Preview – Cleveland Cavaliers, l’année du renouveau ?

Les Cavs vont attaquer cette saison la prochaine phase de la reconstruction du club. Objectif 8e spot minimum pour Irving, Bynum and co.

Preview – Cleveland Cavaliers, l’année du renouveau ?
Et si après trois saisons cauchemardesques (64-166, dont un famélique 19-63 en 2009-2010, avec 26 défaites de suite), conséquence du départ fracassant de LeBron James pour Miami, Cleveland retrouvait la saison prochaine un standing plus conforme aux objectifs de succès de Dan Gilbert, son ambitieux propriétaire ? Entre les arrivées d'Andrew Bynum, Jarrett Jack, Earl Clark et des rookies Anthony Bennett (n°1 de la dernière draft) et Sergey Karasev (n°19), le retour de Mike Brown en lieu de place de Byron Scott, et la progression continue du spectaculaire franchise player Kyrie Irving, les fans des Cleveland Cavaliers ont des raisons légitimes d'espérer retrouver le sourire en novembre prochain. De là à accrocher les playoffs au printemps 2014 ? C'est envisageable, même si de nombreuses incertitudes (pépins physiques des cadres, jeunesse de l'effectif) entourent encore la quatrième saison de l'ère post-LeBron. Un état des lieux s'impose.

Kyrie Irving, la vie en Rose ?

Le futur des Cavs, c'est lui. Dans la catégorie des joueurs profilés "superstars", son visage symbolise aussi le futur de la ligue, à l'instar de celui du meneur de Portland Damian Lillard. 7e joueur de l'histoire à devenir All-Star avant l'âge de 21 ans, l'ancien protégé de Coach K à Duke est passé de 18,5 pts par match lors de sa saison rookie, à 22,5 pts l'an passé (notons que son temps de jeu a augmenté de 5 minutes - ndlr). Sa capacité à briller dans les dernières instants d'un match - cf. ses trois game-winners l'an passé - lui valent déjà le surnom de "Mr. Fourth Quarter" : en 2012-2013, Irving a scoré 145 points dans les dernières cinq minutes de matches serrés (5 pts ou moins d'écart). A titre de comparaison, seuls Kevin Durant et Kobe Bryant ont fait mieux. [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=m0ICBUAG_y8[/youtube]   Certains observateurs s'attendent à ce qu'il explose pour sa troisième saison NBA, comme un certain Derrick Rose avant lui. Mais il y a toujours un hic avec les stars en devenir. Celui d'Irving, c'est le physique (son côté Uncle Drew, sans doute...), et à son jeune âge, c'est plutôt préoccupant. En incluant sa dernière saison chez les Blue Devils, Irving a manqué 80 des 201 matches de son équipe (110 matches joués sur ses deux premières saisons NBA). La saison passée, il a notamment été victime d'une fracture du doigt dès le 9e match (contre Dallas, un mois d'arrêt), avant de se blesser à l'épaule le 10 mars contre Toronto (3 semaines d'arrêt). Le fait qu'il soit a priori mieux entouré la saison prochaine devrait lui offrir la possibilité de moins forcer sur son physique, et de mettre en valeur son profil de meneur complet, à l'aise en pénétration comme derrière l'arc. Doté d'un excellent QI basket, le meneur des Cavs devra néanmoins améliorer sa défense (sur pick-and-roll, notamment), un secteur dans lequel Mike Brown avait réussi à faire progresser Mo Williams par le passé, par le biais de systèmes collectifs aboutis. Comme il l'avait fait avec LeBron James lors de son premier passage dans l'Ohio (2004-2010), coach Brown aura aussi pour mission de travailler sur le leadership d'Irving. En ce sens, le meneur des Cavs s'est montré très proche de ses coéquipiers cet été, menant notamment des workouts pour créer une bonne alchimie dans l'équipe. Enfin, Irving devra augmenter ses statistiques à la passe (5,9 l'an dernier). La présence - espérée - d'un joueur comme Andrew Bynum près du cercle pourrait lui permettre de monter à 7-8 assists de moyenne. C'est écrit : si son corps le laisse tranquille, Irving devrait crever l'écran cette saison.

