Pourquoi Team USA préfère Plumlee à Cousins

Mason Plumlee est désormais favori pour intégrer la sélection finale de Team USA. Un choix surprenant mais pas aussi injustifié que ce que l'on pourrait le croire.

Pourquoi Team USA préfère Plumlee à Cousins
Mason Plumlee serait en passe d’être sélectionné par Team USA pour la Coupe du Monde en Espagne à la place de DeMarcus Cousins. Relisons cette phrase. Les dirigeants de la sélection américaine, grande favorite pour le titre mondial, préfère se passer des services de l’un des cinq meilleurs pivots de la ligue (si ce n’est mieux…) au profit d’un jeune joueur qui vient tout juste de boucler sa première saison dans la ligue. Une comparaison rapide entre les deux joueurs s’impose. « DMC » est une star NBA. Il tournait à 22,7 pts et 11,7 rbds de moyenne en 32 minutes la saison dernière. Mason Plumlee était alors un rookie. Un joueur de devoir énergique au sein d’une équipe vieillissante. Il cumulait 7,4 pts, 4,4 rbds en 18 minutes avec les Brooklyn Nets. Les chiffres démontrent que ce choix semble stupide n’est-ce pas ? Il n’y a pas besoin d’être un génie mathématique ou un expert du basketball pour comprendre que Cousins est un meilleur joueur que son concurrent direct pour une place au sein de la meilleure sélection du monde. Alors quoi, Mike Krzyzewski, un coach légendaire et respecté, et Jerry Colangelo, un dirigeant apprécié et reconnu, sont-ils devenus fous ? N’ont-ils rien compris ? Leur vision est à la fois plus globale et plus précise. En réalité, les deux hommes savent exactement ce qu’ils font. Ils ont un plan de jeu en tête. Et, historiquement, Team USA ne se repose pas sur le talent de ses intérieurs. Le profil du pivot classique dominateur au poste bas n’est pas recherché. Rappel : les Américains ont remporté le Mondial en Turquie avec Lamar Odom en pivot. Cet été, le poste est promis à Anthony Davis, un intérieur superstar extrêmement mobile et à l’aise en transition et balle en main.
« Nous avons besoin d’intérieurs et nous allons étudier attentivement les différentes options dans la raquette. Ils ont tous montré de belles choses (Au camp d’entraînement de Las Vegas). Mais nos grands doivent s’adapter à la présence des autres scoreurs comme Stephen Curry, Derrick Rose, Kyrie Irving, James Harden, Paul George ou Kevin Durant (NDRL – attendez-vous à retrouver tous les joueurs cités ci-dessus en Espagne). La façon dont nos grands sont capables de s’adapter et le style de jeu que nous souhaitons mettre en place sont des facteurs essentiels dans notre décision », résume Mike Krzyzewski.
Hier soir, Brian Windhorst, journaliste ESPN, rendait son verdict : Mason Plumlee prendra la place de DeMarcus Cousins au sein de Team USA.

