Les n°1 de Draft maudits

Incapables de résister à la pression, blessés ou surcotés par ceux qui leur ont fait confiance, ils n'ont jamais pu assumer leur statut si particulier. Voici les 10 numéros 1 de Draft les plus décevants de l'histoire.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Les n°1 de Draft maudits
Anthony Bennett a été coupé par les Toronto Raptors et risque de découvrir une 4e franchise en 3 ans, sans avoir jamais pu faire ses preuves sur le terrain. Le numéro 1 de la Draft 2013 sera assurément l'un des plus gros busts de l'histoire des first picks en NBA s'il continue sur cette voie. Sa mission : ne pas figurer dans la liste ci-dessous des joueurs qui n'ont absolument pas survécu à ce statut pourtant prisé par tous les universitaires du pays.

Kwame Brown (Washington Wizards - 2001)

Ce qui a foiré : La pression d'avoir été choisi par Michael Jordan et d'être le premier joueur ayant fait le grand saut entre le lycée et la NBA à être sélectionné en première position. Après quatre saisons médiocres chez les Wizards, il n'a pas non plus trouvé chaussure à son pied à Los Angeles et Charlotte, même si on peut mettre à son actif 7 matches de playoffs dans le 5 des Lakers en 2006. L'anecdote qui tue : C'est Kobe qui a raconté cette scène assez incroyable lors d'un match face à Detroit. "Je suis encerclé par plusieurs Pistons et Kwame est seul sous le panier. Je lui donne le ballon, il s'emmêle les pinceaux et le ballon sort. Durant le temps mort, je gueule et il me dit : 'Oui, mais j'étais complètement démarqué !' Je lui réponds : 'Oui, je sais, mais c'est parce que Rasheed Wallace t'ignore complètement tellement il n'a pas peur de toi'. Kwame me répond : 'Et bien dans ce cas, ne me la donne plus quand je suis ouvert'. Je suis interloqué et il poursuit : 'J'ai peur que s'ils commencent à défendre sur moi ils m'obligent à aller sur la ligne. Ca me rend nerveux, je vais rater ces lancers'. Voilà le genre de choses auxquelles j'ai été confronté cette année-là". Ce qu'il devient : Pas officiellement retraité, Kwame Brown n'a plus fait partie d'une équipe professionnelle depuis 2013 et une pige chez les Sixers. Le vrai numéro 1 de la cuvée : Pau Gasol (drafté en 3e position par Vancouver).

Greg Oden (Portland Trail Blazers - 2007)

Ce qui a foiré : Son corps. Les genoux capricieux de l'ancienne star d'Ohio State (dont il faisait les beaux jours avec Mike Conley) ont pourri ce qui aurait pu être une belle carrière. Il n'a au final disputé que 114 matches en NBA et contribué à la réputation de poissards des Trail Blazers. L'anecdote qui tue : Alors qu'il est en pleine rééducation en janvier 2010, un selfie où on le voit exposer son bras d'enfant sexe dans sa salle de bains tombe entre de mauvaises mains et fait le tour de la toile. Un constat : un athlète qui ne joue pas est un athlète qui s'ennuie et peut faire n'importe quelle connerie. Ce qu'il devient : Oden vient d'être coupé par son équipe chinoise des Jiangsu Dragons après avoir réussi quelques beaux cartons. Il espère toujours revenir en NBA, lui qui n'a que 28 ans... Le vrai numéro 1 de la cuvée :  Kevin Durant (drafté en 2e position par OKC).

Andrea Bargnani (Toronto Raptors - 2006)

Ce qui a foiré : Son mental. Prototype du stretch-5 doué de ses mains, "Il Mago" a pu faire croire un moment qu'il pourrait épouser une carrière à la Dirk Nowitzki. Problème, l'Italien n'a jamais eu la rage de vaincre et l'agressivité du "Wunderkind" en attaque. On l'a souvent trouvé inexpressif et mollasson, comme si décevoir les attentes n'était pas si grave pour lui... L'anecdote qui tue : Bargnani est peu être un peu trop fan de R Kelly. https://www.youtube.com/watch?v=V9dX6IhU2tM Ce qu'il devient : Après une expérience quasi apocalyptique chez les Knicks et une autre parfaitement anecdotique à Brooklyn, le voilà libre de tout contrat et plus proche d'un retour en Europe que d'une 4e franchise NBA. Le vrai numéro 1 de la cuvée : LaMarcus Aldridge (drafté en 2e position par Portland).

