Le président de l’OM tacle le foot français, « la NBA de l’Europe »

Pablo Longoria, président de l'Olympique de Marseille, a fait une comparaison intéressante bien qu'inattendue entre la NBA et le football français.

Le président de l’OM tacle le foot français, « la NBA de l’Europe »
Ce n'est pas un secret, les conceptions autour de la formation et du basket du tout court varient selon les pays et les continents. Le système via lequel les jeunes transitent aux Etats-Unis, en AAU notamment, et celui d'un centre de formation à la française ou à l'européenne, ne donnent pas les même résultats en termes d'identité de jeu et de mentalité. L'exemple du basket est très parlant pour le nouveau président de l'Olympique de Marseille, Pablo Longoria, 34 ans, geek du football et connaisseur des autres sports. Si le foot est un milieu éminemment différent, l'Espagnol s'est servi d'une analogie avec la NBA pour critiquer la manière dont les choses se déroulent en France, notamment pour développer une philosophie et un ADN de jeu. Jugez plutôt.
"Tous les clubs vont recruter en France, car c'est le pays exportateur par excellence en Europe en raison du mélange des cultures. Mais il y a quelque chose de fondamental qu'il faut comprendre : l'entraînement en France est comparable à l'entraînement des basketteurs aux Etats-Unis. C'est le football qui se joue encore dans la rue. C'est l'entraînement individuel avant l'entraînement collectif. En matière de football, la France est la NBA de l'Europe.
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Ils forment des joueuses très individualistes, qui ne s'inscrivent pas dans une idée concrète de jeu, précisément à cause de cette recherche d'identité. Il n'y a pas de modèle français de jeu en France. Objectivement, si on analyse le monde entier, c'est l'un des pays qui exportent le moins d'entraîneurs. Ils ne vendent pas d'idées collectives. Mais individuellement, c'est le pays qui exporte le plus de joueurs, car les joueurs français jouent encore dans la rue, notamment dans de nombreux quartiers de Paris, Marseille et Lyon. Là-bas, les enfants jouent dans la rue et cela signifie qu'ils ont une éducation individualiste qui les aide à faire la différence, mais il n'apprennent pas à s'intégrer dans un modèle de jeu", a-t-il expliqué dans un entretien accordé à El Pais.
On comprend l'idée. Le joueur américain de basket de base, passé par le circuit AAU, réussit à sortir du lot grâce à ses prouesses individuelles et rarement en s'inscrivant dans un projet collectif à moyen ou long terme. Ce n'est que plus tard qu'il apprend, si le coeur lui en dit, à raisonner de manière altruiste et à intégrer la notion de groupe. Le football français regorge effectivement de pépites très en avance sur le plan individuel, mais qui n'ont pas le cadre ou le temps - les clubs allemands, anglais et espagnols notamment les recrutent de plus en plus tôt - de grandir tous ensemble dans les catégories de jeunes ou même en clubs au-delà de quelques années. Longoria ne vise pas complètement juste sur le côté "ça joue dans la rue et les quartiers en France", puisqu'un nombre important d'adolescents est rapidement capté directement par les centres de formation et il y a de moins en moins de talents bruts qui échappent aux yeux des recruteurs, évidemment tournés vers ce qui se fait dans les agglomérations citées par le président de l'OM. Le club phocéen, une fois n'est pas coutume, a quand même l'air d'avoir misé sur un profil moderne et qui comprend au moins un peu les problématiques actuelles du monde du sport. Si le PSG a noué un partenariat très lucratif avec Jordan Brand, pourquoi ne pas imaginer Marseille, dont le propriétaire Franck McCourt est Américain, tenter de créer une relation avec une franchise NBA ou un sponsor lié à la ligue un de ces jours ? McCourt est un Bostonien, anciennement propriétaire des Los Angeles Dodgers... Messi : « Je suis le Ginobili du foot »