Quel(s) joueur(s) peut faire du Magic une puissance à l’Est ?

Sorti au premier tour des playoffs en sept manches, le Orlando Magic est en bonne position pour revenir plus fort dès l’an prochain.

Quel(s) joueur(s) peut faire du Magic une puissance à l’Est ?

Le Orlando Magic est passé à une mi-temps de se qualifier pour les demi-finales de Conférence. Le troisième quart-temps du Game 7 a été fatal aux joueurs de Jamahl Mosley, limités à 15 points en 12 minutes alors qu’ils ont compté jusqu’à 18 longueurs d’avance en première période. Une élimination si proche du but n’est jamais facile à digérer mais la franchise floridienne a tout de même de nombreuses raisons d’être satisfaite et optimiste au moment de faire le bilan de cet exercice prometteur.

Paolo Banchero et ses coéquipiers ont amassé 47 victoires – 13 de plus que l’an dernier – et se sont qualifiés pour les playoffs pour la première fois depuis 2020. Orlando a fait un bond de 25 succès en deux saisons après avoir drafté l’ailier italien américain en première position en 2022.

Le Magic est une jeune, ambitieuse, qui monte. Elle s’est illustrée tout en ayant la plus petite masse salariale de la NBA cette saison. C’est presque une anomalie de briller aussi tôt. Les quatre autres équipes qui constituent le top-5 des franchises « les moins chères » (San Antonio, Utah, Detroit et Charlotte) ont toutes fini sous les 32 victoires.

La faible densité de la Conférence Est contribue en partie à ce succès, bien sûr, mais le Magic s’est tout de même montré très solide tout au long de l’année. Notamment en défense. L’équipe encaissait seulement 110,8 points sur 100 possessions pendant la saison régulière. La troisième défense de la ligue. Ce chiffre est même descendu à 100 en playoffs.

Le hic, c’est qu’Orlando manque cruellement d’efficacité en attaque. 104,9 points marqués sur 100 possessions. 14 ballons perdus en moyenne chaque soir. Hormis les New Orleans Pelicans et les… Cleveland Cavaliers, leurs adversaires du premier tour, aucune équipe n’a fait pire en playoffs. Seulement 42% de réussite aux tirs en sept matches. Dont 40 pour Franz Wagner – qui a fini le Game 7 à 1 sur 15, un triste record de maladresse – et pour Jalen Suggs, les deux lieutenants de Banchero.

Ces trois joueurs constituent le noyau dur du Magic. Pour l’instant, ils sont sous contrat rookie mais Wagner comme Suggs sont éligibles à une extension cet été et Banchero le prochain. En attendant, les dirigeants ont l’espace sous le Cap pour ajouter un très gros contrat. Ils ont aussi les picks et les atouts pour éventuellement mettre en place un trade d’envergure. Mais il faudra bien choisir la cible. Parce qu’une fois les prolongations signées, la marge de manœuvre sera très fortement réduite.

« Nous devons être très prudents et très méticuleux dans la façon dont nous allons aborder les prochaines étapes de notre construction », annonce déjà Jeff Weltman, le Président des opérations basket de la franchise. « Mais j’ai définitivement le sentiment que nous allons pouvoir attirer des joueurs qui n’auraient pas montré d’intérêt pour nous il y a deux ans. »

Une star dans le backcourt, que ce soit un meneur ou un arrière, pourrait faire passer un cap à ce jeune groupe. Ça exclut d’office l’option Brandon Ingram, ailier dont le jeu ne collerait probablement pas avec celui de Paolo Banchero et Franz Wagner. Sacrifier l’Allemand pour l’Américain des Pelicans ressemble à une grossière erreur. S’il doit y avoir un trade d’Ingram, ce n’est pas du côté d’Orlando (mais peut-être autre part en Floride) qu’il faut regarder. Quelques pistes à explorer pour le Magic :

Klay Thompson (Golden State Warriors)

C’est le nom qui revenait déjà avant même le début des playoffs. Les Warriors ont perdu lors du play-in et ils sont à un carrefour de leur Histoire. Thompson, lui, est Free Agent. Le Magic peut lui proposer un rôle de troisième option, le salaire qui va avec sur deux ou trois saisons (quatre serait risqué) et un statut de titulaire.

Le quadruple champion NBA sort de sa plus mauvaise saison depuis 2013 avec 17,9 points par match à 43% aux tirs (encore 38% à trois-points) et même 14 rencontres débutées sur le banc. Sa mobilité n’est plus la même depuis ses blessures au genou et au tendon d’Achille. Mais ça reste un incroyable shooteur capable de prendre feu sur un match, une série voire une campagne de playoffs.

Dans l’idéal, le Magic aurait besoin d’un joueur également capable d’apporter un peu de danger balle en main mais il y a un monde où Thompson retrouve une deuxième jeunesse dans un rôle un peu plus secondaire à Orlando. Si seulement il a envie de finir sa carrière ailleurs qu’à San Francisco.

