Pau Gasol descend (encore) Mike D’Antoni

Ce n'est pas l'amour fou entre Pau Gasol et Mike D'Antoni. Frustré par la défaite de son équipe face à Indiana, l'Espagnol s'en est pris à son coach et à ses coéquipiers dans la presse.

Pau Gasol descend (encore) Mike D’Antoni
Depuis l’arrivée du coach moustachu à Los Angeles – en novembre 2012 – Pau Gasol et Mike D’Antoni sont (très) rarement sur la même longueur d’ondes. « Pringles » a voulu faire de l’Espagnol un intérieur capable d’étirer le jeu et de shooter derrière la ligne à trois-points. Un Ryan Anderson, quoi. Mais Gasol n’a pas ce profil. Alors D’Antoni a décidé de le laisser moisir sur le banc, d’en faire son sixième homme afin d’aligner un cinq de petite taille qu’il apprécie tant. Une insulte pour le Barcelonais, double champion NBA et fidèle aux Los Angeles Lakers depuis son arrivée en Californie. L’an passé, le All-Star a multiplié les piques – parfois non dissimulées – envers son coach dans la presse. Si l’exercice précédent fut une catastrophe au vu des ambitions des Angelenos, cette saison est un cauchemar pour Pau Gasol. Sa franchise n’arrête pas de perdre et le pivot ne supporte plus l’attitude de ses jeunes coéquipiers, trop égoïstes à son goût.
« C’est pour cela que quelqu’un doit mettre de la discipline, » glisse le vice-champion olympique à ESPN.
Sous-entendu, Mike D’Antoni ne tient pas son groupe. Le coach fait avec ce qu’il a à sa disposition, à savoir une brochette de jeunes joueurs désireux de relancer leur carrière (Wesley Johnson, Nick Young, Xavier Henry, Jordan Farmar, MarShon Brooks, Kent Bazemore). La plupart d’entre eux seront free agents cet été et ils ont donc tout intérêt à se montrer dans l’optique de signer un nouveau deal – à Los Angeles ou ailleurs. C’est ce qu’on appelle le syndrome de la « contract year ». Les joueurs concernés ont tendance à gonfler leur statistiques en attaque tout en se relâchant en défense afin d’éviter la blessure.
[superquote pos="d"]"Il faut de la discipline" [/superquote]« Il y a trop d’actions individuelles. Il n’y a pas de rythme (en attaque). On a deux jeunes joueurs qui viennent d’arriver et qui ont un gros temps de jeu (Brooks et Bazemore), on a donc besoin de temps pour se comprendre et apprendre à jouer ensemble », poursuit Pau Gasol.
Cette nuit, Kent Bazemore et MarShon Brooks ont cumulé 29 tentatives à eux deux, pour 12 shoots réussis. Pau Gasol et Mike D’Antoni sont au moins d’accord sur ce point : les Lakers doivent jouer collectif et faire tourner la balle. C’est la base même du basket, encore plus lorsque l’on aligne un cinq de petite taille. Le cinq, justement, nouvelle cible des critiques du cadre des Lakers. Face aux mastodontes que sont David West et Roy Hibbert, Gasol était épaulé par le seul… Wesley Johnson, arrière/ailier de formation mais sûrement pas intérieur.
« Je pense que lorsque vous affrontez une raquette comme celle des Grizzlies, (le prochain adversaire des Lakers) avec Zach Randolph et Marc Gasol, vous devez vous adapter. Mais bon, ce n’est que mon avis... »   « Si on veut jouer petit, il faut jouer plus vite. Mais si vous prenez 20 rebonds de moins que votre adversaire, ça ne marchera pas, vous n’allez pas gagner. »
Les joueurs des Los Angeles Lakers se sont fait manger tout cru aux rebonds cette nuit. Les hommes de Mike D’Antoni ne se foulent pas en défense depuis le début de la saison et les adversaires font forcément des ravages dans la raquette. Pau Gasol a également tenu à rappeler que Robert Sacre et Chris Kaman (20 minutes de jeu à eux deux cette nuit…) sont deux intérieurs de formation capables de donner un coup de main… A voir si ses appels du pieds seront entendus par son coach…