adjoint de Spoelstra à Miami est a priori tranquille cette saison. On imagine mal les Grizzlies plonger dans les bas fonds. Tale that for data.

Brett Brown (Phildelphia Sixers)

Laissez donc le pauvre Brett profiter un peu d'un effectif décent. Avec ce qu'il a traversé depuis le début du Process, ce serait la moindre des choses... Attention éventuellement à la volonté de la famille Colangelo de placer un "homme à eux" si les Sixers pataugent. Mais pour l'heure, les rapports sont cordiaux.

Luke Walton (LA Lakers)

Magic Johnson et Rob Pelinka n'ont pas choisi Walton. Pour autant, ils conviennent aujourd'hui qu'il est adapté à la mission du moment. Les faibles objectifs des Lakers cette saison lui laissent comme seul pré-requis la progression des jeunes joueurs, notamment Lonzo Ball. C'est dans ses cordes.

Earl Watson (Phoenix Suns)

Les Suns ne sont pas pressés et attendent simplement que les talents qu'ils ont en magasin se développent ensemble. Earl Watson n'est donc pas en danger s'il se concentrer sur cette tâche pédagogique. Prudence, ses choix et options tactiques ont parfois laissé perplexe du côté de Phoenix la saison dernière.

Nate McMillan (Indiana Pacers)

Nate McMillan a été choisi par Larry Bird, qui n'est plus là, mais Kevin Pritchard ne semble pas pressé de passer la seconde. Il faudra d'abord reconstruire sur les cendres laissées par Paul George et l'expérience de McMillan est, au moins pour la saison à venir, adaptée à la situation.

Scott Brooks (Washington Wizards)

Brooks a signé pour 5 ans et n'est pas passé loin d'une finale de Conférence pour sa première saison à DC. Les joueurs l'apprécient, l'encadrement aussi. Il n'y a qu'une éviction du top 8 et des problèmes dans le vestiaire qui pourraient déstabiliser sa position.

En cas de foirade, ils seront sur le gril

Billy Donovan (OKC Thunder)

Autant qualifier le Thunder pour les playoffs était un exploit l'an dernier, autant finir hors du top 4 à l'Ouest ce coup-ci sonnerait comme un échec pour Donovan. Cette saison pouvant aussi être la dernière de Westbrook et George, il faudra surveiller la dynamique entre l'ancien coach de Florida, ses joueurs et la direction.

Mike D'Antoni (Houston Rockets)

Le plus dur, c'est de confirmer. Considéré comme has been avant de finir 3e à l'Ouest avec une équipe à son image, D'Antoni est maintenant attendu au tournant avec deux stars qu'il doit réussir à faire jouer ensemble de façon productive. Si la mission échoue et que Houston ne fait pas mieux que l'an dernier, les Rockets voudront sans doute passer à autre chose.

Jason Kidd (Milwaukee Bucks)

Son job à la tête des Bucks est apprécié en interne, mais Milwaukee ne peut pas se permettre de perdre une seule année de Giannis Antetokounmpo dans l'optique de le faire s'engager sur le long terme. L'Est ne s'est pas renforcé et si les Bucks ne décrochent pas de billet pour les playoffs, l'échec sera retentissant et la position de Kidd fragilisée.

Dwane Casey (Toronto Raptors)

Les blessures n'ont pas aidé Casey dans sa tâche de retrouver la finale de Conférence l'an dernier. Cela dit, beaucoup de demandent s'il est capable de faire franchir un nouveau cap à cette équipe. Sans réelle percée à l'Est, les dirigeants des Raptors voudront probablement un nouveau visage et de nouvelles idées.

Terry Stotts (Portland Trail Blazers)

Au vu de sa masse salariale importante, Portland ne peut pas se permettre de réaliser des saisons anecdotiques. Stotts a fait de son mieux l'année dernière, mais son groupe a fait moins bien au niveau du bilan en saison régulière, du parcours en playoffs et du nombre de points encaissés. S'il n'est pour rien dans les choix de recrutement ou dans les prolongations des uns et des autres, une saison régulière médiocre peut laisser l'impression qu'il est responsable. Si les Blazers ne parviennent pas à accrocher les playoffs, son avenir s'écrira peut-être ailleurs.

Steve Clifford (Charlotte Hornets)

Michael Jordan a toujours Clifford à la bonne, mais il veut pouvoir tabler sur une équipe fiable et capable de participer à la post-saison tous les ans. Comme Stotts, Clifford risque d'être dans le collimateur si les playoffs ne sont pas au rendez-vous.

Ils ont déjà chaud aux fesses

Alvin Gentry (New Orleans Pelicans)

Le favori pour être le premier coach viré la saison prochaine. Les Pelicans n'ont qu'une saison garantie de DeMarcus Cousins et quatre All-Stars ou anciens All-Stars potentiels dans leur cinq. A la moindre mauvaise série prolongée, on peut supposer que l'ancien assistant de Steve Kerr sera coupé.

Fred Hoiberg (Chicago Bulls)

S'il est encore là, c'est d'abord parce que les Bulls lui ont fait signer un contrat longue durée jamais simple à liquider. Critiqué pour son manque de leadership et incapable d'éviter l'implosion de son groupe l'an dernier, il retrouve un contexte qu'il connaît mieux avec des joueurs plus jeunes et, théoriquement, plus réceptifs. Si le courant ne passe pas, les Bulls lui conseilleront de retourner en NCAA.

Tyronn Lue (Cleveland Cavaliers)

Il n'y est pour rien, mais c'est un tel bazar chez les Cavs. Un départ de Kyrie Irving fragiliserait la compétitivité de son groupe, même avec LeBron. Et la direction pourrait vouloir préparer l'après LeBron avec un technicien différent. Ca sent le traquenard et la fin de service douloureuse pour Ty.

Frank Vogel (Orlando Magic)

Sa première saison à Orlando a été un fiasco, ni plus, ni moins. Il n'est pas le seul responsable de cet échec, puisque le GM Rob Hennigan a été prié de s'en aller. Simplement, il a validé presque tous les choix et tenté différentes approches tactiques tout au long de la saison sans que ça ne prenne. Le Magic doit monter des progrès et une identité défensive pour laquelle Vogel a été recruté à la base. Sans quoi, l'expérience tournera court...

Doc Rivers (Los Angeles Clippers)

Doc a épuisé le capital sympathie dont il disposait grâce à son titre avec Boston. Les gens en ont assez de le voir échouer au même stade que Vinny Del Negro chaque année et ses choix en tant que GM ont pour la plupart été catastrophiques. Le voilà avec une mouture d'équipe différente maintenant que Chris Paul est parti. S'il est incapable de faire fonctionner ce nouvel ensemble, Steve Ballmer décidera sans doute qu'il vaut mieux investir son argent sur un autre coach/GM/président/concierge pour les Clippers.

Stan Van Gundy (Detroit Pistons)

Lui aussi a 18 casquettes et lui aussi vit un peu sur son passé. Le proprio des Pistons est moins visible que celui des Clippers, mais une nouvelle saison sans playoffs et sans projet bien défini entamera sérieusement sa cote ou décidera même Tom Gores à passer à autre chose.

Jeff Hornacek (New York Knicks)

Forcément ravi de ne plus avoir Phil Jackson dans les pattes, Hornacek doit toutefois composer avec un nouveau General Manager, Scott Perry, qui aura peut-être envie de placer un homme qu'il aura choisi à ce poste. A moins que les Knicks sur-performent, Hornacek aura du mal à voir plus loin que l'été 2018...