Kyrie Irving, ça valait finalement le coup de s’inquiéter

Le meneur des Cleveland Cavaliers est en-dessous de son niveau habituel depuis le début des playoffs. Ça tombe mal, son équipe a plus que jamais besoin de lui.

Kyrie Irving, ça valait finalement le coup de s’inquiéter
Il y a deux semaines, nous mettions en lumière les performances en demi-teinte de Kyrie Irving depuis le coup d’envoi des playoffs.  C’était alors sans savoir s’il fallait réellement se préoccuper de cette mauvaise passe et s’il s’agissait, par définition, d’une simple période de moins bien. D’autant plus que les Cleveland Cavaliers marchaient alors sur la Conférence Est. Quelques jours plus tard, le meneur des champions en titre battait son record personnel en PO en inscrivant 42 points lors d’un Game 4 décisif contre les Boston Celtics. Les doutes se sont dissipés… pour revenir encore plus forts après les deux premiers matches des finales NBA. Si les statistiques du All-Star ne sont pas terriblement mauvaises (21,5 pts et 4,5 pds), elles masquent le réel apport du joueur. Ou plutôt son manque d’impact. Voire son influence négative sur son équipe dans certaines situations. L’exemple était encore plus parlant lors du Game 2. « Uncle Drew » a terminé avec 19 points et 7 passes. Sans peser pour autant. Au contraire, il a pris essentiellement des mauvaises décisions, s’entêtant à forcer sans réellement faire la différence. Faire circuler la balle n’a jamais été son point fort. Ce n’est même plus vraiment son rôle. Il est là pour jouer les duels en un-contre-un et pour créer des brèches. Mais jouer les agresseurs est une chose, pourrir le flow de son équipe en est une autre. Dimanche soir, il a surtout plombé les mouvements offensifs des Cavaliers. Surtout quand LeBron James était sur le banc. Quelque part, c’est compréhensible. Kyrie Irving se nourrit de ces séquences pour avoir un peu plus la gonfle. Et ses coéquipiers ne sont pas des créateurs non plus. Mais en fonçant dans la défense des Golden State Warriors sans se montrer efficace, il a mené son équipe à sa perte. Après, le montrer du doigt est parfois un peu trop facile. Irving a manqué les tirs qu’il rentre d’habitude. Les mêmes paniers en soliste incroyable qui lui valent une réputation parmi les meilleurs joueurs de la ligue. En revanche, c’est bien plus frustrant de le voir baisser constamment les yeux, soupirer et afficher une attitude de vaincu alors que certains de ses camarades essayent de s’arracher pour ne pas paraître ridicules. Encore plus agaçant de constater qu’il ne se foule pas en défense alors que ce sont les finales NBA, pas un simple match de saison régulière. Si les Cavaliers ont créé l’exploit l’an dernier, c’est aussi parce qu’il s’était enfin mis à se remuer un peu dans ce domaine lors des trois derniers matches de la série. Qu’il ne soit pas un as en défense, OK. Mais rien ne l’empêche de courir après un tir raté. D’au moins en avoir quelque chose à faire. Là, non, il déambule sur le terrain, trottine pendant que les Warriors cavalent et enchainent les contre-attaques. Il se murmure que Kyrie Irving souffre du genou et vu son rendement, c’est possible. Il semble effectivement plus lent et moins tranchant. C’est un vrai problème pour Cleveland. Sans lui à son meilleur niveau, et à son plus haut degré d’implication, la victoire semble impossible. S’il ne se montre pas un peu plus concerné et s’il ne retrouve pas son efficacité – notamment près du cercle – tout pourrait très vite tourner à la catastrophe. Et cette fois-ci, s'inquiéter semble bien moins irréaliste.