Les Clippers font déjà trembler la NBA

Larges vainqueurs des Golden State Warriors cette nuit (141-122), les Los Angeles Clippers font figure d’épouvantails du championnat après deux matches.

Les Clippers font déjà trembler la NBA
Les Los Angeles Clippers ont un nouveau statut depuis l’arrivée de Kawhi Leonard, débarqué pendant l’été avec sa bague de champion et son trophée de MVP des finales. Le meilleur joueur du monde a instantanément basculé la franchise dans une autre catégorie, d’autant plus qu’il est venu avec Paul George, un autre All-Star, dans ses bagages. La « hype » n’a jamais été aussi forte pour « l’autre » équipe de L.A. Même à l’époque de Chris Paul et Blake Griffin. Mais il n’y avait encore rien de concret. Juste les fantasmes de passionnés de basket que nous sommes, privés de leur championnat favori pendant l’intersaison. Experte en marketing, la NBA a évidemment bien pensé son calendrier pour surfer sur l’engouement naissant autour des Clippers. Les troupes de Doc Rivers ont donc attaqué la nouvelle saison avec deux chocs. Le premier contre le voisin, les Los Angeles Lakers, pour se disputer la suprématie de la ville dès le premier soir. Le second contre les quintuples finalistes et trois fois champions entre 2015 et 2019, les Golden State Warriors. Deux matches a priori pas faciles à négocier. En trois jours. Le résultat est sans appel : deux victoires. Et même une démonstration cette nuit contre Stephen Curry et ses coéquipiers, clairement encore en rodage. Leonard et les siens, à l’inverse, semblent déjà prêts. Et c’est peut-être ça le plus impressionnant. Ou le plus terrifiant pour le reste de la ligue. Ils traversent pourtant sans doute une phase d’adaptation, comme toutes les équipes qui doivent soudainement accueillir l’un (et même deux) des meilleurs basketteurs du monde dans son effectif. Pourtant, sur le terrain, les Angelenos donnent l’impression de jouer ensemble depuis des années. Ils jouent simples. Ils se trouvent bien. La lecture des situations est efficace et chaque espace est exploité. Souvent, c’est leur nouveau patron à la conclusion. Ou alors un Lou Williams toujours aussi tranchant. Mais les actions peuvent aussi se terminer avec un trois-points de Landry Shamet. Un panier de Montrezl Harrell ou Ivica Zubac à la sortie d’un pick-and-roll. Un tir dans le corner de JaMychal Green ou Mo Harkless. Le danger vient d’un peu partout, et Paul George n’a même pas encore enfilé sa tenue (il est indisponible jusqu’en novembre). La profondeur de ce groupe est effrayante. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : 60 points du banc lors du premier match contre les Lakers puis 68 lors du second contre les Warriors ! Avec à chaque fois plusieurs joueurs à dix points ou plus. Une vraie force du nombre.

Les Los Angeles Clippers, "Two way Team"

L’attaque n’est même pas leur premier point fort. Les Los Angeles Clippers étouffent d’abord leurs adversaires de l’autre côté du parquet. Ils imposent un défi physique permanent. Leurs longs bras et leur vitesse leur permet de casser les lignes et d’empêcher l’équipe adverse de vraiment mettre en place ses systèmes. Ça peut casser le moral. Ce n’est pas comme s’ils avaient juste le talent ou les qualités athlétiques. Ils ont aussi l’esprit combatif, à l’image du chien de garde Patrick Beverley. Dans l’esprit, ils y sont. Rien que cette nuit par exemple, alors qu’ils menaient d’une vingtaine de points à moins de cinq minutes de la fin, les remplaçants lancés par le coach Rivers continuaient à harceler D’Angelo Russell bien au-delà de la ligne à trois-points pour le forcer à perdre la balle. Ils ne lâchent jamais ! C’est la recette pour aller gagner un titre. Les Clips ont été présentés comme les favoris par la plupart des analystes. Mais ils n’ont pas non plus été élevés au rang de « super team ». La saison vient à peine de débuter, il y a encore quatre-vingt matches à disputer et probablement des points faibles qui vont se révéler dans les semaines à venir. Ils ont aussi affronté deux équipes qui se cherchent encore. Les tests contre les Milwaukee Bucks et les Philadelphia Sixers seront plus intéressants. Mais même en nuançant, il faut reconnaître que la formation californienne a fait très forte impression en deux matches. Il y a quelque chose qui se dégage en les regardant jouer. Une attitude digne d’un potentiel champion en juin 2020.