« Si vous nous prévenez deux semaines en avance, et que tout ce qu’on a c’est deux semaines de training camp pour remettre au travail des gars qui n’ont pas joué pendant huit semaines, ça va être le bordel », explique un GM.
Bien évidemment, les équipes encouragent les joueurs à se maintenir en forme, ne leur fournissant des programmes à tenir, ou des sessions d’entraînement en ligne. Mais certains pourraient être clairement hors de forme à la reprise. Surtout que l’un des scénarios envisagés seraient de ré-attaquer directement avec les playoffs.« Si on va direct en playoffs, le niveau de jeu est tellement plus dur que la saison régulière », prévient un préparateur physique d’une équipe de la conférence ouest.
Pour pas mal de GMs, il faudrait un bon mois avant que les joueurs soient prêts à jouer en post-season. Avec des matches amicaux, mais aussi certainement deux semaines de saison régulière :« J’ai besoin que les gars poussent leur corps au max pendant au moins 30 jours avant leur premier match de basket d’importance. Et par là, j’entends un match de playoffs », explique un General Manager.
Mais beaucoup doutent que ce soit possible. Un de ses collègues est dubitatif :« Je ne vois pas comment on pourrait avoir ce luxe. Ce serait génial, mais je dirais qu’on risque d’avoir 10 à 15 jours. »
Pas suffisant pour beaucoup. Car pour des LeBron James et compagnie qui ont de véritables salles de muscu et un panier dans leur jardin, combien de joueurs NBA n’ont pas la possibilité de s’entraîner correctement. Bien sûr, tout le monde peut pratiquer du sport chez soi, mais à ce niveau de compétition, il faut pas mal de matos pour être prêt à affronter des matches de playoffs :« Il y a certains joueurs qui sont suffisamment privilégiés pour être confinés dans leur maison de luxe avec une salle complète et qui ont construit leur propre centre d’entraînement olympique.
Et il y en a d’autres qui sont dans un appartement de 100 mètres carrés ou dans la maison de leurs parents. (…) Je pense que pour faire ce calcul (le délai avant que la saison reprenne), on ne peut pas se baser sur un gars qui vit dans son propre centre d’entraînement olympique. On doit utiliser le dénominateur commun le plus bas. »
Et en même temps, la NBA et les équipes ont intérêt à reprendre au plus vite, pour limiter la casse. Et donc les employés et notamment certains joueurs pourraient vouloir également une reprise rapide, pour que les teams puissent continuer à payer. La NBA a demandé aux équipes de donner la paye habituelle aux joueurs (qui touchent leur salaire tous les 15 jours, le montant du chèque dépendant bien sûr de leur contrat) jusqu’au 15 janvier. Mais il n’y a aucune assurance que les joueurs touchent l’entièreté de leurs émoluments prévus le 1er mai. Un vrai dilemme entre une potentielle urgence financière et la nécessité de prendre son temps, à la fois pour assurer un certain niveau de compétition mais aussi pour éviter les blessures. Un dilemme qui se pose plus particulièrement pour les joueurs aux contrats les moins élevés. Ceux qui n’ont ni les moyens d’avoir des installations leur permettant d’être rapidement à 100% en cas de reprise rapide, ni les moyens d’attendre trop longtemps. Car leurs contrats font bien évidemment rêver le commun des mortels mais tous n’ont peut-être pas gérer leur budget en prévoyant une suspension de la saison…