Kemba Walker : « Tout New York est derrière moi »

Malgré la saison catastrophique des Bobcats, Kemba Walker a su jouer la tête haute. Retour sur une année riche mais compliquée.

Kemba Walker : « Tout New York est derrière moi »
Propos recueillis par Maximilien N’Tary, à New York BasketSession : Est-ce que ta saison rookie ressemblait à ce à quoi tu t’attendais ? Kemba Walker : Oui, carrément. Sauf peut-être les défaites. Mais je m’attendais à ce que ça soit aussi dur, avec tous les déplacements et la densité du calendrier d’une saison NBA. BS : Avec le lockout et le fait que le training camp ait été raccourci, est-ce que tu penses que ça a rendu la transition encore plus brutale ? KW : C’était rude, c’est clair. Pour le deuxième match de la saison, on a dû jouer LeBron James ! Je le regardais à la tété quand j’étais à la fac et là je me retrouvais en face de lui. Chaque soir, je devais donner le meilleur de moi-même sur le terrain parce que je jouais face à de potentiels futurs Hall-of-Famers. J’ai dû m’adapter mentalement pour relever le challenge. BS : A la fac, tu étais l’un des joueurs les plus rapides et tu avais aussi ce super step back. Est-ce que ça t’a servi cette année ? KW : En NCAA, ça marchait bien, mais pas tant que ça dans la grande ligue. BS : Pourtant Dirk a un peu le même move, non ? KW : C’est vrai, mais il fait 2,13 m alors que je fais tout juste 1,83 m, donc il a fallu que je m’adapte. Je ne rentrais pas les tirs que j’ai l’habitude de mettre mais, ce qui était bien, c’est que ça m’a donné une occasion de me prouver des choses. Maintenant, j’ai eu tout l’été pour bosser vraiment dur et revenir bien meilleur. BS : Du coup, ça tombe bien qu’Under Armour ait sorti un nouveau modèle, tu as pu l’essayer tout l’été (rires). KW : Ouais, c’est clair. La pompe est vraiment top, elle est parfaite pour moi. Très légère et en même temps elle me soutient bien, ce dont j’ai besoin vu mon jeu. J’ai plusieurs façons d’attaquer le cercle. BS : Ça fait quel effet d’avoir été choisi par Michael Jordan en personne ? KW : Oh mec, c’est un honneur d’avoir été sélectionné par le plus grand de tous. Le fait que MJ ait voulu que je joue pour son équipe, c’est quelque chose d’incroyable. Je l’ai regardé jouer toute ma vie, donc je suis super reconnaissant. BS : Après la draft, les haters ont à nouveau commencé à remettre en doute tes capacités à percer à ce niveau. On dirait que ça a été le cas toute ta carrière en fait. Est-ce que ça t’a motivé encore plus ? KW : Carrément ! Beaucoup de gens disaient que je ne pourrais pas me faire une place dans cette ligue ou que je n’étais pas un meneur. Tout ça n’a fait que me donner envie de bosser encore plus dur. BS : En début de saison, il y avait des rumeurs totalement folles qui laissaient entendre que MJ pourrait tenter un comeback. Vous y avez cru à un moment ? KW : (Il sourit) Non, pas du tout.
"Le fait que MJ ait voulu que je joue pour son équipe, c’est quelque chose d’incroyable"
BS : Il s’entraînait souvent avec vous ? KW : Assez souvent, c’est vrai, mais le jeu, c’est fini pour lui. Je ne pense pas qu’il veuille revenir. Il vient de temps en temps pour voir ce que les jeunes ont en réserve. C’est cool de l’avoir dans les parages. BS : Vu que c’est ton boss, est-ce qu’il fallait que tu sois gentil avec lui sur le terrain ? KW : (Il se marre) Ah non, pas du tout. On adore qu’il vienne jouer avec nous, mais il n’est plus trop en mode compétition. BS : Est-ce qu’il t’a donné des conseils spécifiques ? KW : Tout le temps ! S’il pense qu’il faut qu’on bosse sur quelque chose, il nous le dit. Il nous parle constamment. C’est un leader né donc s’il a quelque chose à dire, il ne se prive pas. BS : Après avoir été une des pièces maîtresse de UConn, est-ce que c’était dur de ne plus être titulaire ? KW : Pas du tout. J’étais un rookie et c’était ma première année, donc j’étais là pour apprendre et j’avais un super meneur devant moi. J’ai beaucoup appris de lui et en observant du banc. Ça m’a plus aidé qu’autre chose. BS : On avait fait tout un dossier sur le basket new-yorkais (cf. REVERSE #30) et Sean Couch, de Bounce, nous avait dit que tu représentais l’avenir de la ville. C’est important pour toi ? KW : Ah oui, carrément. Tout New York est derrière moi. Quand tu viens d’ici, tu te dois de représenter. BS : D’habitude, tu joues dans les tournois de street l’été. Tu ne l'as pas fait cette année ? KW : Non, pas cet été. Il faut que je me repose et que je bosse mon jeu pour progresser. BS : En tant que New-Yorkais, pour quelle équipe tu vas être maintenant, les Knicks ou les Nets ? KW : Pour les Knicks, mec ! Ça fait trop longtemps qu’ils sont là.   KEMBA WALKER Charlotte Bobcats Arrière/22 ans/1,83 m Stats 2011-12 : 12,1 pts à 36,6%, 3,5 rbds et 4,4 pds en 27 min Meilleure perf : 20 pts à 8/18, 10 rbds, 11 pds et 2 ctrs contre Washington le 28/01/12