Michael Olowokandi (Los Angeles Clippers - 1998)

Ce qui a foiré : Le fait d'avoir été drafté par les Clippers, le synonyme de la lose à l'époque. Le fait que ses qualités ne se soient jamais retranscrites dans le jeu NBA ensuite. Enfin, les blessures récurrentes qui ne lui ont pas permis ne serait-ce que de devenir un solide joueur de rotation. L'anecdote qui tue : Kareem Abdul-Jabbar est venu filer un coup de main aux Clippers peu après l'arrivée d'Olowokandi. S'entraîner avec le meilleur pivot de tous les temps devrait vous changer un homme. Pas le Nigérian. "Olowokandi était talentueux mais impossible à coacher. J'avais beau pointer ses erreurs du doigt, il continuait de les faire. Il prenait mes remarques pour des insultes et des tentatives d'humiliation. Il m'a demandé de le critiquer en privé", raconte Jabbar. Ce qu'il devient : Olowokandi a eu 40 ans cette année et est retraité sans activité liée au basket depuis 2007. Le vrai numéro 1 de la cuvée : Dirk Nowitzki (drafté en 9e position par Dallas) ou Paul Pierce (drafté en 10e position par Boston).

Joe Smith (Golden State Warriors - 1995)

Ce qui a foiré : Le mal du pays. Après deux saisons et demi plus qu'honnêtes chez les Warriors, Joe Smith a fait connaître son désir de retourner jouer sur la côte Est du pays. Golden State s'est exécuté et l'a envoyé à Philadelphie, qui n'a pu le conserver au-delà de cette demi-saison. Finalement de retour plus à l'Ouest chez les Wolves, il s'est montré productif avant d'avoir à nouveau la bougeotte et a été tradé inlassablement tout au long de sa carrière (12 franchises différentes !). L'anecdote qui tue : Il a incarné le légendaire joueur de street new yorkais Connie Hawkins dans le film "Rebound". Au final, les gens se souviendront plus de Hawkins que de lui malgré son statut de n°1 de Draft. Ce qu'il devient : Après avoir loupé le poste d'assistant au développement personnel des joueurs à Phoenix, il n'a pas de job officiel en NBA à ce jour. Le vrai numéro 1 de la cuvée : Kevin Garnett (drafté en 5e position par Minnesota).

Kent Benson (Milwaukee Bucks - 1977)

Ce qui a foiré : Il n'a pas survécu à la hype créée autour de lui à la fac. Champion NCAA et star des Hoosiers d'Indiana, Benson n'a pas marqué les esprits à Milwaukee, ni à Cleveland, Detroit et Utah par la suite. L'anecdote qui tue : Il s'est mangé une droite mémorable par Kareem Abdul-Jabbar dès son premier match en NBA après avoir envoyé un coup de coude mesquin à la légende. Jabbar a quand même manqué deux mois de compétition derrière à cause d'une fracture à la main. https://www.youtube.com/watch?v=HnPc6eA4wdc Ce qu'il devient : NFI ("No. Fucking. Idea.") ou PDV ("Perdu de vue"). Le vrai numéro 1 de la cuvée : Bernard King (drafté en 7e position par New Jersey).

