Comment la France peut créer l’exploit contre Team USA

L'équipe de France a des raisons d'espérer réaliser l'exploit contre les Etats-Unis mercredi. Voici comment les Bleus peuvent s'y prendre.

Comment la France peut créer l’exploit contre Team USA
A 13 heures, l'équipe de France va faire face à l'un des plus grands défis de son histoire : tenter d'éliminer les Etats-Unis de la Coupe du monde 2019. Team USA a déjà perdu en compétition officielle par le passé, bien entendu. Mais écarter la meilleure nation du monde, même privée de la plupart de ses superstars, relève de l'exploit. Cette année pourtant, les Bleus ont les armes et les atouts pour qu'il y ait match. Mieux, imaginer une victoire française ne vous fera pas passer pour un illuminé. La troupe de Gregg Popovich et Steve Kerr a logiquement les faveurs des pronostics et personne ne s'étonnera de la retrouver en demi-finale avec trois All-Stars (Kemba Walker, Khris Middleton et Brook Lopez) et quelques futures stars annoncées de la ligue (Jayson Tatum, Jaylen Brown ou Donovan Mitchell). Cela dit, on y croit. Et voici comment la France peut créer la sensation.

Miser sur l'ADN défensif

On a vu contre les Australiens que l'équipe de France pouvait rivaliser offensivement avec une équipe qui adopte le mode "champagne". Mais au final, ce sont les Boomers qui l'ont emporté dans ce match débridé et les Bleus qui sont désormais obligés de se coltiner Team USA. Il y a du talent offensif dans les rangs tricolores, mais ce n'est pas "notre" jeu. C'est par la défense que passe la victoire et le groupe a montré, en dehors de ce partie si particulière de lundi, qu'elle était capable de sortir le cadenas. Les Etats-Unis ne sont pas la Lituanie, la Jordanie, la République dominicaine ou l'Allemagne. Ce n'est pas une raison pour abandonner l'ADN défensif du basket français. On peut aussi supposer que Vincent Collet va demander à son équipe de défendre en zone, comme tous les adversaires de Team USA jusque-là. Les Américains sont loin des meilleures nations au pourcentage à 3 points dans cette compétition et on les a vu à plusieurs reprises être gênés par l'approche en zone. Pop contrecarre généralement les plans adverses avec du small ball et aucune équipe n'a été suffisamment mobile pour l'emporter jusqu'ici. Les Bleus ont un paquet de joueurs redoutables avec cet attribut et miseront là-dessus.

... et sur Rudy Gobert

Avec Rudy Gobert, Collet peut s'appuyer sur le double meilleur défenseur NBA en titre. Avec le Jazz, il est un général et un point d'ancrage défensif dont Quin Snyder se sert pour contaminer tous ses coéquipiers. Aucun membre de Team USA ne peut décemment se réjouir de trouver Gobert sur son chemin cet après-midi. Tous ont dû s'y frotter plusieurs fois depuis quelques années et n'en gardent pas un bon souvenir. La saison dernière, Rudy tournait à 16 points et 13 rebonds de moyenne, avec 2.3 contres pour enrober le tout. C'est de ce joueur-là que la France a besoin. Face à l'Australie, Gobert a été étonnant à la passe (6 assists), mais a eu du mal à rayonner dans son domaine de prédilection. Qui plus est, il a commis quelques fautes inhabituelles et évitables, en attaque comme en défense, qui l'ont vu quitter le match dans la dernière minute et rendre une copie un peu décevante. L'exploit passe par un Rudy impliqué des deux côtés du terrain et complètement dissuasif sous le cercle.

Qu'Evan reste tout puissant

Evan Fournier évolue à un niveau effarant depuis le début de la compétition. Le patron de l'attaque des Bleus, c'est lui. On connaissait évidemment les qualités de l'arrière d'Orlando, mais il a encore passé un cap en termes d'agressivité offensive, de confiance en lui et de leadership. Il est l'un des visages les plus connus pour Team USA, qui va bien évidemment tenter de lui faire perdre son adresse et son efficacité. Mais celui qu'un journaliste du Colorado avait décrit comme "un désastre international" au moment de sa Draft par les Nuggets est sur une dynamique formidable et sera encore plus déterminé à prouver sa valeur face à des joueurs qu'il affronte toute l'année. Après son match à 31 points contre l'Australie, Fournier tourne à 25.9 points de moyenne et est le deuxième meilleur scoreur encore en lice dans le tournoi derrière Patty Mills. S'il est encore dans le coup et dans sa moyenne de points, il y a de bonnes chances que les Bleus ne soient pas trop loin au tableau d'affichage. Continuons de l'alimenter et de lui laisser les clés du jeu, avec Nando De Colo, revenu à son meilleur niveau, pour l'alternance.

Limiter Kemba Walker

Les Américains ont réussi à plutôt bien se répartir le scoring dans cette compétition. Néanmoins, Kemba Walker reste le chef de file de l'attaque et même de l'équipe en général. C'est LE joueur de standing de cette Team USA cette année et celui capable des plus gros cartons offensifs en NBA. Réduire sa marge de manoeuvre en tentant de le "chasser", comme suggère Jacques Monclar dans L'Equipe ce matin, a du sens. C'est là que Frank Ntilikina va devoir se montrer sous son meilleur jour. Le meneur des New York Knicks a ce qu'il faut pour gêner n'importe qui en défense. Il l'a montré en NBA lorsqu'il a pu enchaîner les matches. Walker est une pointure et le voir lutter pour scorer ou être influent peut tout à fait déstabiliser ses camarades, généralement plus jeunes et moins expérimentés.

Rester en feu à 3 points

Avec 47.4% à 3 points depuis le début du tournoi, l'équipe de France est la nation la plus adroite de cette Coupe du monde 2019. Les Bleus ont trouvé à qui parler en la matière face à l'Australie, mais ils sont en position de force dans ce secteur face à Team USA. En maintenant cette adresse phénoménale qui touche tous les membres du groupe, il y a des raisons d'espérer. On se dit par exemple qu'offrir de bonnes positions à Amath Mbaye, sans doute le joueur de la rotation serrée que les Américains connaissent le moins avec Andrew Albicy, comme contre l'Allemagne (il avait inscrit 21 points), est une piste à rechercher. Le néophyte est à 9/14 from downtown depuis l'entame du tournoi.