Drame de Kenosha : LeBron dévasté, George Hill regrette que la NBA ait repris

LeBron James n'avait pas la tête à célébrer la victoire des Lakers. Ce qui s'est passé à Kenosha a été un rappel brutal à la réalité.

Drame de Kenosha : LeBron dévasté, George Hill regrette que la NBA ait repris
"Je ne suis même pas capable d'apprécier une victoire en playoffs à l'heure actuelle. C'est triste". LeBron James n'a pas caché son abattement cette nuit, au sortir de la victoire des Los Angeles Lakers dans le game 4 contre les Portland Trail Blazers. Quelques heures plus tôt, le "King", comme le reste de l'Amérique, avait découvert les images effroyables d'un drame survenu à Kenosha dans le Wisconsin. On y voit un officier de police tirer à 7 reprises, à bout portant et dans le dos sur Jacob Blake, un père de famille afro-américain qui venait d'ouvrir la porte de son véhicule. Blake n'était pas armé et à aucun moment les officiers n'ont tenté de le neutraliser de manière moins létale. Les premières informations relayées par les médias font état de la présence de la victime, dans un état critique à l'heure actuelle, sur les lieux pour désamorcer une altercation entre plusieurs femmes. Détail horrifiant de l'histoire : les trois fils de Blake se trouvaient à l'arrière du véhicule et ont vu leur père se faire abattre par la police. Quand bien même Jacob Blake aurait commis un délit, quel qu'il soit, l'incompréhension et la colère règnent dans une partie de l'Amérique, celle qui ne cherchera pas à justifier les SEPT coups de feu par un simple refus de se plier aux forces de l'ordre ou un éventuel casier judiciaire dont on ne sait rien. Maudits soient les yeux fermés La réaction de George Hill, le joueur de Milwaukee, une ville située à moins d'une heure de voiture de Kenosha, a déjà fait beaucoup parler.
"On ne peut rien y faire. A vrai dire, on n'aurait pas dû venir dans ce foutu endroit. Venir ici a retiré l'attention des gens sur les vrais problèmes. On est ici et on ne peut rien faire. [...] On joue dans la bulle pour la justice sociale et tout ça, mais on peut voir que ces choses-là continuent et que les matches se déroulent comme si de rien n'était. C'est une situation délirante", a expliqué Hill.
LeBron James s'est lui expliqué plus longuement, en commençant par expliquer que les propos de George Hill lui appartenaient et que chacun était libre de vivre la chose comme il le souhaitait. Mais clairement, le basket n'était que secondaire pour le King.
"Quiconque me dira qu'il n'y avait aucun moyen de neutraliser ou d'arrêter cet homme au lieu de l'abattre dira un mensonge qui touchera tous les Afro-Américains. Les choses se répètent encore une fois. Sur la vidéo, il y a plein de moments où ils auraient pu le plaquer, l'attraper. Pourquoi est-ce qu'on en arrive toujours à des coups de feu alors que la famille et les enfants sont là, en plein jour ? Et imaginez si la personne de l'autre côté de la rue, est-ce qu'on aurait seulement su ce qu'il s'était passé ? [...] Je sais que les gens en ont marre de m'entendre dire ça, mais en tant que noirs, nous avons peur. Les hommes, les femmes, les enfants, nous avons peur. On n'a aucun moyen de savoir si ce flic s'est levé du mauvais pied, s'est engueulé avec sa femme et est sorti de chez lui en bouillonnant ce jour-là. Ou peut-être qu'il s'est simplement réveillé ce jour-là en se disant qu'il allait tuer un noir. Ça fait mal, très mal".
Jacob Blake est toujours vivant, c'est une chance. Mais ce terrible événement est venu rappeler à tout le monde que la reprise de la saison NBA n'avait pas fait disparaître les violences policières, les discriminations et la pertinence de la lutte du mouvement Black Lives Matter.