Pourquoi Dallas va quand même faire mal cette saison

S'ils ont pris un coup sur la tête avec le retournement de veste de DeAndre Jordan, les Dallas Mavericks restent une équipe redoutable qui peut créer la surprise à l'Ouest.

Pourquoi Dallas va quand même faire mal cette saison
C'est à peu près certain, si vous n'êtes pas fan des Dallas Mavericks, vous n'aimez pas Mark Cuban. Exubérant, arrogant et conscient de sa puissance financière, il représente l'archétype du businessman impitoyable que l'on aime pas devoir affronter. Du coup, le voir se planter sur le dossier DeAndre Jordan et se ridiculiser à moitié en se pointant chez le pivot des Clippers pour finalement se prendre un râteau, ça a plu à pas mal de monde. Mais l'état d'esprit du propriétaire des Mavs ces derniers jours est plutôt positif. Rira bien qui rira le dernier, semble être son nouveau leitmotiv. Mais pourquoi Mark Cuban est-il aussi confiant ? Tout simplement parce que si les Mavs ont raté le coche sur les dossiers Jordan et Aldridge, comme ils l'avaient déjà fait avec Dwight Howard deux ans plus tôt, le groupe à la disposition de Rick Carlisle reste de qualité. Dans l'idée, si la perte de Tyson Chandler et de Monta Ellis n'est pas une super affaire en soi, on peut considérer que Dallas s'est renforcé cet été et présentera un visage plus ambitieux que l'an dernier. Pour le moment, la profondeur de banc laisse à désirer. Mais les Texans ont encore 5.6 millions de dollars à dépenser sous le salary cap pour améliorer leur effectif. Aux joueurs présents à la reprise, il faudra probablement ajouter un intérieur comme JaVale McGee ou Kévin Séraphin. Être back up dans une équipe aussi bien coachée et avec une culture de la gagne supérieure à celle des Wizards ne pourra pas faire de mal au Français. Pour l'heure, le roi du Shaq'tin a Fool tient tout de même la corde grâce à son potentiel athlétique supérieur.

La rédemption pour D-Will ?

Si le 5 de départ peut ressembler à un immense pari, l'idée a le mérite d'être séduisante. Malgré l'échec de l'expérience Rajon Rondo, bien trop imbu de sa personne pour s'adapter aux schémas de Rick Carlisle, Dallas n'a pas renoncé à engager un meneur d'élite. Quiconque aime un tant soit peu la NBA ne peut pas se réjouir de voir Deron Williams évoluer aussi loin de son meilleur niveau depuis 3 années maintenant. Un temps considéré comme un concurrent plus que sérieux au titre de meilleur meneur de jeu de la ligue avec Chris Paul, D-Will a enchaîné les pépins et a eu du mal à assumer le leadership des Nets et à gérer la pression inhérente au contexte new yorkais (cf les déclarations de Paul Pierce la saison dernière). Cuban et son staff sont persuadés que l'ancien joueur du Jazz a encore de l'huile dans le moteur et qu'un rôle de lieutenant lui conviendra mieux, qui plus est dans le coin des Etats-Unis qui lui était le plus cher. S'il est né en Virginie Occidentale, Deron Williams a grandi dans le Texas et y a fait son lycée, excellant avec la balle orange autant qu'en lutte, où il a été plusieurs fois champions de l'état dans sa catégorie. A 31 ans, Deron Williams trouve du coup une opportunité en or de se racheter, sans avoir l'étiquette de joueur trop payé par rapport à ce qu'il produit, une spécialité des Nets ces dernières années. Autre pari, un poil moins risqué en apparence, l'arrivée de Wesley Matthews en qualité de free-agent. Il y a 6 mois, tous les contenders se seraient battus pour récupérer celui qui était fréquemment considéré comme "l'âme des Blazers". Habile à 3 points et excellent défenseur, Matthews est une denrée assez rare à ce niveau. Le problème : sa grave blessure au tendon d'Achille juste avant les playoffs la saison passée. Il n'est pas rare que les joueurs victimes de ce coup dur aient du mal à revenir à un niveau similaire, perdant généralement de leur explosivité. Un risque qui n'a pas empêché Dallas de courtiser l'ancien joueur de Marquette activement pendant sa convalescence, en lui indiquant qu'il aurait plus de chances de remporter un titre ici que dans l'Oregon. "J'ai dit à Wesley que s'il voulait revenir sur l'accord qu'il nous avait donné avant l'épisode DeAndre, je ne lui en voudrais pas. Je ne le citerai pas directement mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est toujours aussi impatient de jouer pour les Mavs", a déclaré Cuban il y a quelques jours sur Cyberdust. A 70 millions de dollars sur 4 ans, Matthews aurait quand même surpris son monde en changeant de décision...

