ITW Brahima Sissoko : «  On est très prudent sur le trash-talking »

Comment arbitre-t'-on une compétition aussi particulière que le Quai 54 ? On a posé la question à Brahima Sissoko.

ITW Brahima Sissoko : «  On est très prudent sur le trash-talking »
Tous ceux qui sont allés au moins une fois au Quai 54 connaissent Brahima Sissoko. Alors qu'il n'a que 20 ans, il officie comme arbitre depuis l'édition 2010. Dans une compétition où le trash-talking est un art et l'engagement une obligation, son rôle et celui de ses collègues n'est pas toujours le plus simple. Mais c’est encore l'intéressé qui en parle le mieux. Basketsession : Comment as-tu démarré au Quai 54 ? Brahima Sissoko : J'ai arbitré le Quai54 pour la première fois lors de l'édition au Palais de Tokyo. C'était en 2010 et j'avais 13 ans. C'était une expérience magnifique. Cela reste bien évidemment mon meilleur souvenir car j'avais eu l'occasion de jouer en un-contre-un face à Chris Paul. Basketsession : Dans quelles conditions l'opportunité s'est-elle présentée ? BS : J'ai demandé de Manu Key de demander à Hammadoun (Sidibé) si je pouvais faire partie de l'organisation. Ils m'ont plutôt demandé d’arbitrer et j'avais peur ! Finalement mon formateur Yohan Rosso (cœur sur lui) a dit que j'en étais peut-être capable... Et ça s'est fait tout seul. Basketsession : Quelles sont les différences avec l'arbitrage d'un match « classique » ? BS : Les différences sont sur les règles. Le Quai 54 a des règles bien propres à lui comme la défense de zone qui est totalement proscrite. En cas de non-respect les joueurs sont sanctionnés d'une faute technique. Sur les matchs fédéraux il est pour l'instant inconcevable d'imposer un type de défense sur un championnat. Enfin on est un peu plus permissif sur certains contacts pour conserver l'esprit streetball de l'événement. Basketsession : Est-ce-que l'on vous donne des consignes particulières ? BS : Il n'y a pas de consignes particulières sauf celles précisées au-dessus. Basketsession : Il y'a un match qui t'a particulièrement marqué ? BS : J'aurai pu dire la finale mais malheureusement elle s'est interrompue prématurément. Donc je ne sais pas trop. Basketsession : Et un joueur ? BS : Cette année Andrew Albicy a vraiment été impressionnant. Arbitrer un joueur comme Evan Fournier a aussi été très plaisant. Basketsession : Comment est-ce-que vous gérez l'aspect trash-talking ? BS : On est très prudent sur le trash-talking car ce genre de situation peut s'envenimer rapidement (je me rappelle du début de bagarre sur l'édition 2010 à cause de ça). On fait attention et on n'hésite pas à sanctionner si on estime que ça peut aller plus loin. Basketsession : Les joueurs entrent-ils plus facilement dans le trash-talk parce que le Quai c'est du streetball ? BS : Il y'en a souvent lorsque ce sont des équipes étrangères face aux équipes françaises/ le fait que ça soit le Quai ça joue. Je ne sais pas vraiment d'où vient ce comportement précisément (il se marre). Basketsession : De ton point de vue d'arbitre comment vois-tu l'évolution du jeu ? BS : Chaque année je trouve que le jeu évolue. Cette année le niveau a encore été très très bon avec une très bonne brochette de joueurs professionnels. Crédit photo : Karen Mandau