Pervis Ellison (Sacramento Kings - 1989)

Ce qui a foiré : Son corps et son 2 de tension. Souvent blessé et fréquemment incapable de se faire violence à chaque fois que l'occasion de passer un cap s'est présenté, "Never Nervous Pervis" avait du talent et a su par instants justifier sa réputation, notamment en étant nommé MIP en 1992. Néanmoins, ses genoux et ses chevilles l'ont constamment handicapé et empêché d'être plus qu'un contributeur en sortie de banc à Washington, Boston, puis Seattle. L'anecdote qui tue : Danny Ainge, son coéquipier chez les Kings, se moquait allègrement de lui en public et le surnommait "Out of Service Pervis"... Ce qu'il devient : Pervis Ellison est aujourd'hui coach à la Life Center Academy de Burlington dans le New Jersey. Le vrai numéro 1 de la cuvée : Tim Hardaway (drafté en 14e position par Golden State) ou Shawn Kemp (drafté en 17e position par Seattle)

LaRue Martin (Portland Trail Blazers - 1972)

Ce qui a foiré : Sa résistance à la pression. Devenu célèbre à travers tout le pays pour avoir fait vivre un calvaire à Bill Walton en NCAA, Martin a été victime d'un véritable lynchage médiatique dès ses premiers pas à Portland. Les médias et les observateurs l'ont immédiatement jugé indigne de ce statut de n°1 et ses prestations sur le terrain ne l'ont pas aidé à les faire mentir. Il n'a tellement pas supporté cette situation qu'après quatre petites saisons en NBA, il a purement et simplement décidé d'effacer le basket de sa vie et de changer de voie. L'anecdote qui tue : Alors qu'il n'avait pas participé une seule fois aux playoffs durant sa courte carrière, Martin a vu ses ex-coéquipiers de Portland remporter le titre l'année de sa retraite... Ce qu'il devient : En dépit de ses errements sur le terrain, Martin a toujours été considéré comme un garçon intelligent et pondéré. Après des études de sociologie à Loyola, il a passé son après-carrière en tant que commercial chez Nike et UPS jusqu'en 2005. Il coule depuis des jours heureux dans son Chicago natal et vient de fêter ses 65 ans. Le vrai numéro 1 de la cuvée : Julius "Dr J" Erving (drafté en 12e position par Philadelphie) ou Bob McAdoo (drafté en 2e position par les Buffalo Braves).

Bill McGill (Chicago Zephyrs - 1962)

Ce qui a foiré : Phénomène de foire à la fac d'Utah, McGill a trouvé la scène NBA trop grande pour lui et n'a jamais pu faire valoir ses qualités à Chicago, Baltimore, New York, Saint Louis et Los Angeles. Il s'est résolu, après 4 années indigestes dans la ligue, a évoluer en ABA jusqu'à la fin de sa carrière. L'anecdote qui tue : McGill n'a pas réussi à mettre le moindre sou de côté pendant qu'il avait la cote. Au début des années 70, il était complètement endetté et a été SDF pendant plusieurs semaines avant qu'un journaliste local ne lui déniche un emploi au sein de la compagnie aérienne Hughes Aircraft. Ce qu'il devient : Bill McGill est décédé en 2014 de causes naturelles à l'âge de 74 ans. Le vrai numéro 1 de la cuvée : John Havlicek (drafté en 7e position par Boston).

Gene Melchiorre (Baltimore Bullets - 1951)

Ce qui a foiré : L'appât du gain. Star universitaire à la fac de Bradley, dans l'Illinois, Melchiorre est le seul 1st pick de l'histoire de la NBA à n'avoir jamais joué le moindre match dans la ligue. La raison ? Son implication dans un scandale de matches truquées lorsqu'il était en NCAA lui a valu d'être suspendu à vie de toute activité dans le basket professionnel. L'anecdote qui tue : Les médias de l'époque le décrivaient comme le jeune sportif le plus complet du pays. Melchiorre était également incroyablement doué au football américain, au baseball, au tennis et au golf. Beaucoup de journalistes de l'époque estiment qu'il aurait pu devenir l'un des meilleurs meneurs de tous les temps en NBA. Ce qu'il devient : Après sa suspension à vie, Melchiorre a travaillé à la poste de son patelin natal, avant de décrocher un job dans une compagnie d'assurance et au sein d'une entreprise de vêtements pour femmes, avant de monter son entreprise de transports. Il est aujourd'hui âgé de 88 ans et vit toujours dans l'Illinois. Le vrai numéro 1 de la cuvée : Mel Hutchins (drafté en 2e position par Tri-Cities, aka Atlanta).
Afficher les commentaires (0)
Atlantic
Central
Southeast
Pacific
Southwest
Northwest