Emmanuel Mudiay, le lottery pick qui a dit non à la NCAA

Top 3 potentiel de la Draft 2015, Emmanuel Mudiay a décidé de ne pas aller en NCAA pour subvenir aux besoins de sa famille.

Emmanuel Mudiay, le lottery pick qui a dit non à la NCAA
Brandon Jennings a finalement réussi à inspirer quelqu'un. En 2008, le meneur de jeu de la célèbre Oak Hill Academy, très courtisé par les facs américaines, devenait le premier lycéen à zapper l'opportunité de jouer en NCAA pour partir en Europe. A l'époque, il avait justifié son départ pour Rome par un désir d'expérience et de liquidités, tournant le dos au parcours tracé pour lui chez les Arizona Wildcats, fabrique à point guards de renom aux Etats-Unis. Plus de six ans après, un autre gros prospect du basket américain a décidé de s'élever indirectement contre le système. Emmanuel Mudiay, 18 ans, avait signé il y a quelques semaines une promesse d'engagement avec la fac méthodiste de SMU au Texas, pour y évoluer au côté de son frère Jean-Michael sous les ordres de Larry Brown. Le jeune meneur de jeu congolais arrivé sur le sol américain à 12 ans a annoncé lundi qu'il renonçait à jouer en NCAA. Au contraire de Jennings, le natif de Kinshasa n'a pas invoqué un quelconque challenge sportif pour justifier son choix d'évoluer au moins une saison à l'étranger. Lassé de voir sa mère dans le besoin et en difficulté financière, Mudiay a expliqué qu'il ne pouvait pas attendre plus longtemps pour gagner de l'argent. Ce qui lui aurait bien entendu été interdit à la fac comme le prévoit le réglement.
"J'étais vraiment excité à l'idée de jouer pour SMU et Larry Brown pour préparer mon arrivée en NBA. Mais j'en ai eu assez de voir ma mère lutter pour s'en sortir. J'ai discuté avec le coach Brown et ma famille, et j'en suis arrivé à la conclusion que le meilleur moyen pour moi de subvenir aux besoins de ma famille était de ne pas aller à la fac et de devenir immédiatement professionnel", peut-on lire dans un communiqué envoyé à NBC Sports.

La question se pose encore : la NCAA doit-elle rémunérer les joueurs ?

Emmanuel Mudiay n'est évidemment pas le premier joueur à soulever la question de la rémunération des athlètes universitaires. Plusieurs grandes figures du sport US se battent au quotidien pour que ces jeunes joueurs touchent une compensation en termes de droits d'image et aient, eux aussi, le droit à une part du lucratif gâteau. Tous n'ont pas la chance d'avoir un avenir en NBA et des contrats à vie ou presque assurés comme Andrew Wiggins ou Jabari Parker, récemment draftés dans la grande ligue. Un sondage récent a démontré qu'une immense majorité des basketteurs universitaires trouvait anormal le fait de ne pas toucher de salaire en NCAA. La position de l'organisation ne bouge pas : le système est ainsi fait et ces jeunes ont déjà de la chance de recevoir des bourses pour intégrer des facs parmi les plus prestigieuses du pays et de pouvoir également sortir diplomés dans des disciplines extra-sportives. [superquote pos="d"]Larry Brown : "J'ai compris qu'il voulait réellement régler les problèmes de sa famille".[/superquote]Plusieurs voix se sont élevées pour contredire la version de Mudiay et expliquer que c'était en fait un problème d'ordre scolaire qui l'a poussé à renoncer. Son éligibilité en NCAA à cause de l'exigence de résultats (aléatoire selon les facs qui sont toujours arrangeantes avec les meilleurs prospects) a-t-elle pesé dans la balance ? Pas pour Larry Brown, qui a étonnamment bien réagi à la perte d'un joueur au talent unaniment reconnu dans le pays.
"Emmanuel a décidé de poursuivre des objectifs professionnels. Le souci n'était absolument pas d'ordre académique, puisqu'il était parvenu à entrer à SMU. Après lui avoir parlé, j'ai compris qu'il voulait réellement régler les problèmes que rencontre sa famille et il en a désormais l'opportunité", a déclaré l'ancien coach des Sixers et des Pistons.
Si le choix d'Emmanuel Mudiay fait autant parler, c'est que le gamin a du talent. Depuis son arrivée aux Etats-Unis,  le Congolais démontre un potentiel athlétique effrayant et des qualités globales qui ont fait de lui un lottery pick potentiel en 2015. Pour l'heure, on évoque des offres en provenance de Chine pour lui permettre de tirer profit de son talent balle en main. Reste à savoir si cela l'handicapera l'an prochain, lorsqu'il faudra convaincre les franchises NBA de maintenir leur confiance en lui. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=2wwPlw4Lmxs[/youtube] [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=puD4yA7x0pg[/youtube]