Les 10 arnaques de l’été en NBA

Les 10 arnaques de l’été en NBA

Contrats dorés filés à la va-vite, paris perdants et autres achats compulsifs : de George Hill à Dion Waiters, enquête sur les arnaques de l’été en NBA.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Chaque été, c’est la même histoire. Il y a des cibles faciles. Des proies naïves qui tendent le bâton pour devenir victimes. Un Américain grassouillet de cinquante balais qui sort son dernier Iphone dans les rues bondées de Rio. Un couple de trentenaire paumé qui finit par prendre le premier taxi venu à Mexico City. Un retraité prêt à lâcher des fortunes au marché tout en pensant faire des bonnes affaires. Bon, pardonnez les clichés mais sachez que c’est finalement le même constat en NBA. Il y a des GM qui ne savent pas quoi faire de leur fric durement économisé à coup de calculs et d’échange de seconds tours de draft. Arrivé le mois de juillet, ils se mettent à flamber. Pour épater la galerie. Et voilà que ça lâche des soixante millions sur quatre ans par-ci, des vingt briques annuelles par-là. Le tout sans aucun recul. Aucune vision d’ensemble. Aucune conscience des risques à moyens termes. Voilà comment des dirigeants se font avoir intersaison après intersaison. Allez, zoom sur les belles carottes estivales.

George Hill

Sacramento Kings, 57 millions sur trois ans L’arnaque est tellement abusive que les dirigeants des Kings, pourtant habitués des escroqueries en tout genre, ont déjà envie de renvoyer le produit à l’envoyeur. Voire même à n’importe qui prêt à réceptionner le matériel défectueux. C’est à se demander si c’est George Hill ou sa contrefaçon chinoise (celle avec la teinture blonde) qui enfile la tunique de Sacramento chaque soir. Le vétéran sortait pourtant d’une superbe campagne avec le Jazz. Deuxième option offensive des Mormons, aussi bien à la création qu’au scoring (17 points et 4 passes), Hill tapait à nouveau dans l’œil des bimbos NBA. Les grosses cylindrées partaient en chasse pour ce meneur de grande taille au profil particulièrement intéressant avec son mix d’adresse et de polyvalence. Même son ex, les San Antonio Spurs, ont tenté un rapprochement. Il les a tous envoyé bouler. A 31 ans, au sommet de sa carrière, il a préféré l’argent et les 57 plaques des Kings traditionnellement dysfonctionnels à un défi sportif à la hauteur de son talent. Bien dommage. Et évidemment, tout le monde est déçu. Le joueur avoue qu’il ne « s’attendait pas à ça ». Il est venu avec la promesse que les anciens étaient là pour aider l’équipe à aller en playoffs. Il retrouve en réalité au sein d’une organisation en reconstruction qui s’apprête à tanker une saison de plus. Le manque de motivation et la frustration sont flagrants. Idem dans l’autre camp. Insatisfaits des 10 petits points et moins de 3 passes par match du bonhomme, les Kings sont prêts à le larguer. A défaut de pouvoir demander un remboursement…

Jamal Crawford

Minnesota Timberwolves, 9 millions sur deux ans Nous vivons à une époque où tout se consomme en instantané. Les réputations se font et se défont à la vitesse d’un tweet ou d’un snap. Et pourtant, grand paradoxe de l’ère internet et réseaux sociaux, il y a des étiquettes qui peinent vraiment à se décoller. Tom Thibodeau serait un génie du coaching. Une dimension flatteuse mais usurpée, expliquée par des passionnés qui ont décidé de fermer les yeux sur la réalité au même moment où Derrick Rose s’est brisé le genou. Inception : Thibs, aussi, est coincé avec eux en 2012. Parce qu’honnêtement, difficile de comprendre comment il a pu filer 9 millions sur deux ans à un Jamal Crawford de 37 balais. Là, c’est sûr, il fallait être bloqué quelque part dans l’espace temps à une période où le prodige de Seattle affichait encore la trentaine. Bon, OK, il ne défendait déjà pas à l’époque. Et, oui, son visage d’ado est trompeur. Si « J-Crossover » sera sans doute encore en mesure de froisser des chevilles lors de sa ligue Pro-AM de Seattle à 70 piges, il est évident qu’il est de moins en moins chaud pour les grandes luttes NBA. Ou, en tout cas, pas à ce prix-là, bordel !

Shelvin Mack

Orlando Magic, 12 millions sur deux ans Ça, ce n’est pas de la douille de compétition. Ce n’est pas du Christophe Rocancourt. Plutôt la babiole à quinze balles achetés aux puces en se disant tout fièrement « ah, pourquoi prendre de la marque alors qu’au final on peut miser sur un produit moins cher qui marche tout aussi bien. » Ouais, sauf qu’une chanson plus tard, les écouteurs grésillent. Un refrain plus loin, ils sont morts. Ça, c’est Shelvin Mack et ses 4 points par match à 34% aux tirs.

