Streetball Tale : Joe Hammond, ou quand la rue détruit les Lakers

Joe Hammond est peut-être le meilleur joueur de l'histoire du streetball. A quel point était-il fort ? Demandez aux Lakers et à l'un des plus grands coaches all-time.

Streetball Tale : Joe Hammond, ou quand la rue détruit les Lakers
En 1971, la légende de l’un des meilleurs streetballers de l’histoire, Joe Hammond, a traversé les Etats-Unis, coast to coast. Les Los Angeles Lakers profitent d’un déplacement à New York pour organiser, en pleine saison, un work-out spécial pour tester le « Destroyer » dont tout le monde parle.

« A ma connaissance, cela ne s’était jamais passé avant », se souvient Peter Vecsey, le journaliste qui coachait la team de Julius Erving à Rucker Park. « Ce sont les Lakers qui sont venus à lui. »

L'icone new-yorkaise arrive au gymnase pendant l’un des habituels exercices de shoots du coach Bill Sharman : l’effectif est divisé en deux, les intérieurs sur un panier, les extérieurs sur l’autre, le vainqueur de l’exercice étant le groupe qui met le plus de shoots. Bien évidemment, ce sont toujours les « petits » qui remportent le concours. Sauf que cette fois-ci, Sharman place Joe Hammond avec Wilt Chamberlain et les autres grands. Howie Evans, l’ami du Destroyer grâce à qui les Lakers ont pu mettre sur pied le practice, témoigne :
« Joe en a mis 18 d’affilée. Wilt est devenu fou et s’est mis à crier : ‘Shoot, young boy, keep shooting !’ »
Sharman, qui ne veut pas montrer son excitation, évite de regarder dans la direction de Joe. Il change les groupes de panier et Hammond en plante 14 de suite…

« Quand Coach Sharman a mis fin à son entraînement », se rappelle Evans, « il m’a demandé si Joe pouvait rester un peu. »

Joe Hammond détruit un des meilleurs défenseurs de LA

Tout le monde rejoint alors les vestiaires, sauf Joe et un autre joueur à qui Sharman demande de faire un un-contre-un. Et là, la star de Rucker fait honneur à son surnom et détruit son opposant :

« Joe commence à tuer le gars, vraiment, il l’humilie », se souvient Evans. « Et là, le gars devient tellement fou, tellement désespéré, qu’il balance Joe à terre. Sharman a dû intervenir et lui dire : ‘Laisse tomber, tu ne peux pas battre ce gars.’ »

Finalement, les Los Angeles Lakers le choisissent dans la « hardship draft »* et lui proposent 50.000 dollars la saison. Un contrat que le Destroyer refuse, tout simplement parce qu’il se faisait au bas mot quatre fois plus en vendant de la came. Un produit qu'il finira par consommer, ne connaissant pas à l'époque ce qui deviendra le 4ème des Ten Crack Commandments de Biggie Smalls : "Never get high on your own supply"… Voilà à quel point Joe Hammond, « The Destroyer » était fort. Il était tellement bon qu’une team NBA s’est déplacée pour le tester. Qu’il a prouvé en un seul exercice qu’il était le meilleur shooteur d’un groupe qui finirait champion NBA quelques mois plus tard. Et qu’il fit péter les plombs à un pro en le détruisant en un-contre-un. Et pas n’importe quel pro. Ce gars qui n’oubliera jamais la visite guidée de Harlem que Joe Hammond lui fit ce jour-là n’était autre que celui qui défendait sur Jerry West à l’entraînement à cette époque. Un certain Pat Riley…   * La « hardship draft » était une draft réservée aux underclassmen qui ne pouvaient poursuivre leurs études, notamment pour des raisons financières. Hammond, lui, n’a jamais mis les pieds en fac…