L’ère des coaches tout puissants touche à sa fin

L’ère des coaches tout puissants touche à sa fin

L'avenir des coaches NBA, c'est de se contenter de coacher. En dehors de Gregg Popovich, ceux qui se sont essayés au mode multi-tâches n'ont pas brillé.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Mike Budenholzer a pris du recul à Atlanta en mai dernier. Doc Rivers a été contraint de le faire par Steve Ballmer cette semaine chez les Clippers. Être coach et dirigeant à la fois n'est pas une garantie de succès et n'a rien d'un long fleuve tranquille. Plusieurs techniciens l'ont compris ces derniers temps en NBA et le désir de contrôle ou de marge de manoeuvre mène parfois droit dans le mur. Faire des choix tactiques et gérer la préparation et le quotidien d'un groupe est déjà usant. Peut-être le succès du très impliqué Gregg Popovich, head coach ET président des opérations basket, a-t-il fait tourner des têtes. Aujourd'hui, en tout cas, la mode semble être passée. Depuis Tom Thibodeau, engagé avec cette multi-casquette par les Minnesota Timberwolves, aucun homme ne s'est vu confier les pleins pouvoirs dans sa franchise. Il s'agit, même si aucune mesure n'a été prise directement, d'un virage souhaité par Adam Silver, lequel s'est inquiété de cette recrudescence de coaches omnipotents. Il faut dire que tout le monde ne peut pas être "Pop". Le Texan a noué une relation de travail et d'amitié exceptionnelle avec son GM RC Buford et les deux hommes travaillent main dans la main sur absolument tous les dossiers.

Tout le monde ne peut pas être "Pop"

Doc Rivers, qui jouissait d'une belle cote à son arrivée à Los Angeles grâce à son passage réussi à Boston, n'a pas eu la même réussite. Déjà en difficulté sur le plan du coaching (il n'a jamais pu faire atteindre la finale Conférence aux Clippers), il s'est pris les pieds dans le tapis tout seul en tant que GM/président. La gestion de l'arrivée puis du contrat de son fils Austin a été sa décision la plus contestée. Le fait qu'il n'ait jamais décroché la signature ou le trade d'un vrai poste 3 efficace et prolifique avant Danilo Gallinari cet été ou son incapacité à trouver un back up de qualité à Chris Paul ont été des problèmes récurrents jusqu'à au départ de "CP3". Pour tenter de relancer la machine et de voir Rivers faire ce qu'il fait finalement de mieux, Steve Ballmer a tranché, probablement à juste titre. A Atlanta, Mike Budenholzer n'a tenu que deux ans avant de comprendre l'ampleur de sa tâche (surtout avec les départs successifs des cadres) et de se contenter du banc. On en arriverasans doute aussi à cette conclusion du côté de Detroit. Les Pistons stagnent avec Stan Van Gundy aux manettes de tout le secteur sportif. On a beau aimer la passion et la détermination de "SVG" sa stratégie de développement n'a pas fonctionné et la franchise du Michigan n'a pas de visibilité, pas de vrai franchise player en dehors du décevant Andre Drummond et peu de perspectives d'amélioration à court terme. Tom Gores, le propriétaire, entrevoyait certainement une place assurée parmi les 5 ou 6 meilleures équipes de la ligue le jour où il a donné les clés de la boutique à Van Gundy. Chez les Wolves, Tom Thibodeau est le dernier à pouvoir sauver le cumul des mandats ou l'impression laissée par celui-ci. Lui aussi head coach et président des opérations basket, "Thibs" sera déjà jugé à l'été 2018. Son activité sur le front des trades et de la free agency marqué les esprits ces dernières semaines (Jimmy Butler, Jeff Teague et Taj Gibson ont débarqué), mais tout autre résultat qu'une qualification en playoffs sera considéré comme un échec et incitera à se poser des questions sur le bien-fondé de ces pleins pouvoirs accordés à des hommes compétents mais qui ont forcément du mal à gérer un tel amas de travail.   Dans 5 ans, Gregg Popovich sera peut-être, encore, le dernier des Mohicans.
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