Lonzo Ball est déjà dans le dur, mais la saison est longue

Lonzo Ball est le joueur le plus maladroit de la ligue. Ce n'est pas pour autant qu'il faut le jeter aux orties.

Lonzo Ball est déjà dans le dur, mais la saison est longue
Commencer aussi fort que l'a fait Lonzo Ball pour son premier match NBA a sans doute faussé la donne pour lui. Le rookie des Lakers, qui était passé tout près d'un triple-double d'emblée contre les Suns (29 points, 11 rebonds et 9 passes), n'a plus jamais approché de tels chiffres depuis. Le contraire aurait été anormal et on ne pouvait décemment attendre du Californien qu'il tienne cette cadence. N'empêche qu'après 10 petits matches en NBA, le voilà qui traverse déjà une période pas évidente à gérer, entre critiques sur son jeu, montée en puissance d'autres meneurs de la cuvée 2017 et publicité négative autour de son nom après la frasque supposée de son cadet LiAngelo en Chine. Malgré un temps de jeu important (33 minutes par match), Ball n'arrive ni à régler la mire, ni à avoir l'influence attendue de lui sur le jeu de son équipe. Luke Walton lui fait évidemment confiance et on peut voir par séquences que le garçon a un potentiel de playmaker assez effarant. Même défensivement, Lonzo fait de son mieux - à défaut de montrer une vraie culture pour la chose comme Frank Ntilikina - et il lui arrive de profiter de sa taille (1,98 m) pour sortir des matches à 2, 3 ou 4 contres. Simplement, ça ne suffit pas à contenter ceux qui l'attendaient déjà en indiscutable rookie de l'année.

Le joueur le plus contré de la ligue

Du côté du Staples Center, les gens veulent que Lonzo Ball commence à "mettre dedans" et à se montrer plus agressif. Avec son 4/15 face aux Celtics la nuit dernière - il risque de faire des cauchemars impliquant Marcus Smart - Ball affiche la pire adresse de toute la ligue chez les joueurs ayant un temps de jeu un tant soit peu significatif : 29.5%. A 3 points, le Californien affiche un piètre 23.1%. Sur la ligne des lancers, où il n'est allé que 13 fois depuis la reprise, il est pour le moment bloqué à 53.8%. Les rookies sont rarement réguliers en la matière. C'est plutôt son manque de volonté à attaquer le cercle, ou à le faire de manière tranchante (cf la vidéo ci-dessous) qui peut agacer. Ball est le deuxième joueur le plus souvent contré sur lay-up de toute la ligue. Ces derniers jours, Lonzo Ball a paru un peu perdu et impuissant sur le parquet. Comme s'il n'avait qu'une envie : révéler que son père l'a forcé à jouer au basket depuis toutes ces années et que sa vraie passion c'est la poésie. C'est évidemment faux et il faut laisser du temps au meneur des Lakers. Pas facile, mais probablement nécessaire. Jason Kidd, à qui il a souvent été comparé ces derniers mois, a connu des difficultés assez similaires pour ses débuts en NBA. Après ses 10 premiers matches dans la ligue, le meneur des Mavs tournait à 9.7 points, 6.6 passes et 6.4 rebonds à 36% au shoot. Globalement un peu mieux que Ball (8.8 points, 6.9 passes et 6.4 rebonds à 29%), mais Kidd sortait lui de trois saisons en NCAA, là où la starlette de Chino Hills n'a connu que quelques mois de joutes universitaires.

"Mes difficultés au shoot, honnêtement, c'est vraiment dans ma tête. Je sais que je suis capable de shooter, il faut juste que je prenne confiance", a expliqué Lonzo Ball sur ESPN après la défaite contre les Celtics.

Il lui reste plus de 70 matches pour trouver (ou retrouver) cette confiance et répondre aux immenses attentes suscitées par son arrivée à Los Angeles. Les Lakers sont en reconstruction et comptent sur lui, mais il lui faudra quand même montrer qu'il est digne d'habiter la maison une fois les travaux finis. Devenir le premier joueur de l'histoire de la NBA à boucler une saison à moins de 30% d'adresse globale, moins de 25% d'adresse à 3 points et moins de 55% sur la ligne, ne l'y aidera pas.