Il y a 28 ans, Eric « Sleepy » Floyd réalisait le quart-temps du siècle

Le 10 mai 1987, l'arrière des Warriors élevait son niveau de jeu et surprenait tout le monde à l'occasion d'un quatrième quart-temps face aux Lakers resté dans le livre des records de la Grande Ligue.

Eric Floyd n'était pas Magic Johnson, Kareem Abdul-Jabbar ou James Worthy. Son niveau était loin d'être celui des trois futurs Hall-of-Famers qu'il avait devant lui un soir de mai 1987, à l'occasion d'un Game 4 de demi-finale de conférence entre les Golden State Warriors et les Los Angeles Lakers. Pourtant, ce soir-là, « Sleepy » Floyd, qu'on surnommait ainsi à cause de ses paupières demi-closes, a brillé. Et est renté à jamais dans l'histoire de la NBA. Ce soir-là, le meneur s'est fâché. Très fort. Nous sommes au début du quatrième quart-temps quand « Sleepy » décide de sonner la révolte. Les Lakers, qui avaient remporté les trois matches précédents de la série, se dirigeaient tranquillement vers le sweep. Menaient de 15 points. Et ne se doutaient pas de ce qui allait arriver. La fin du match ? Un véritable récital de la part du joueur des Warriors. 29 points en 12 minutes qui lui ont permis d'offrir la victoire aux siens (129-121). Un chiffre exceptionnel. D'autant plus exceptionnel qu'il a permis à son auteur de signer plusieurs records à la fois. Non seulement celui du record de points en un quart-temps en playoffs, mais également celui du nombre de points inscrits en une mi-temps (39) et de shoots réussis en un quart-temps (12, réussis consécutivement).

Quand le bon devient très bon

« Je ne peux aller nulle part sans que quelqu'un vienne me voir pour m'en parler », explique aujourd'hui l'ancien NBAer à Mercury News. Ce fameux quart-temps lui colle à la peau. Il lui a permis de terminer la rencontre avec 51 points, à 18/26 au shoot, et 10 assists. Personne à Oakland, ni même lui, n'avait imaginé qu'il offre aux spectateurs une telle perfection. Ne venait-il pas d'inscrire seulement 44 points lors des trois premiers matches de la série ? Loin d'être un mauvais joueur, Eric Floyd est surtout resté dans les mémoires via l'image de cet homme qui a pris feu au point d'établir plusieurs records au sein d'un match de playoffs face à une équipe qui allait ensuite signer un doublé. Avant de retrouver le statut qui fut le sien lors de sa carrière (1982-1995) : celui de bon (et non très bon) joueur de la Grande Ligue. D'un joueur drafté en 13è position en 1982, passé aussi par les Nets, les Rockets et les Spurs, qui fut une fois All-Star (1987), qui a inscrit plus de 40 points à quatre reprises dans sa carrière, et qui tournait à 13 points par match. La fin de l'histoire : lors du Game 5, les Lakers se sont ressaisis. « Sleepy » s'est rendormi, signant « seulement » 18 points et 11 assists. Le temps passant, certains très grands joueurs ont bien essayé de faire tomber ses records. Charles Barkley, lors du premier tour des playoffs en 1994. Une victoire de Phoenix face à Golden State. 27 points en un quart-temps, à 11/11 au shoot. 38 en une mi-temps. Le joueur des Suns n'était pas loin de faire tomber les trois records de « Sleepy ». Pas loin du tout. Mais ce dernier restera dans l'histoire comme ce bon joueur qui a su, l'espace d'une mi-temps, voire plus précisément d'un quart-temps, rejoindre le royaume des très grands. Au point de les dépasser, et de devenir durant quelques minutes le meilleur d'entre eux.

Le récital d'Eric Floyd

[youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=3D5x0Ve4pUk[/youtube]