John Wall – Kyrie Irving, trajectoires opposées

John Wall et Kyrie Irving sont deux meneurs très, très, très doués avec un potentiel énorme. Mais si l'un a su remonté la pente, l'autre peine à exploser. On attend toujours leur duel au sommet.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
John Wall – Kyrie Irving, trajectoires opposées
Deux meneurs, deux prodiges, deux premiers choix de draft. John Wall et Kyrie Irving ont des points communs. Les deux hommes sont les chefs de file d’une nouvelle génération de point guard très talentueux. Le premier a fait son arrivée en NBA par la grande porte en 2010, le second a suivi le pas un an plus tard. Tous les deux se sont vus confier la mission difficile de ramener leur franchise sur le devant de la scène. Ils ont depuis connu des trajectoires différentes avec un fil rouge commun : des blessures et des défaites.

Le chouchou et le vilain petit canard

Dès ses premières foulées dans la ligue, Kyrie Irving est devenu un joueur populaire. Ses dribbles endiablés, ses shoots venus d’ailleurs, ses performances Jordanesques dans les moments chauds… tout ce qu’on aime. Rookie Of The Year, on lui a vite prédit d’atteindre les sommets. L’adaptation de John Wall fut un peu plus compliquée. Piégé aux Wizards entre l’affaire Gilbert Arenas et les choix catastrophiques des dirigeants, l’ancienne idole de Kentucky est passé au second plan derrière le fantasque Blake Griffin. Très vite, Wall a été au centre des critiques. Attendu au tournant, on lui reproche de ne pas savoir hausser son niveau de jeu et de ne pas faire gagner son équipe dès sa deuxième saison NBA (la première de Kyrie Irving, donc). La star des Cavaliers le surpasse comme le futur grand meneur de la ligue. L’an passé, John Wall débute la saison blessé. Kyrie Irving, lui, est déjà invité au All-Star Game. Le retour canon du meneur des Wizards en deuxième moitié de saison ne changera rien. Ce dernier n’est même pas invité au camp estival de Team USA, un camp où Irving fera forte impression. Wall n’est ni le meneur du futur, ni le prochain leader de la sélection américaine.

Inversion des rôles

Cette saison, la donne a changé. Le bordel ambiant des Cleveland Cavaliers a placé Irving sur le devant des critiques – pas toujours justifiées. Sa franchise ne gagne toujours pas et certain se tâtent quant au véritable statut du prodige. Véritable superstar ou non ? Dans le même temps, John Wall est en passe de se refaire une réputation, lentement mais sûrement. Compétiteur dans l’âme, il s’impose comme le leader des Washington Wizards quand son rival peine à prendre le contrôle de la situation dans l’Ohio. Leurs deux employeurs (Dan Gilbert à Cleveland et Ted Leonsis à Washington) ont réclamé les playoffs en début de saison. A ce jour, les Wizards occupent la cinquième place de la Conférence Est, les Cavaliers sont dixièmes. John Wall et Kyrie Irving avaient l’occasion d’en découdre cette nuit. Souvent blessés, les deux joueurs n’ont pas toujours pu se défier. Ce match tombait pile au bon moment. Cleveland a besoin de victoires pour se relancer dans la course aux playoffs et Washington cherche à consolider sa place parmi les huit meilleures équipes à l’Est. Surtout, les deux stars ont été les têtes d’affiche du All-Star Weekend. Irving a été élu MVP du All-Star Game, Wall a remporté le concours de dunks. Mais cette nuit, il n’y avait pas photos. Wall termine avec 21 points et 9 passes, la victoire en prime. Irving compile 15 pions et 5 caviars. Lors des trois premiers matches entre les deux joueurs, ce dernier avait pourtant pris l’habitude de dominer son vis-à-vis (31 points de moyenne face à John Wall).
[superquote pos="d"]"Tout le monde veut savoir qui est le meilleur" John Wall[/superquote]« C’est toujours difficile. Tout le monde veut toujours savoir qui est le meilleur jeune meneur et le meilleur joueur de la Conférence Est à notre position », raconte John Wall. « On a fait de notre mieux pour ne pas laisser Kyrie prendre le contrôle du match comme il l’a fait par le passé. Quand je suis concentré sur ma défense, j’ai le sentiment que je peux arrêter n’importe qui. »
Il y a encore quelques mois, Kyrie Irving était le numéro un incontestable face à John Wall. Mais ce dernier donne l’impression d’avoir franchi un cap (rappelons tout de même qu’il a une année d’expérience supplémentaire) quand l’autre stagne un peu au sein du marasme des Cavaliers. Il est encore trop tôt pour décerner un vrai vainqueur entre les deux joueurs. Ils ont leur carrière devant eux. En tout cas, cela nous promet encore de gros duels. On espère simplement qu’ils auront un jour l’occasion de s’affronter en finale de Conférence…
Afficher les commentaires (13)
Atlantic
Central
Southeast
Pacific
Southwest
Northwest