Qui est le vrai MVP de chaque équipe ? – Part 1

De la même façon que le meilleur scoreur n'est pas nécessairement le meilleur joueur, le meilleur joueur d'une équipe n'est pas forcément le plus important. Analyse.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Qui est le vrai MVP de chaque équipe ? – Part 1
Les points, toujours les points. Ce sont eux que l'on voit en premier sur les boxscores. Ce sont généralement eux qui font les stars et les superstars. Mais pourtant, ceux qui marquent le plus de points ne sont pas toujours les joueurs les plus forts de la ligue. Ni même de leur équipe. Le joueur de l'équipe serait donc le plus doué, un terme qui englobe tous les aspects du jeu et pas seulement le scoring. Mais est-il toujours le plus important ? Il arrive que certaines équipes soient construites de façon à ce que leur meilleur joueur ne soit pas, finalement, le plus essentiel à son succès. Nous avons donc essayé de déterminer pour chaque franchise le MVP - le meilleur joueur - et le MIP - Most Important Player. On commence avec la Conférence Est aujourd'hui avant d'exposer les situations à l'Ouest demain. 

Atlanta Hawks

MVP : Paul Millsap MIP : Paul Millsap

Boston Celtics

MVP : Isaiah Thomas MIP : Jae Crowder On comprend que les supporteurs des Celtics rêvent d’attirer un joueur étiqueté ‘star NBA’, soit via un trade, soit via la Free Agency. Avec un dénominateur commun à chaque fois : si un nouveau sheriff devait débarquer en ville, Jae Crowder serait susceptible de faire ses valises. Et on comprend aussi que le joueur arrivé en provenance de Dallas en 2013 – dans le cadre du transfert de Rajon Rondo aux Mavericks – en ait sa claque des rumeurs. On comprend qu’il n’ait pas apprécié l’ovation réservé à Gordon Hayward, qui évolue au même poste que lui, lors du passage du Jazz à Boston. On le comprend parce que depuis qu’il est arrivé dans le Massachussetts, Crowder s’est affirmé comme l’un des éléments essentiels du succès des C’s. [superquote pos="d"]Jae Crowder a le meilleur Net Rating des Celtics, et de loin [/superquote]Peut-être même le plus important. Encore plus qu’Isaiah Thomas, plus ou moins le seul joueur de l’effectif capable de créer du danger balle en main quand les défenses se resserrent. Car le champ d’action de Crowder s’étend à de nombreux domaines. Il est le stoppeur attiré des Celtics et a pour mission de ralentir le meilleur attaquant adverse chaque soir. Sa présence sur le parquet est primordiale. L’équipe de Brad Stevens encaisse à peine plus de 103 points sur 100 possessions quand il joue – ce qui ferait de Boston la septième défense NBA s’il passait 48 minutes sur le terrain – alors qu’elle en prend presque 108 dès qu’il se repose – ce qui ferait de Boston la septième plus mauvaise défense NBA s’il ne jouait pas. Mais son influence ne se limite pas à un seul côté du parquet. Il n’a peut-être pas développé son arsenal offensif comme on pouvait l’espérer après sa belle saison passée mais il est le joueur le plus adroit à trois-points de son équipe (42% de réussite avec 5 tentatives extérieures par match). Les Celtics marquent beaucoup plus de points quand il est sur le parquet. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Jae Crowder affiche le meilleur Net Rating (différence entre points marqués et encaissés par une équipe – sur 100 possessions – quand un joueur est sur le parquet) des Celtics avec 8,3, bien devant Al Horford (5,7) ou même Thomas (2,3).

