« C’est simplement une question de temps », explique l'ancien 6th man d'OKC. « Cela ne peut pas fonctionner directement comme ça. Il y aura des fois où nous jouerons très bien et d’autres durant lesquels nous donneront l’impression de mal jouer. Je ne pense pas que qui que ce soit puisse arriver et trouver tout de suite les automatismes, surtout quand il s’agit de deux joueurs qui adorent avoir la balle entre les mains. »Même son de cloche du côté de Jeremy Lin, qui peine à retrouve le rendement qui était le sien à New York pendant la Linsanity.
« Il est encore tôt, très tôt. J’ai encore beaucoup à apprendre en jouant à ses côtés et c’est la même chose pour lui », confie Lin.Critiqué depuis son arrivée à Houston, l'ancien meneur des Knicks a plus souvent été médiocre que brillant malgré quelques coups d'éclats comme ses 38 points inscrits contre les Spurs, un match auquel n'avait pas participé Harden, victime d'une entorse. Une rencontre qui avait relancé le débat au sujet de leur incompatibilité. Pourtant, on ne pourra pas reprocher aux deux joueurs de ne pas y mettre du leur. Tous deux affirment effectuer les efforts nécessaires pour rendre possible une association qui apporté pour l'instant plus de doutes que de certitudes. Pour Kevin McHale, il s'agit avant tout de bien définir les rôles de chacun pour le bien être de l'équipe. Et pour le coach des Rockets, c'est bien Harden qui jouit du statut de leader.
« James est en quelque sorte notre fer de lance », a récemment déclaré McHale. « C’est le joueur qui fait que l’équipe tourne. »Avec 25,4 points, 4,5 rebonds et 5,3 passes de moyenne depuis son arrivée à Houston, difficile de contester le choix du technicien texan. Mais il faudra sans doute encore quelque temps avant qu'Harden s'habitue au costume de franchise player, lui qui fut pendant trois ans le joker de luxe de Scott Brooks à OKC, en soutien de Kevin Durant et de Russell Westbrook. Mais le début de carrière du 6th man of the year 2012 lui a permis de se construire dans une équipe en réussite où il a franchi les étapes unes à unes pour devenir un vrai scoreur capable d'inscrire régulièrement plus de 30 points. Et si on en croit Doug Collins, Harden a toutes les qualités pour devenir l'un des joueurs les plus complets de la NBA.
« C’est mon avis mais je trouve qu’il ressemble beaucoup à LeBron James. Il combien taille, force et shoot et il adore le contact », affirme le coach des Sixers, foudroyés par les 33 points d'Harden hier soir.Un match durant lequel le tandem a enfin donné satisfaction, deux jours après les progrès entrevus au Madison Square Garden où les Rockets ont infligé aux Knicks leur première défaite à domicile de la saison. Et si leur association est encore largement perfectible, Jeremy Lin se félicite qu'ils parviennent enfin à trouver quelques automatismes.
« Nous avons joué l’un avec l’autre », constate le meneur d'origine taïwanaise, auteur de 18 points (8/12) et 6 passes hier soir. « Nous étions dans le rythme aujourd’hui c’est certain. Il a attaqué et j’ai attaqué, et c’est de cette manière que nous aimons jouer. »Face aux difficultés rencontrées par le duo, McHale a pourtant été contraint de réagir. Lors de leurs 16 premiers matches, les deux joueurs ont joué 11 minutes en moyenne l’un sans l’autre. Ce temps a depuis doublé pour atteindre plus de 22 minutes. Et alors que les prémisses d'une cohabitation sont en train de voir le jour, certains observateurs considèrent désormais que Lin serait plus efficace en sortie de banc et que McHale aurait plutôt intérêt à titulariser Toney Douglas aux côtés d’Harden. Alors forcément, Jeremy Lin prêche pour sa cause et tente de positiver en attendant de confirmer que la réussite actuelle du duo controversé n'est pas qu'un feu de paille.
« Ce soir, nous avons été très complémentaires […] C’est un grand pas dans la bonne direction, on commence à se découvrir. »Harden s'attend lui aussi à plus de régularité dans les prochaines semaines et réclame de la patience tout en espérant s'appuyer sur les deux derniers matches qui devraient servir de référence et de base de travail pour les rencontres à venir.
« J’espère qu’on va réussir à mettre ça en place », indique Harden. « Mais ça a bien fonctionné lors des deux derniers matches. »Seul l'avenir dira si les deux joueurs parviendront à cohabiter pour former un duo performant sur la durée. C'est en tout cas un pari osé de la part des Rockets qui ont confié les clés à deux joueurs qui ont encore beaucoup à prouver. Mais avec un bilan de 13 victoires pour 12 défaite, Houston a déjà pris le bon wagon et peut aujourd'hui légitimement prétendre à se mêler à la course aux playoffs. L'arrivée d'Harden a déjà permis à Jeremy Lin de retrouver un rôle plus en retrait et plus en accord avec sa personnalité, lui qui a déjà du mal à se défaire du statut de star qui lui colle à la peau depuis la Linsanity et qui dispute sa première saison en tant que titulaire. Ce rôle de patron convient davantage à James Harden, jusqu'alors relégué au second plan dans l'ombre des All-Stars d'OKC et qui s'affirme peu à peu comme un vrai chef de file dans une équipe de Houston qui manquait cruellement de leaders avant son arrivée. La belle histoire voudrait que les deux joueurs se retrouvent pour le match des étoiles en février prochain à l'occasion du All-Star weekend qui aura lieu... à Houston.