Les 5 conclusions hâtives de la première semaine NBA

Déjà une semaine de compétition en NBA et le temps des premiers constats. En mettant l’accent sur ceux qui pourraient s’inscrire dans la durée.

Les 5 conclusions hâtives de la première semaine NBA

Nous sommes privés de basket NBA chaque année de juin à octobre. Du coup, à la reprise, c’est toujours euphorique. On s’enflamme sur la moindre performance, contreperformance, première petite série de victoire, etc. On a beau s’être fait avoir plein de fois, on recommence. C’est dans notre nature. Un phénomène amplifiée par notre époque et les réseaux sociaux. Phénomène désormais communément appelé les « conclusions hâtives. »

Mais pour éviter une simple lecture des classements ou des feuilles de stats, nous avons essayé à travers ce papier de regrouper les premiers enseignements qui, pour nous, pourraient se prolonger dans le temps. Des signes avant-coureur en quelques sortes. Des paris, aussi. Et nous y reviendrons en cours de saison, avec les conclusions du premier mois, de la première moitié de saison, etc. C’est ti-par.

1. Le Miami Heat ne sera pas dans le top-4 à l’Est

Je les ai mis cinquième dans mes prédictions d’avant-saison et je double la mise. Pour l’instant, le Heat et avant-dernier de sa Conférence avec une seule petite victoire en quatre rencontre et les Floridiens ont déjà perdu contre des concurrents directs : Toronto, Boston et Chicago. Ils vont évidemment remonter. Mais l’idée est de penser que Miami, après avoir fini en tête à l’Est l’an passé, va sortir du top-4 et peut-être même devoir lutter pour sa place en playoffs.

Autrement dit, le Heat est plus proche des Cavaliers, des Raptors ou des Bulls que des Celtics ou des Bucks. Encore autrement dit, ce n’est plus un candidat au titre. Défensivement, les joueurs de Spoelstra sont un ton en-dessous de d’habitude (110 points encaissés sur 100 possessions). Mais c’est surtout offensivement qu’ils font de la peine.

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Kyle Lowry est encore l’ombre de lui-même et c’est physiquement que ça coince. L’âge et les blessures semblent faire leur effet. Du coup, Miami évolue sans aucun playmaker d’élite, Tyler Herro étant d’abord un scoreur. Il n’y a pas un joueur à plus de 5 passes de moyenne pour l’instant. Jimmy Butler reste un All-Star de grande classe, même si c’est surtout en playoffs qu’il hausse son niveau de jeu. Là il va devoir sortir une saison balistique pour que sa franchise soit dans le quatuor de tête.

Bam Adebayo ne passe pas vraiment le cap pour l’instant et la rotation, si souvent un point fort du Heat, est finalement assez faible. Ce banc est faible ! Surtout avec Herro bombardé dans le cinq. Ça ne sera pas la saison de Miami.

2. Les Portland Trail Blazers iront en playoffs

OK, ce n’est pas la plus difficile à tenter puisque la franchise de l’Oregon est partie en trombe avec 4 victoires en 4 matches en battant tout un paquet de prétendants allant de la troisième à la dixième place (Nuggets, Suns, Lakers, Kings). Mais il y a encore une semaine, peu de monde évoquait les Blazers et les discussions se concentraient essentiellement sur les Pelicans, les Wolves, etc.

Après une semaine et après avoir vu les quatre matches de Portland en entier, je suis certain à 100% que cette équipe sera parmi les 8 meilleures à l’Ouest. Sauf blessure, évidemment. Le cinq majeur est trop talentueux et il est probablement sous-estimé. Damian Lillard a été oublié. Ce monde va trop vite. Quelques mois d’absences effaceraient presque des années au plus haut niveau et deux performances à 41 points effaceraient presque les quelques mois de doute.

Entre Lillard, Anfernee Simons, Jusuf Nurkic, Jerami Grant et l’EXCELLENT Josh Hart, il y a trop de bons joueurs intelligents ou expérimentés à Portland. La rotation est intéressante avec Nassir Little et Justice Winslow ou encore Shaedon Sharpe (vrai talent). Et Gary Payton II n’a pas encore joué ! Les Blazers sont dans la bonne direction.

3. Les Philadelphie Sixers ne seront pas champions

Ça ne surprendra pas les passionnés de basket qui se montrent sceptiques envers Philly (j’en fais partie). Mais les Sixers restent assez souvent cités comme un potentiel candidat au titre par des fans ou des journalistes, voire des joueurs. Pour moi, c’est dead. J’aurais pu déjà le dire avant le coup d’envoi de la saison mais une semaine a suffi pour m’en convaincre, malgré le beau retour en forme de James Harden.

Il y a deux aspects du jeu – qui sont liés – qui me laissent penser que cette franchise n’ira pas au bout. Déjà, elle joue beaucoup trop lentement. La plus lente de toute la NBA avec 95 possessions par match (15 de moins que les Warriors !) en moyenne. Alors si ce n’était que ça. On peut jouer lentement et gagner des matches. Les Suns ou les Mavericks jouent assez lentement. Sauf que ce sont d’excellentes défenses. Les Sixers sont catastrophiques (114 points encaissés sur 100 possessions). Cette équipe défend beaucoup trop mal – notamment dans le backcourt – pour jouer aussi lentement.

Les joueurs perdent du temps à chercher Joel Embiid dessous, même si c’est compréhensible vu son talent. Et quand ce n’est pas ça, la balle est juste filée à Harden. Il n’y a même pas de vraie synergie entre les deux stars. Elles alternent à tour de rôle. Cette équipe finira peut-être haut classée en saison régulière mais elle n’ira nulle part en playoffs.

4. Chris Paul n’est plus un top-25 (30 ?) player en NBA

C’est plus CP3 c’est CP cuit (Mohammed Henni voice). Il est cuit. Avec sa petite moustache d’assureur. C’est plus Chris Paul, c’est Cliff Paul. Plus sérieusement, le meneur est tout simplement rattrapé par son âge. 38 ans en mai. Ça commence à faire. Il est encore bon. Il peut faire des différences. Mais pas sur l’intégralité d’un match. Pas sur l’intégralité d’une saison.

Il arrivera encore à créer du jeu pour les autres mais ça va être de plus en plus difficile pour lui d’aller scorer. Le problème pour les Suns, c’est qu’ils ont besoin d’une deuxième option offensive et Mikal Bridges n’a pas non plus passé ce cap-là. Et si les dirigeants… le transféraient ?

OK, l’hypothèse est un peu surprenante et un échange pas facile à mettre en place. Mais il est fortement possible que cette question arrive tout doucement sur le tapis. Paul touche 30 millions jusqu’en 2025. C’est maintenant qu’il faut tenter le coup. On en reparlera en février.

5. Jayson Tatum et Stephen Curry sont les favoris pour le MVP

Je comprends les hypes autour de Ja Morant et Damian Lillard. Mais les deux vrais favoris pour le MVP, ce sont Jayson Tatum et Stephen Curry. Ils font des statistiques tout aussi spectaculaires en étant des joueurs plus consistants et en évoluant dans des formations plus fortes. Sur la durée, ce sont ces deux gars – et Giannis ! – qui vont se détacher.