Leur job : imiter LeBron ou Giannis à l’entrainement pour leur franchise NBA

Leur job : imiter LeBron ou Giannis à l’entrainement pour leur franchise NBA

Certains joueurs ont pour mission d'incarner des superstars comme LeBron James à l'entraînement pour aider leur équipe à les affronter.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Article
"C'est quoi ton rôle en NBA ?" Si Chris Clemons devait répondre en toute franchise à cette question à l'heure actuelle, le rookie de Houston répondrait : "Imitateur de LeBron James". Dans un article de Bleacher Report sur ces joueurs utilisés pour mimer le comportement et le jeu des superstars que leur équipe doit affronter est hyper intéressant. On y apprend que Clemons, qui est un meneur de 1,75 m, s'est vu demander par Mike D'Antoni et son staff de reproduire les habitudes du "King" sur le parquet à l'entraînement. Au sein d'une équipe de sparring-partners amenés à ne pas jouer ou très peu, le rookie non-drafté met ainsi les titulaires à l'épreuve. Vous trouvez ça curieux qu'un joueur qui fait près de 30 centimètres de moins que LeBron James et n'a pas le même poste de formation l'incarne sur le terrain ? Pour l'intéressé et son coach, c'est tout à fait logique.
"LeBron James joue meneur la plupart du temps. A vrai dire, il est un peu tout et il fait un peu tout. C'est ce qui le rend spécial. Mais le fait d'être un meneur et d'avoir l'arsenal technique que j'ai m'aide bien quand j'essaye de faire une réplique de son jeu", explique Clemons. "Parfois, un joueur est meilleur lorsqu'il pense être quelqu'un d'autre. Parfois, on leur dit : sois Kevin Durant ou LeBron James et ils deviennent incroyables et marquent dans tous le sens. En tout cas, ces joueurs-là, à qui on demande ça, sont très talentueux", précise D'Antoni.

A Miami, Erik Spoelstra a utilisé lui aussi un rookie pour revêtir le costume de Giannis Antetokounmpo pendant la série qui a vu le Heat éjecter les Bucks en cinq matches. KZ Okpala, drafté en 32e position à l'été 2019, a passé la plupart des derniers entraînements à adopter le style du "Greek Freak".

"Ces jeunes joueurs à qui on demande ça, pour eux ce sont des entraînements géniaux, ils adorent ça. Je ne vais pas mettre KZ Okpala sur le même plan que Giannis. Mais il a des qualités qui sont une copie conforme de celles de Giannis. Ca nous a vraiment aidé à nous préparer à lui", avoue Erik Spoelstra.
Pour devenir fort, Steve Kerr volait l'identité d'autres joueurs NBA Du côté des Lakers aussi, on a des imitateurs en chef. Frank Vogel n'a pas voulu indiquer qui jouait le rôle de James Harden et de Russell Westbrook, mais Quinn Cook faisait apparemment un Damian Lillard très convaincant au 1er tour... Si par miracle les Rockets venaient à renverser les Lakers, qui mènent 3-1 dans la série depuis leur victoire la nuit dernière, Chris Clemons sait déjà que Mike D'Antoni lui demandera de faire un autre numéro d'acteur, vraisemblablement pour camper Jamal Murray ou Kawhi Leonard. En parallèle de son travail habituel et des séances collectives, il s'oblige à visionner des vidéos des joueurs qu'il doit imiter. "Je participe à deux séances vidéo. Celle en groupe, où on parle de notre plan de jeu et tout ça. Puis celle pour moi-même, où je dois décortiquer des actions du gars que j'incarne, pour pouvoir capter leurs manières et leurs tendances autant que possible pour pouvoir les imiter à l'entraînement". Tous les coaches ne sont toutefois pas adeptes de cette méthode. Doc Rivers a gardé un mauvais souvenir d'une expérience similaire effectuée par Pat Riley à l'époque, lorsqu'il était coach des New York Knicks.
"Je jouais aux Knicks et on allait affronter les Bulls. Pat a décidé d'utiliser Bo Kimble pour incarner Michael Jordan à l'entraînement. Bo nous détruisait à chaque séance. Du coup, iil a commencé à croire qu'il était vraiment Michael Jordan. C'est devenu un problème... Du coup, j'ai décidé ce jour-là que si je devenais coach, je ne ferais jamais ça. Et là, contre les Mavs par exemple, je n'avais vraiment pas besoin que l'un de nos joueurs se prenne pour Luka Doncic"...
Tout ça fait un peu penser à ce qu'avait raconté Steve Kerr chez The Ringer il y a quelques mois. Le coach des Golden State Warriors expliquait avoir adopté pendant quelque temps une approche mentale conseillée par Timothy Gallwey, qui l'incitait à se prendre pour quelqu'un d'autre. En l'occurrence, pour un basketteur plus doué que lui.
"A l'entraînement, je galérais un peu. J'étais un peu trop cérébral, je réfléchissais trop. Donc je choisissais d'incarner des gars crédibles. Je n'allais pas choisir de devenir Michael Jordan. J'en étais incapable. Par contre, j'aimais bien prendre des mecs dont je me disais que j'aurais pu être eux. J'aimais beaucoup Jeff Hornacek. Il faisait à peu près la même taille que moi, mais c'était un bien meilleur joueur que moi. Il était All-Star, c'était un grand shooteur et il avait plus de flair et de choses dans son jeu que moi. Plus d'imagination aussi. Rien ne semblait l'atteindre alors que moi j'étais mon propre obstacle. Donc un jour je suis arrivé à la salle en me disant : OK, aujourd'hui je vais être Jeff Hornacek. Je ne lui ai jamais raconté cette histoire (rires). Et là, je réussis le meilleur entraînement de ma saison. J'étais en feu, agressif et je rentrais tous mes shoots. Tout le monde est venu me voir à la fin pour me féliciter. Et moi je me disais que j'étais pathétique ! Je devais prétendre être quelqu'un d'autre pour donner le meilleur de moi-même. Ça n'a aucun sens".
A priori, aucun des "joueurs-acteurs" encore en lice dans ces playoffs ne s'est définitivement pris pour l'une des stars qu'il imitait. C'est finalement l'essentiel, non ?
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