Andrew Bynum, un pari à moindre coût

A quelle version d'Andrew Bynum auront droit les fans des Cavs ? Celle du pivot dominant, double champion NBA avec les Lakers (2009 & 2010), ou la version "piège de cristal" avec des genoux en carton ? Nul doute qu'à part les supporteurs de Philly, tout le monde souhaite voir le gros bébé de nouveau briller sur les parquets, et non plus sur les pistes de bowling. En NBA, les géants aussi habiles ne courent pas (plus) les rues, et à 100%, Bynum figure dans la caste des meilleurs "big men" de la ligue, aux côtés des frères Gasol, de Dwight Howard, de Joakim Noah, Tim Duncan, Tyson Chandler ou encore Roy Hibbert. Mais comme Irving - et bien plus encore, en fait -, Bynum dispose d'un physique ultra-capricieux. Depuis le titre de 2010,  il a manqué 116 des 230 matches joués par son équipe, dont la saison dernière en intégralité (cette histoire-là, les Sixers s'en souviendront...). Deux scénarii possibles, désormais. Si Andrew Bynum redevient Bynum le All-Star (18,7 pts et 11,8 rbds en 2011-2012 à LA), et même à 80% de ses capacités physiques, le visage et le jeu de Cleveland changeront du tout au tout. Fort de sa taille, de sa densité, de sa présence au contre (pour rappel, aucun Cav n'a atteint 1 block de moyenne l'an passé...), l'ex-Laker deviendrait naturellement le leader du frontcourt des Cavs, avec Varejao, Thompson, Zeller et Bennett dans son sillage. Sa simple présence libérerait également de l'espace en attaque pour les jeunes pousses (Waiters and co). Voilà pour le scénario idéal. L'autre, beaucoup moins heureux mais tout fait probable, est que les genoux de Bynum ne supportent toujours pas ses - environ - 130 kg, et qu'à bientôt 26 ans (il les aura le 27 octobre), ce dernier reste - pour toujours ? - ce pivot qui "aurait pu, aurait dû", mais qui ne "sera pas". Heureusement pour eux - et c'est là qu'ils ont réalisé un joli coup, les dirigeants des Cleveland Cavaliers ne dépendent pas totalement de lui, ni dans le jeu, ni financièrement (son contrat pourrait monter à 24M sur deux ans, mais seulement 6M sont garantis pour la saison prochaine). Le renfort de Bynum constitue donc un pari à moindre coût. Cleveland n'a plus connu de pivot d'impact depuis Zydrunas Ilgauskas. Un détail amusant, à ce sujet : l'ancien partenaire de LeBron avait déjà été perturbé par des blessure au début de sa carrière (pied, cheville...), avant de briller par la suite. Bynum fera-t-il une "Z" ? C'est souhaitable pour la ligue, d'autant que son association avec le polyvalent (4-5) et combatif Anderson Varejao pourrait faire des étincelles. Chouchou des fans, qui apprécient sa combativité, "The Wild Thing" est, du fait de sa mobilité et son état d'esprit de guerrier, l'un des meilleurs défenseurs de la ligue (y compris sur pick-and-roll). [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=HuQQ9Fenw4k[/youtube]   Mais à l'instar de Bynum, c'est au niveau des genoux que le bât blesse. Le Brésilien n'a pas joué plus de 31 matches en une saison depuis le départ de LeBron (25 puis 25 lors des deux derniers exercices). Auteur d'un excellent début de saison l'an passé (14-14 de moyenne), il a même craint pour sa vie à la suite de complications consécutives à son opération du genou (un caillot de sang s'était formé dans son poumon). "J'aurais pu mourir", explique-t-il dans cet article signé Marc J. Spears, de Yahoo! Sports. Bynum - Varejao. Sur le papier, ces deux noms font peur. Et sur le terrain ? Réponse imminente.