Tyus Jones (Washington Wizards)

Un meneur propre, sans bavure. Tyus Jones n’est pas une star et il faut se poser la question du prix. Ce n’est pas un joueur qui fera passer un grand cap à l’équipe. Par contre, c’est un complément idéal si Banchero devient une superstar et Wagner un All-Star. Il peut fluidifier le jeu et il rentrait 41% de ses trois-points au sein d’une équipe des Wizards dégueulasse.

D’Angelo Russell (Los Angeles Lakers)

Sur le papier, il a tout ce qu’il faut pour Orlando : du shoot, du playmaking pour lui et pour les autres, un meneur de moins de 30 ans avec une sélection All-Star… mais D-Lo a aussi montré de vraies limites en playoffs tout au long de sa carrière. Le joueur de 28 ans a disputé 32 rencontres – 20 défaites – et tourne à 14,2 points et 38% aux tirs (32% à trois-points). On a connu plus fiable quand même.

DeMar DeRozan (Chicago Bulls)

Il est libre cet été. On imagine que DeRozan préférerait une équipe vraiment à même de jouer le titre. Mais il ferait du bien à la création et ça reste un scoreur très prolifique et confirmé sur demi-terrain. Il tournait encore à 24 points par match cette saison. Par contre, son manque de « range » peut poser des problèmes de spacing.

Trae Young (Atlanta Hawks)

Le joueur le plus cher de cette liste. Déjà parce qu’il n’est pas Free Agent. Il faudrait donc passer par un transfert où le Magic lâcherait probablement trois ou quatre picks avec deux swaps par exemple. Plus des jeunes comme Anthony Black et Jett Howard. Est-ce que ça vaut le coup pour Young ?

Tout dépend de la valeur que lui accorde les dirigeants. Le meneur All-Star a tout de même déjà mené les Hawks jusqu’en finales de Conférence (en 2021). C’est un formidable shooteur et un scoreur de tout premier plan. C’est aussi un passeur prolifique. Est-ce qu’il pourrait s’entendre avec Paolo Banchero ? C’est une question majeure. Une question peut-être trop importante pour tenter le coup en prenant autant de risques.

Si Trae Young est le joueur qu’il pense pouvoir être, ce serait le move parfait pour le Magic. D’où l’idée de savoir quel valeur et quelle perception le front office a de lui.

Dejounte Murray (Atlanta Hawks)

Une autre option venant d’Atlanta. Au final, il y a sans doute plus de chances que les Hawks se séparent de Murray plutôt que de Young, le joueur pour qui ils ont sacrifié Luka Doncic lors de la draft 2018. Dejounte Murray est un combo guard dynamique qui peut donner du peps au jeu d’Orlando. C’est aussi un vrai athlète, qui va dans le sens de l’effectif actuel, capable de bien défendre.

En fait, c’est très alléchant en y pensant mais il y a ce côté « fausse bonne idée. » Murray crée assez peu pour les autres et sa sélection de tirs est parfois très hasardeuses. Le staff devra se montrer très inventif pour créer une synergie autour de lui, Banchero (avec qui il s’est embrouillé par le passé) et Wagner.

Khris Middleton (Milwaukee Bucks)

Il est un peu plus vieux et surtout bien cassé mais Middleton apporte constamment du liant. Les Bucks pourraient envisager de changer l’effectif autour de Damian Lillard et Giannis Antetokounmpo cet été, même si transférer leur vétéran n’est pas forcément la meilleure des alternatives. Sauf qu’il est l’un des rares à avoir de la valeur marchande au-delà des deux superstars.

Middleton peut défendre, passer, tirer. C’est un excellent fit en théorie. Maintenant, il faudrait que son corps tienne et ça a été trop rarement le cas depuis le sacre de Milwaukee en 2021.

Malcolm Brogdon (Portland Trail Blazers)

Pas flashy mais solide. Souvent blessé par contre. Ça peut être une solution de transition en attendant de faire un splash plus tard.

Malik Monk (Sacramento Kings)

Le sixième homme parfait qui pourrait dynamiter l’attaque du Magic en finissant les matches dans le cinq. L’idée étant peut-être de lui donner beaucoup de sous sur deux ans pour le convaincre de quitter Sacramento sans mettre en péril l’avenir de la franchise au-delà de 2026-2027.

Paul George (Los Angeles Clippers)

Un simple fantasme ? C’est une superstar. Le joueur le plus fort de la liste. C’est un basketteur formidable et très complet. Il pourrait coller dans n’importe quelle équipe. Mais si jamais il doit partir de L.A., PG choisira sans doute une équipe encore plus avancée que le Magic, histoire de vraiment lutter pour une bague dans les deux ans à venir.