Brooklyn Nets

MVP : Brook Lopez MIP : Brook Lopez

Charlotte Hornets

MVP : Kemba Walker MIP : Cody Zeller Restons sur le Net Rating déjà abordé sur le cas de Jae Crowder. Cette statistique a ses limites pour évaluer un individu, étant donné qu’elle reflète le niveau d’une équipe quand cinq joueurs sur le parquet. Mais elle devient intéressante quand l’on compare les différents acteurs du cinq majeur par exemple. Et à Charlotte, Cody Zeller a un bien meilleur NR que tous ses compagnons du groupe de départ : +8,8 contre +5,4 pour Kemba Walker, 4,4 pour Nicolas Batum ou encore +3 pour Michael Kidd-Gilchrist. Dès que l’intérieur des Hornets rejoint le banc, la production de l’équipe est en baisse. Drafté en quatrième position en 2013, Zeller ne sera sans doute jamais une star en NBA mais il a parfaitement trouvé son rôle cette saison. Son alchimie avec Walker est excellente et leur complicité sur pick-and-roll fait des ravages dans les défenses adverses. Les Hornets ont réussi à s’installer parmi la première moitié de tableau du classement à l’efficacité offensive malgré un personnel limité en scoreurs. Et malgré un arsenal limité, le jeune joueur a un impact sur la réussite de son équipe en attaque. Ses écrans – jetez un œil à la façon dont il les pose puis roule vers le cercle – sont très précieux pour une équipe qui se repose essentiellement sur la création de son meneur en dribble et sur les démarquages de ses ailiers sans le ballon. Cody Zeller n’est pas le plus doué mais il assure toutes les petites corvées extrêmement importantes dans le succès des Hornets cette saison.

Chicago Bulls

MVP : Jimmy Butler MIP : Doug McDermott [superquote pos="d"]Les Bulls ont un tout autre visage quand McDermott est adroit de loin [/superquote]On était d’abord tenté de mettre Jimmy Butler dans les deux colonnes. La star des Bulls marche sur l’eau – encore une fois – cette saison. Mais s’il rend les autres meilleurs, il y a un de ses coéquipiers qui aide Butler à justement être encore plus fort. Doug McDermott. L’effectif des Bulls a été construit en contradiction avec tous les principes du spacing. McBuckets (qui va bien avec Jimmy Buckets d’ailleurs) est le seul joueur – et par pitié ne nous parlez pas de Nikola Mirotic – des taureaux capable de shooter de loin tout en étant efficacité ET régulier. Chicago est l’équipe la moins adroite à trois-points de toute la NBA et quelques tirs primés peuvent faire la différence sur un match. La simple présence de McDermott derrière l’arc offre des espaces aux slasheurs que sont Butler et Dwyane Wade. Les Bulls inscrivent plus de 114 points sur 100 possessions quand les trois joueurs sont alignés ensemble (d’ailleurs, McDermott est inclus dans cinq des sept meilleurs trios des Bulls au Net Rating). Si la défense adverse persiste dans son idée de protéger la raquette, l’ex-superstar universitaire n’a plus qu’à planter de loin. Et quand il met dedans, Chicago a une toute autre allure.

Cleveland Cavaliers

MVP : LeBron James MIP : LeBron James En fait Kevin Love. C’est tentant de le citer. LeBron James reste sans doute le joueur le plus important des Cavaliers dans la mesure où les champions en titre s’inclinent presque systématiquement quand il est laissé au repos. Mais Love a les arguments pour s’affirmer comme le joueur le plus important de Cleveland. A titre de comparaison, Chris Bosh était souvent cité comme le joueur le plus important du Miami Heat à l’époque du Big Three. Love évolue dans un rôle à peu près similaire. Les Cavs ont besoin qu’il soit très adroit derrière l’arc afin de profiter des caviars de LeBron James sur drive-and-kick (attaquer le cercle, fixer la défense puis ressortir la balle sur un shooteur). Son adresse ouvre des espaces pour le King et Kyrie Irving. Cleveland sera en excellente position pour réaliser le doublé si son intérieur All-Star confirme en playoffs sa forme de la saison régulière. Il n’a jamais été aussi bon dans l’Ohio et il a désormais un vrai rôle à jouer contre Golden State. Love doit punir les Warriors à chaque fois qu’il aligne leur cinq small ball. Il doit les torpiller au poste bas. Il doit aussi tenir le choc en défense en contenant des adversaires plus mobiles. C’était justement grâce à ses aptitudes défensives, à sa capacité à mettre la pression sur le porteur de balle sur pick-and-roll avant de courir vers le cercle pour couvrir la raquette, que Bosh était considéré comme le MIP à Miami. A Kevin Love d’en faire de même. Enfin, ça vaut ce que ça vaut mais le troisième larron du trio a le meilleur NR des Cavaliers, devant LeBron, malgré les quelques déculottés prises par Cleveland en l'absence du King.