Langston Galloway

Detroit Pistons, 21 millions sur trois ans Chauffeur-livreur, rappeur-compositeur, acteur-producteur… les doubles-casquettes, c’est la mode. Mais il y a bien une raison pour laquelle les franchises NBA cessent de plus en plus de filer des responsabilités multipliées aux coaches-GM. Tout simplement parce que ça marche rarement. Les Detroit Pistons ne l’ont pas encore compris. Stan Van Gundyun putain de gangster – ne fait pas que des mauvais choix. Par contre, il devait être fonce-dé à la weed quand il a offert 21 millions à Langston Galloway.

Cristiano Felicio

Chicago Bulls, 32 millions sur quatre ans Il y a ceux qui se font arnaquer parce qu’ils ne sont pas attentifs. Ceux qui lâchent de la thune juste parce qu’ils ne savent pas quoi faire de leur argent. Et il y a ceux qui sont juste incompétents. Et dans ce domaine, Gar Forman et John Paxson ont fait plus d’une fois leurs preuves. Les deux dirigeants étaient presque obligés de se retrouver dans cette tribune d’une manière ou d’une autre. Alors, attention, ne soyons pas mauvais (ils le sont) : prolonger Cristiano Felicio, cela faisait sens. C’est plus le tarif et la manière qui posent problèmes. Le Brésilien était pas mal dans son petit registre très limité en sortie de banc. A 25 ans, il dispose d’une marge de progression correcte. Et même 8 millions par an, ce n’est pas si cher payé pour un pivot remplaçant, même si c’est tout de même un pari. En fait, le plus con, c’est que Gar et Pax ont dégagé le jeune Jordan Bell, présenté comme un steal potentiel bien avant la draft, qui évoluait au même poste, pour payer Felicio. Pourquoi diable mener un projet de reconstruction si c’est pour se passer d’un talent prometteur que tous les scouts estiment sous-coté ? Et en plus, ils l’ont envoyé aux Golden State Warriors !

Andre Roberson

Oklahoma City Thunder, 30 millions sur trois ans Que la police du net, toujours prête à dégainer en commentaires, se rassure d’avance : ouais, Andre Roberson n’est pas juste le mec qui balance des airballs aux lancers. Ouais, il défend. Les matches, nous les voyons aussi. Mais franchement, dix millions par an pour un athlète qui n’est finalement pas vraiment un joueur de basket ? Dix millions pour 5 points, presque autant de rebonds et quelques séquences défensives en quand même 27 minutes ? Même le rookie Terrance Ferguson est bien plus excitant depuis qu’il a pris la place de Dédé dans le cinq du Thunder. PS : 33% aux lancers quand même. PS : Les « Andre » et autres « Dédé » ou « DeAndre » sont-ils tous nuls aux lancers ou quoi ?

Danilo Gallinari

Los Angeles Clippers, 65 millions sur trois ans Il est blessé donc ce n’est pas complètement de sa faute mais : 65 millions, 11 matches joués sur 37 possibles, 13 points, 34% aux tirs, 25% à trois-points. Les Clippers seront toujours les Clippers.

Michael Carter-Williams

Charlotte Hornets, 2,7 millions de dollars sur un an L’ancien ROY est récompensé pour l’ensemble de son œuvre. C’est un peu comme un César d’honneur ou une connerie dans ce genre. Michael Carter-Williams déçoit chaque année depuis sa première campagne en NBA et c’est assez impressionnant comme performance. Aussi fort que de shooter à 26% ou de ne jouer que 16 minutes par match au sein d’une équipe des Charlotte Hornets particulièrement dégueulasse. Même à 2,7 millions, c’était une erreur de le signer.

Tony Allen

New Orleans Pelicans, 2,1 millions de dollars sur un an C’est un peu vache parce que sa signature n’a rien coûté ou presque. Mais bon dieu qu’est-ce qu’il est cuit. C’est à se demander comment il a fait pour trouver un contrat en NBA.

Dion Waiters

Miami Heat, 52 millions sur quatre ans  Ah ! La crème de la crème. Le meilleur. Le champion du monde. Dion Waiters, c’est le mec en « contract year » qui représente le mieux le syndrome même de la « contract year ». Il n’avait même pas encore négocié son nouveau deal… non, non, stop, attendez. Waiters commençait à peine à cartonner l’an dernier que c’était déjà acquis que l’équipe qui le signerait plusieurs mois plus tard se ferait arnaquer. C’est le Heat qui est tombé dans le panneau. Les dirigeants floridiens ont été bernés par la deuxième partie de saison canon de leur équipe. C’est à se demander s’ils regardaient les matches de leurs propres joueurs. Comme s’ils se contentaient d’écouter les médias. Parce que oui, Dion Waiters, c’est plus vendeur que Goran Dragic. Mais en réalité, c’est le Slovène – avec Hassan Whiteside et James Johnson – qui a orchestré le retour en force de Miami. Waiters a fait sa part et il a touché son contrat béton avec en plus le droit de l’ouvrir indéfiniment (droit qu’il s’est déjà octroyé tout seul de toute façon). Quelle arnaque.
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