Mason Plumlee, le style qui plait

Il y a quelques jours, le cadet des frères Plumlee débarquait à Las Vegas avec le statut de sparring partner des « grands ». Mais les forfaits de dernière minutes de Blake Griffin et Kevin Love ainsi que les performances du jeune pivot des Nets lui ont valu d’évoluer d’un cran vers le haut dans la hiérarchie de Team USA. Membre de la « Select Team », il était finalement l’un des vingt joueurs présélectionnés pour disputer la Coupe du Monde. Le voici désormais favori pour accompagner Anthony Davis à la Coupe du Monde. Une rumeur persistante qui a provoqué la colère des supporteurs des Sacramento Kings et des Kentucky Wildcats et l’étonnement de la majorité des observateurs. Certains n’ont d’ailleurs pas manqué de souligner le fait que Mason Plumlee a été formé à Duke, sous les commandes d’un certain Mike Krzyzewski… [superquote pos="d"]"Notre style de jeu se rapproche de ce que font Anthony Davis ou Mason Plumlee" Coach K[/superquote]L’intérieur de 22 ans apporte de la taille (2,11 m), de la défense, des rebonds et de l’énergie à chacun de ses passages sur le terrain. Il est limité en talent (comparé aux plus grandes stars de la ligue évidemment) mais il se dépense sans compter. Et au sein d’une armada déjà bien armée avec Paul George, Stephen Curry, Derrick Rose ou Kevin Durant, c’est exactement le profil recherché. Tous les joueurs ne seront pas chargés de marquer des points à la Coupe du Monde. La rengaine un peu lourde du « il n’y a qu’un ballon sur le terrain » s’applique parfaitement dans cette situation. La gonfle, les américains vont devoir la partager. Et Plumlee n’est pas égoïste. Il ne réclamera pas la balle au poste bas. En revanche, poser des écrans, batailler aux rebonds offensifs et s’appliquer sur tous ces petits détails qui peuvent faire la différence sont des éléments de son jeu. DeMarcus Cousins est un joueur différent. C’est une star et une arme dos au panier. Donnez-lui la balle au poste et il achève son adversaire. Son arsenal offensif est varié. En revanche, ce n’est pas un très bon défenseur. Il n’est pas aussi mobile que Plumlee et son placement est incertain. Même si ses qualités offensives compensent ses lacunes en défenses, le staff de Team USA n’est pas à la recherche d’un intérieur capable de faire la différence seul.
« Notre style de jeu se rapproche plus de ce que Anthony Davis ou même Mason Plumlee sont capables de faire. Le jeu de DeMarcus est différent. Il doit s’adapter et il essaie de faire les bons ajustements », remarque Mike Krzyzewski. « Il est attentif, il se bat sur chaque balle perdue. »

Un problème de comportement ?

L’attitude parfois grincheuse de DeMarcus Cousins a évidemment été mise en avant. Le pivot collectionne les fautes techniques tout au long de chaque saison NBA et sa réputation lui joue des tours. Les responsables de Team USA pourraient craindre que la star perde son sang-froid auprès des arbitres, d’autant plus qu’il n’a pas d’expérience du basket FIBA. On pourrait aussi penser que « DMC » accepte mal de ne pas être servi au poste bas et de voir ses responsabilités réduites en attaque. Mais ce ne sont que des suppositions un peu faciles. Rien n’indique que coach K et Jerry Colangelo (qui avait qualifié Cousins « de gamin » il y a deux ans) soient inquiets au sujet de l’attitude du joueur des Kings. Au contraire, ses efforts sont loués. En revanche, encore une fois, le style de jeu de l’intérieur robuste ne colle pas avec le basket proposé par Team USA. Les Américains veulent s’appuyer sur un cinq très mobile avec Curry au poste deux, Harden au poste trois, Durant ou George au poste quatre et Davis au poste cinq. Ils veulent courir, défendre dur et presser leurs adversaires afin de provoquer pertes de balle et contre-attaques. Un tel basket n’est possible qu’avec des intérieurs extrêmement mobiles capables de fermer sur le pick&roll et de recouvrir à temps sur le pivot adverse. Cette défense demande une attention et un déplacement permanent. D’ailleurs, Mike Krzyzewski emploie le terme « d’intérieurs actifs ». DeMarcus Cousins fait des efforts pour s’ajuster, c’est évident, et il a aussi des atouts à faire valoir. Mais les cartes entre ses mains ne sont pas forcément les bonnes. Mason Plumlee est plus à même de bouger en permanence d’un bout à l’autre du parquet, de poser les écrans sans broncher, de protéger le cercle et de venir en aide.

L’option défense

En misant sur Plumlee, Team USA opte pour une défense plus solide. On pourrait penser que les Etats-Unis aligneraient une raquette de star pour lutter avec les frères Gasol, par exemple. Mais Mike Krzyzewski ne veut pas modifier son plan initial. Depuis que Jerry Colangelo et le coach de Duke ont repris en main le programme, ils s’appliquent à mettre en place un système précis au sein duquel les habitués des campagnes intercontinentales peuvent s’intégrer et briller. On serait étonné que Cousins suffisent à faire évoluer les principes de jeu de Team USA. Mais l’intérieur des Kings n’a pas encore dit son dernier mot. La liste définitive ne sera donnée que quelques jours avant la Coupe du Monde et la star peut profiter des matches de préparation pour prouver qu’il est capable de s’ajuster. Le premier scrimmage de 40 minutes entre les 20 présélectionnés aura lieu ce soir. Et bien évidemment, Mason Plumlee et DeMarcus Cousins ne seront pas alignés dans la même équipe…