Dirk sera affûté

Dernière recrue à ce jour : Zaza Pachulia. Le Géorgien a un nom marrant et ne paye pas de mine, mais c'est clairement l'un des joueurs les plus sous-cotés à son poste. Le fait qu'il joue depuis trois saisons chez les Bucks, une franchise plutôt confidentidielle, y est pour beaucoup. Mais l'ex-intérieur des Hawks a de bonnes mains, un jeu de passes supérieur à la plupart de ses camarades au poste et une dureté que les Américains pensent rarement trouver chez les joueurs européens. Pachulia est dans la ligue depuis 12 ans et passe pour un joueur très professionnel qui devrait parfaitement s'intégrer à Dallas, qu'il débute les matches ou sorte du banc. En dehors des nouveaux arrivants, les Mavs conservent une base de haut niveau avec Dirk Nowitzki en franchise player à la Tim Duncan. A savoir un joueur âgé mais toujours en excellente condition physique et dont le niveau de jeu reste époustouflant. L'Allemand s'est particulièrement bien préparé physiquement du fait de sa participation à l'Euro 2015, quatre ans après son dernier match sous le maillot de la Nationalmannschaft. Si ses camarades assurent à côté, Dirk n'aura peut-être pas besoin de faire tout et pourra se contenter d'être une menace offensive de premier ordre pour tous les adversaires des Mavs. Autre "survivant" de l'an dernier, Chandler Parsons devra lui prouver qu'il est plus qu'un VRP sympathique et qu'il peut passer un cap au plus haut niveau. Dans la rotation, on trouvera à nouveau Devin Harris, revenu à un niveau intéressant, possiblement Raymond Felton (s'il n'est pas envoyé ailleurs) et JJ Barea (s'il prolonge dans les jours qui viennent) à la mène, le sophomore Dwight Powell dans la raquette lorsque Rick Carlisle cédera à la mode du small ball au poste 5, l'athlétique rookie Justin Anderson (dont le style peut rappeler celui de Mario Elie sur les postes 2 et 3, le toujours utile Charlie Villanueva et le vétéran Richard Jefferson qui a montré qu'il était toujours capable d'être productif par séquences l'an dernier. Par dessus le marché, les Mavs possèdent avec Rick Carlisle l'un des meilleurs coaches du circuit et on le sait capable de trouver la bonne formule pour faire fonctionner ce nouveau groupe. On sait d'ailleurs déjà qu'il s'appuiera en particulier sur Deron Williams, dont il est un fervent admirateur. "C'est un joueur formidable qui retourne chez lui. Je suis un fan depuis très longtemps. Quand j'ai appris que ça se ferait, c'était comme si c'était trop beau pour être vrai", a déclaré Carlisle sur ESPN. De quoi redonner le moral à des fans un peu perplexes durant cette intersaison et qui attendent toujours de voir leurs protégés passer le 1er tour des playoffs depuis le sacre de 2011...  

Le cinq de départ des Dallas Mavericks

PG - Deron Williams SG - Wesley Matthews SF - Chandler Parsons PF - Dirk Nowitzki C - Zaza Pachulia

La rotation

PG/G : Devin Harris, JJ Barea, Raymond Felton SF/PF : Richard Jefferson, Charlie Villanueva, Justin Anderson C : JaVale McGee (ou Kévin Séraphin ou un intérieur mystère), Dwight Powell