Nowitzki, plus pro tu meurs

Compétiteur féroce, client agréable, Dirk Nowitzki est peut-être ce qui se rapproche le plus d'un All-Star à l'ancienne.

Nowitzki, plus pro tu meurs
La question du jour du côté de Dallas est la suivante : Dirk Nowitzki participera-t-il au All-Star Game ? Son niveau de jeu est plutôt bon cette saison, avec 21,2 pts de moyenne à presque 48% de moyenne au shoot. Dans l'idée, d'autres ailiers et intérieurs sont amenés à le devancer dans le choix des coaches, si ces derniers se basent sur la popularité et les performances du moment. Ceux qui considèrent que l’événement doit être réservé aux dunkeurs et autres fanfarons du alley-oop se moquent sans doute pas mal de la présence ou non de l'Allemand. D'autres, dont je fais partie, sont nostalgiques des ASG engagés avec un vrai match de basket et des stars prêtes à tout pour battre l'autre conférence. Le féroce compétiteur qu'est Nowitzki aurait plus que sa place dans une joute de ce genre. Rick Carlisle pense lui que son protégé sera quoi qu'il arrive de la partie, même si le contraire ne le dérangerait pas...
"Il sera retenu. J'en ai le sentiment. Mais s'il n'y va pas ce sera super car il pourra se reposer. Quand on regarde ses stats, le poids des responsabilités qu'il porte sur ses épaules et sa production par minute... S'il jouait autant que certains, il serait à 25 points par match", a expliqué le coach texan dans le Miami Herald.

Aucun joueur plus agréable, même après la défaite

A l'image de Tim Duncan, Dirk Nowitzki est quand même susceptible de bénéficier de ses accomplissements en carrière. Et franchement, ce ne serait pas immérité tant le Wunderkind est devenu une figure de cette ligue et continue de faire le job à 35 ans. Il n'existe sans doute aucun joueur plus professionnel et agréable que Dirk Nowitzki. Son comportement après une partie assez compliquée face aux Nets en est la preuve. En difficulté au shoot (5/15), l'Allemand avait reçu un traitement de faveur de la part de Kevin Garnett et aurait eu toutes les raisons d'être un peu bougon devant les médias à la fin du match comme certains de ses collègues. [superquote pos="d"]"Dirk, content d'être de retour ?" Comme s'il allait répondre : "Franchement ça me gave, j'étais bien devant l'Open d'Australie et les Kardashian"[/superquote]Après quelques minutes de discussion avec son pote Jason Kidd (sans sa cravate porte-poisse évidemment) dans le vestiaire visiteurs du Barclays Center, Dirk a ainsi répondu sans lassitude et avec le sourire aux très nombreuses et parfois stupides questions de la presse du type, "Dirk, content d'être de retour dans l'équipe ?" Comme s'il allait répondre : "Franchement ça me gave de rejouer au basket, j'étais bien devant l'Open d'Australie et les Kardashian"... L'exercice le plus compliqué à encaisser avec un match dans les jambes a sans doute été le quart d'heure passé ensuite avec la dizaine de journalistes allemands venus spécialement pour lui. Au micro, un type surexcité visiblement inculte en termes de basket lui demandant ce que ça faisait d'être une star NBA ou s'il pouvait dire telle ou telle phrase en allemand devant la camera. Là encore, il s'est prêté au jeu sans broncher malgré les gesticulations de son compatriote et sa manie de vouloir lui faire un check toutes les 30 secondes comme s'ils se connaissaient depuis 20 ans. Alors que tous ses partenaires étaient partis depuis plusieurs minutes, Nowitzki a ensuite laissé une quinzaine d'enfants entrer dans le vestiaire pour prendre des photos avec lui et leur signer des autographes. Aucune caméra ne tournait. Une attitude qui peut paraître normale, surtout lorsqu'on gagne des millions de dollars par an. Sauf qu'il n'est pas rare de voir des joueurs refuser ce genre de requêtes, particulièrement chez les Nets lorsque les résultats ne suivent pas... Irréprochable en dehors du terrain, Dirk Nowitzki continue de l'être sportivement. Après ce petit match sans face à BK, l'Allemand a repris sa marche en avant contre Detroit avec 28 points et 9 rebonds. Toujours la même classe, la même impression qu'il peut scorer quand il veut avec, pour ne rien gâcher, un leadership sobre et sans artifices. L'image qu'on se faisait d'un vrai All-Star il y a encore quelques années.