Nikola Jokic : ne soyez pas surpris s’il est encore élu MVP

Jayson Tatum est favori pour le titre de MVP, mais disqualifier Nikola Jokic serait imprudent et injuste. Attention, le Joker n'a pas dit son dernier mot.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Nikola Jokic : ne soyez pas surpris s’il est encore élu MVP

Lorsqu'on imaginait le déroulement de cette saison 2022-2023, on se doutait que Nikola Jokic serait encore l'un de ses acteurs majeurs. Mais après deux titres de MVP consécutifs, on se disait qu'il n'avait quasiment aucune chance d'être à nouveau sacré. Traditionnellement, les fans et les journalistes se lassent un peu de l'excellence et aiment la nouveauté narrative.

Personne, depuis Larry Bird (entre 1984 et 1986), n'a réussi de Three-Peat en ce qui concerne le MVP. Pas même Michael Jordan. Pas même Tim Duncan, Steve Nash, LeBron James, Stephen Curry ou Giannis Antetokounmpo, tous auteurs d'un back to back. Les choses sont ainsi faites : à chaque fois qu'un joueur remporte deux trophées consécutivement, il y a ce besoin de changement, de mise en lumière d'autres personnages ou personnalités. Peut-être une forme de lassitude aussi.

Et si, finalement, et malgré ces obstacles qui se répètent depuis pas loin de 40 ans et le dernier sacre de "Larry Legend", Jokic était celui qui brisait la malédiction ?

On en est encore loin, que ce soit clair. A l'heure actuelle, Jayson Tatum est le favori des bookmakers grâce à un début de saison individuel et collectif assez stratosphérique. L'ailier des Celtics tourne à 30.2 points, 8.3 rebonds et 4.1 passes de moyenne, à 47% d'adresse, avec la meilleure moyenne de points et le meilleur +/- de toute la ligue, tout en jouant pour l'équipe avec le meilleur bilan. Dans le volume 2 de notre MVP Race, ne vous attendez pas à une énorme surprise en première position. MAIS, et c'est un grand mais, disqualifier d'ores et déjà Jokic comme on a été tenté de le faire avant le début de la saison serait une énorme injustice.

Définir les critères qui permettent d'élire un joueur plutôt qu'un autre est toujours un exercice périlleux. Il y a presque autant de définitions de ce qu'est un MVP que de fans de basket. On peut tout de même convenir que la "valuability" doit être l'un des paramètres les plus importants puisqu'elle est contenue dans l'intitulé. En termes sportifs, on pourrait traduire ça par une forme d'irremplaçabilité, même si le terme est barbare. Et en cela, Nikola Jokic est foutrement compétitif pour aller décrocher une nouvelle couronne.

Valuable is my middle name

Lorsque le "Joker" est en jeu, Denver est compétitif et l'une des meilleures équipes de la ligue. Lorsqu'il est hors du terrain, même si ce n'est qu'une dizaine de minutes par match, les Nuggets ont le rythme de croisière d'une franchise en plein tanking. Quand Tatum n'est pas là, Boston s'en sort bien. Quand Giannis est absent, Khris Middleton, Jrue Holiday et la force collective des Bucks font le job. Pour chaque prétendant au MVP ou presque, on peut imaginer leur équipe s'en sortir correctement. Doncic est une exception, mais le classement des Mavs, un peu trop irréguliers pour le moment, pourrait s'avérer disqualifiant à terme...

"Valuable" pourrait être le deuxième prénom de Nikola Jokic. Il incarne cette qualité. Et au-delà de ça, ses statistiques, avancées ou non, sont toujours aussi effarantes : 23.8 points, 10.1 rebonds, 9.1 passes à 62% d'adresse.  Ses apparitions sont toujours la garantie d'un spectacle sans commune mesure, avec un big man capable de délivrer des passes et de trouver des angles dont 99% des arrières ne peuvent même pas fantasmer. Son impact sur le collectif est lui aussi gigantesque, puisque Denver, à l'heure de ces lignes, n'est qu'à une victoire de la première place à l'Ouest et a le 5e bilan de toute la NBA.

La dernière performance de Jokic, cette semaine face à Washington, a servi de piqûre de rappel. Le Serbe est capable de totalement dominer un match sans beaucoup scorer - ce qu'il fait la plupart du temps - mais aussi  de se fâcher à la finition lorsque le besoin de se fait sentir. Contre les Wizards, il a tout simplement été indécent : 43 points, 14 rebonds, 8 passes, 5 interceptions, 1 contre à... 17/20 au shoot.

Ce ne sera peut-être pas le cas, mais on préfère quand même vous prévenir. Ne soyez pas étonnés ou outrés si Nikola Jokic réussit le Three-Peat. Il ne faudra pas parler de vol ou de scandale. Les signes d'une saison à nouveau historique sur le plan individuel sont là...

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