Quai 54 : Quand la rue faisait trembler les pros

En 2006, une bande de ballers repêchés suite à un forfait fait trembler l'équipe d'Amara Sy.

Quai 54 : Quand la rue faisait trembler les pros
Le Quai 54 fait son grand retour ce week-end. L'occasion, après avoir redécouvert les 10 moments préférés de dix acteurs majeurs du mythique tournoi de streetball, de revenir sur l'un des matches les plus dingues de son histoire, la demi-finale 2006 entre ProLeps, l'équipe de l'icône du Quai 54, Amara Sy, et une team composée de joueurs n'évoluant pas au niveau professionnal.    Les détracteurs du Quai 54 n’avaient qu’un argument : sans une armada de pros, impossible de gagner. Le samedi 8 juillet 2006, une bande de ballers, pas qualifiés initialement, mais repêchés suite au forfait de la team Zikfi, l'a piétiné. Après avoir marqué les esprits en sortant la Relève de Pape-Philippe Amagou, UCOV affronte en demi-finale l’armada de l’Amiral Amara Sy, qui s’est entouré entre autres de Yohan Sangaré, Fred Adjiwanou, Ali Traoré, Modibo Niakaté ou encore Tony Ramphort. Le début de match est âpre. Après quelques minutes, Duke, le speaker s’inquiète pour les chevilles de 6-Kay sur une série de dribbles de Sangaré, qui punit le joueur d’UCOV avec un trois points. Commencent alors quelques-unes des plus belles minutes que le basket de rue français ait jamais produites. Car 6-Kay réattaque direct l’international (A’ à l’époque) : quelques gri-gris, un dribble de temporisation et un démarrage foudroyant pour un layup agrémenté d’une faute. Sur chacune des actions suivantes, ProLeps enverra un défenseur différent sur 6-Kay. Il les punit les uns après les autres : avec des dribbles croisés d’une rare élégance, il s’amuse de Tony Ramphort, fait danser le c-walk à Modibo Niakaté, et lâche deux missiles à trois points, en sortie de dribble sur le frère d’Amara. Dans la foulée, et notamment grâce aux agressions racailleuses de cercle d’Antoine Mendy, UCOV mène 28-18. Il faut un énorme Amara pour permettre à ProLeps de revenir à moins 4 à la pause. En deuxième mi-temps, les teams se rendent coup pour coup, mais Amara et les siens élèvent encore leur niveau et prennent l’avantage. Après un énorme trois points, UCOV recolle à 55-57. Et le final bascule dans le surréaliste. À 6 secondes de la fin, Antoine Mendy provoque une faute. 1+1, c’est la règle au Quai 54. Il met le premier, manque le second, mais UCOV obtient la remise en jeu. Avec moins d’une seconde à jouer, l’Amiral renvoie Mendy sur la ligne. Tony Toni Tone, qui a porté sa team pendant tout le tournoi, a l’occasion de gagner le match et d’abattre le tenant du titre. Après plusieurs rebonds sur le cercle, la balle choisit de ressortir. L’incroyable parcours d’UCOV s’arrête là. Et pourtant, l’équipe fête la fin du match comme s’ils avaient gagné. Car leur mission est remplie : ils ont prouvé que, sur le bitume, la rue pouvait rivaliser avec n’importe quel pro ; que le Quai 54 est une histoire de taf, d’intensité et de tripes. Les haters vont devoir trouver autre chose...