Detroit Pistons

MVP : Andre Drummond (et encore) MIP : Kentavious Caldwell-Pope KCP peut aider les Pistons à dé-stéréotyper une attaque trop souvent prévisible en continuant à progresser balle en main.

Indiana Pacers

MVP : Paul George MIP : Myles Turner Sans Myles Turner, les Pacers encaisseraient sans doute 130 points par match. Le jeune homme est le seul point d’ancrage d’Indiana dans la raquette et, si Joel Embiid, Kristaps Porzingis ou Karl-Anthony Towns sont souvent cités comme les pivots du futur, lui aussi à des jours brillants devant lui.

Miami Heat

MVP : Goran Dragic MIP : Peut-être Justise Winslow

Milwaukee Bucks

MVP : Giannis Antetokounmpo MIP : Giannis Antetokounmpo

New York Knicks

MVP : Kristaps Porzingis MIP : Carmelo Anthony [superquote pos="d"]Quand il fait tourner la balle, Melo est moins prévisible et donc plus dangereux ! [/superquote]Carmelo Anthony n’est peut-être déjà plus le meilleur joueur des New York Knicks. Les coaches le savent sans doute mais ils sont aussi conscients que Melo va encore réclamer ses isolations une saison ou deux. Kristaps Porzingis le sait certainement mais il est suffisamment poli pour laisser le All-Star mener le show. Anthony lui-même doit le savoir, et c’est peut-être pour ça qu’il a toujours bien accueilli le prodige letton. Il n’empêche que, quand le triple champion Olympique s’investit vraiment dans le collectif sans faire la tête de lard, les Knicks tiennent quelque chose. Ces moments sont peut-être un peu rares – et loin de nous l’idée de cibler Melo. C’est dommage. Voire même un peu triste. On ne lui jette pas la pierre. C’est juste triste que ces moments si prometteurs, quand la balle tourne, quand Anthony devient alors moins prévisible et donc beaucoup plus dangereux, ne soient pas plus monnaie courant dans la grosse pomme. D’ailleurs, quand elle joue collectif, la star est peut-être finalement le MVP des Knicks…

Orlando Magic

MVP : Nikola Vucevic MIP : Aaron Gordon Vu le casse-tête chinois mis en place à Orlando, avec Aaron Gordon placé au poste trois, le Magic est beaucoup plus intéressant quand le jeune homme fait la différence en dribble et trouve sa cible de loin. Des moments Nutella pour la franchise. Des moments rares, aussi. Mais l'apprentissage se poursuit pour Gordon.

Philadelphie Sixers

MVP : Joel Embiid MIP : Joel Embiid

Toronto Raptors

MVP : DeMar DeRozan MIP : Kyle Lowry Quand DeMar DeRozan se repose sur le banc, les Toronto Raptors inscrivent 16 points de plus que leurs adversaires sur 100 possessions. Une statistique très dure pour la star mais qui s’explique aussi par le fait que les remplaçants canadiens dominent les autres réservistes de la ligue. Par contre, dès que Kyle Lowry est sur le banc, Toronto panique. DeRozan excelle dans son style mais, comme le montrent plusieurs stats, son jeu ne tend pas à faire gagner son équipe outre-mesure. Tel est le sort réservé aux joueurs – fantasques en tout cas – qui vivent à mi-distance. Lowry est un bien meilleur shooteur extérieur et cela fait toute la différence : plus de spacing, plus de lignes de passes, plus de pénétrations, etc. C’est aussi un meilleur défenseur. Il n’est peut-être plus le visage des Raptors, plus depuis que son compère claque autour des 30 pions par rencontre, mais il est toujours le MIP de son équipe.

Washington Wizards

MVP : John Wall MIP : John Wall
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