Pourquoi Kevin Durant n’est pas dans la conversation du GOAT

Kevin Durant a regretté de ne pas être inclus dans la conversation pour le titre de GOAT. Voici pourquoi, malgré son talent étourdissant, il n'a pas sa place dans le débat.

Pourquoi Kevin Durant n’est pas dans la conversation du GOAT

Kevin Durant se sent un peu oublié. Mésestimé. Sous-coté. C'est presque l'histoire de sa carrière finalement, et en partie ce qui l'a poussé à faire les choix de carrière que l'on connaît, avec plus ou moins de réussite en termes d'épanouissement personnel et d'accolades sportives. En marge du match des Phoenix Suns contre les Indiana Pacers, "KD" a évoqué la question du GOAT et sa frustration de ne pas être inclus, même de loin, dans la discussion.

"Tout ça parce que j'ai joué aux Warriors. Pourquoi est-ce que je ne serais pas dans la conversation ? C'est ce que l'on devrait se demander. Qu'est-ce que je n'ai pas fait ?", a déclaré Durant chez AZ Central.

Partons déjà d'un constat simple et qu'il faudrait être fou pour réfuter, même si l'on est un hater patenté de Kevin Durant. Avec son talent et son profil assez unique, "KD" aurait "dû" être dans la conversation. Il avait en tout a priori les cartes en main pour le devenir. L'autre constat, même si on n'a pas spécialement envie de le contrarier, c'est qu'il n'a quasiment plus aucune chance d'être dans la conversation. C'est peut-être injuste, mais c'est quasiment le consensus.

Les prétendants traditionnels au titre de GOAT ne sont pas si nombreux - Michael Jordan, LeBron James, Bill Russell, Kareem Abdul-Jabbar font généralement l'unanimité -  mais ils ont tout de même quelques points communs :

  • Au moins 4 titres de champion NBA : Bill Russell en a 11, Kareem Abdul-Jabbar et Michael Jordan 6 et LeBron James 4.
  • Au moins un titre, si ce n'est plus, en tant que "conducteur de bus" (le terme cher à Charles Barkley) d'une équipe : c'est le cas pour Russell à Boston, Jabbar à Milwaukee puis au début à L.A. avant que Magic ne prenne les rênes, pour LeBron à Miami, Cleveland et Los Angeles, et évidemment pour MJ à Chicago.
  • Au moins 10 saisons avec l'une des équipes avec lesquelles ils ont gagné un titre : même LeBron en 11 en cumulé avec les Cavs.

Kevin Durant a remporté deux titres (2017 et 2018 avec les Warriors), a été MVP des Finales à chaque fois, mais tout le monde s'accorde à dire que c'était "l'équipe de Stephen Curry". A OKC, Brooklyn et Phoenix, il a presque toujours été l'alpha dog, mais n'a atteint qu'une fois les Finales NBA, en 2012 avec le Thunder.

Il n'est finalement resté que trois saisons à Golden State, après 9 ans entre Seattle et OKC, puis a eu la bougeotte entre Brooklyn et Phoenix. Ce mix d'instabilité et d'insécurité quant à son statut dans l'équipe avec laquelle il a été le plus fort et le plus dominant le disqualifie presque immédiatement.

Encore une fois, Kevin Durant est l'un des meilleurs joueurs de tous les temps - il est d'ailleurs dans la liste des 75 All-Time désignés par la NBA - mais l'imaginer à la table des joueurs cités précédemment n'a pas vraiment de sens en termes de grandeur de carrière. Car c'est aussi ça qui est jugé dans ces discussions sur le GOAT. Pas forcément le plus doué ou le plus talentueux.

La carrière de KD sera fascinante à analyser une fois qu'il aura raccroché, surtout s'il parvient à décrocher un ou deux titres de plus d'ici là.