LeBron James a-t-il vraiment fait le mauvais choix en refusant le tir décisif ?

LeBron James est une nouvelle fois sous le feu des critiques après avoir passé la balle plutôt que d’avoir pris le tir décisif.

LeBron James a-t-il vraiment fait le mauvais choix en refusant le tir décisif ?
Face aux Houston Rockets, LeBron James avait la balle de match en main. Sur le drive, il a finalement choisi de ressortir sur Carmelo Anthony, qui a manqué la cible. Et les Los Angeles se sont inclinés en prolongations. Et comme à chaque fois après ce genre d’actions, le débat fait rage. Car ce n’est pas la première fois que des critiques lui reprochent de ne pas avoir pris ses responsabilités et le tir décisif alors qu’il est la star de l’équipe. Ses défenseurs, eux, assurent qu’il cherche à faire le meilleur choix collectif au vu de ce que la défense propose. C’est exactement la raison que LeBron James a donnée au moment d’expliquer son choix :
« Sur le drive, j’avais un angle, c’est sûr. Et puis David Nwaba est arrivé. Et j’ai dû allonger mon deuxième appui et je me suis retrouvé derrière la planche. J’étais un peu déséquilibré. J’aurais pu forcer un reverse layup, mais je n’étais pas dans une position où j’aurais pu avoir un tir facile. J’aurais pu prendre un tir juste correct, mais j’ai eu le sentiment que Melo pouvait en avoir un bien meilleur et plus facile que le mien. C’est aussi simple que ça. »
En résumé, il était mal embarqué grâce à la bonne aide de Nwaba, il a eu le sentiment que le meilleur shooteur de l’équipe était ouvert et il lui a donné la balle. Mais les critiques sont nombreuses, notamment sur twitter. Certains pensent ainsi que, même si la passe était la bonne décision, LeBron James n’a pas choisi le bon destinataire. D’une part parce que Carmelo Anthony n’a pas eu un tir si ouvert. Mais il faut reconnaître que le défenseur revient vraiment vite pour empêcher le catch-and-shoot. Tellement vite que le closeout n’est pas parfait et permet à Melo de prendre malgré tout un tir après dribble de décalage. D’autre part parce qu’Austin Reaves était ouvert lors de sa coupe au cercle. Sauf que Russell Westbrook coupe également, amenant Jalen Green sur la ligne de passe. Et au moment de son choix, James ne peut savoir que RW va envoyer Green au sol, laissant Reaves arriver lancé et ouvert. D’autres critiques portent donc bien évidemment sur le refus de LeBron James de prendre ce tir. A sa décharge, il est effectivement derrière la planche du fait de l’aide défensive. Une aide qu’il aurait pu anticiper pour rajouter un dribble avant d’entamer son double-pas, dribble qui lui aurait permis de se re-situer par rapport au cercle et se donner une chance pour prendre un tir plus simple ? Facile à dire quand on déroule l’action au ralenti. Beaucoup plus compliqué à faire à cette vitesse et avec le timing de l’aide. Certains qui lui reprochent de ne pas avoir pris le tir argumentent en expliquant qu’il a scoré dans cette situation contre les Golden State Warriors il y a quelques semaines : La seule différence selon eux ? Le match n’était pas en train de se jouer. Il y en a une autre cependant qu’un autre printscreen allant dans leur sens ne prend pas en compte. Un cliché qui tend d'abord à prouver que LBJ n'est pas si loin du cercle. Et qu'il aurait pu scorer : Comme toute photo, le problème ici est que c’est à l’arrêt. Car l’autre différence précédemment évoquée avec l’action contre les Warriors, c’est justement le mouvement. Loin de nous l’idée de dire qu’il n’était pas capable de scorer ce panier face aux Rockets. Mais le mouvement est légèrement différent, de par la trajectoire du joueur sur les appuis du double-pas. Contre Golden State, son attaque est de manière générale ligne de fond. Et les deux appuis de son double-pas sont parallèles à cette ligne. On pourrait même dire pour chipoter que son premier appui (le pied droit) est plus proche de la ligne de fond que le deuxième, son pied d’appel. Du coup, LeBron James ne s’éloigne pas de la planche, il s’en rapproche. Face aux Rockets, sa trajectoire est différente. Il vient de l’aile vers le fond du terrain. Son premier appui est largement avant la ligne du prolongement de la planche, le deuxième plus ou moins dessous. Alors certes, grâce à son corps dingue et son allonge de bras, le tir n’est pas impossible. Mais la dynamique générale est que son corps est emmené vers cette ligne de fond - là où il restait sur une ligne proche du panier contre GS. Et c’est probablement en ça qu’il assure ne pas avoir senti l’équilibre nécessaire pour que le tir soit suffisamment « facile » par rapport au tir de Melo pour être tenté. Libre à chacun de croire si son équilibre était suffisant ou pas ; et/ou pour ses plus féroces détracteurs de croire ou pas qu’il se sentait vraiment trop déséquilibré. C’est impossible à savoir, comme il est impossible de trancher le débat sous-jacent à tout ce qui se dit depuis hier : le grand joueur est-il celui qui assume ses responsabilités au scoring dans le moment chaud ou celui capable de faire le meilleur choix collectif ? Il n’y a au final que deux choses indubitables sur la situation d’hier. La défense des Rockets a très bien géré. Et il ne faut pas juger sur des images fixes ou des ralentis. Parce qu’on en va pas se mentir, c’est très simple d’avoir deux avis différents suivant que l’on voit l’une ou l’autre de ces images : On pourra rajouter une troisième chose indiscutable. L'opinion générale est vite changeante et les perdants ont quand même souvent tort. Si Melo met son tir, ça parle probablement nettement moins... LeBron James méchamment crossé par Eric Gordon